Boris Zaborov

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Boris Zaborov
Naissance
Décès
Nom de naissance
Boris Zaborov
Nationalité
française
Activité
Formation
Académies des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg et de Moscou
Mouvement
Père
Abram Zaborov (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Distinction

- Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres de la République française depuis 2012.

- Académicien d’honneur de l’Académie des Beaux-Arts de Russie (Moscou et Saint-Pétersbourg) depuis 2012.

- Académicien d'honneur de l'Accademia delle Arti del Disegno de Florence depuis 2018.

Boris Zaborov est un artiste français, peintre, sculpteur, graveur et scénographe, né le à Minsk en Biélorussie[1] et mort le [2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation artistique[modifier | modifier le code]

Boris Zaborov acquiert les bases de son savoir-faire dans l’atelier de son père Abram Zaborov (en). En 1949, à l'âge de quinze ans, il entre à l'École d’art de Minsk. Son maître, Sergueï Katkov[3], joue un grand rôle dans sa formation[4].

En 1954, à la sortie de cette école, Boris Zaborov part pour Leningrad où il entre au lycée artistique de Leningrad[5]. Il étudie ensuite à Leningrad au sein de l'Académie des beaux arts d'Union soviétique (ru) (Institut de peinture, sculpture et architecture Ilia Répine)[5],[6]. De 1957 à 1961, il poursuit sa formation à l'Institut des beaux-arts Sourikov de Moscou (ru) dans la classe de Mikhaïl Kourilko[5]. Il y soutient en 1961 son diplôme de fin d’études sous la direction de Pavel Sokolov-Skalia (ru)[5].

Carrière[modifier | modifier le code]

Dans ses premières années de création, Boris Zaborov est un artiste reconnu en URSS, notamment comme illustrateur et décorateur de théâtre[7]. Il reçoit plusieurs prix, et ses illustrations d'ouvrages de la littérature classique sont largement publiées[7].

En 1981, il quitte l'URSS pour Paris afin de pouvoir se consacrer entièrement à la peinture. Il renouvelle profondément la forme de sa création, en s'inspirant de la photographie d'époque et de personnages anonymes[7].

Dans les années 1980-1990 des expositions personnelles ont lieu dans des galeries Europe, de France, des États-Unis, du Japon. À Paris, la peinture de Boris Zaborov retient l'attention de la galerie Claude Bernard, une galerie parisienne renommée. C'est là qu'a lieu, en 1983, la première exposition personnelle de l'artiste[1].

En 2004-2005 Boris Zaborov participe à l’exposition « l’Autoportrait du XXe siècle » au Musée du Luxembourg à Paris[8], exposition qui a été ensuite présentée à la Galerie des Offices à Florence. Principalement consacrée à l’art ancien, les deux tiers de la collection se composant de peintres de la Renaissance au XVIIIe siècle, la Galerie des Offices a décidé d’enrichir son patrimoine contemporain par un tableau de Boris Zaborov « L’artiste et son modèle » en 1998[9].

En 2010 à Minsk, dans la patrie de l’artiste, au Musée national des beaux-arts de Biélorussie a lieu une grande exposition rétrospective de Boris Zaborov[10].

Famille[modifier | modifier le code]

Le père de Boris Zaborov est le peintre Abram Zaborov (en), né en 1911 à Liozno, dans la région de Vitebsk, et mort en Israël en 1987. Sa mère Esfir Zaborova-Rappoport est originaire de Pologne. Le couple a eu quatre enfants dont deux sont morts en bas âge. Dans les premiers jours de la guerre, Abram aide sa femme et ses enfants à quitter Minsk en feu puis s’engage dans l'armée. Les parents de sa mère Esfir, ainsi que son frère et ses sœurs, ont péri dans le ghetto. En 1946, la famille de Boris revient dans la ville détruite[5].

Boris Zaborov est marié à Irina Bassova, poète de langue russe et journaliste. Irina est la fille de Ludmilla Bornstein (1914-1961) et du poète russe Boris Kornilov (1907-1938)[11], condamné à mort et fusillé à Leningrad en 1938 durant la Grande Terreur[12]. Elle a été élevée par le deuxième mari de Ludmilla Bornstein, le peintre Iakov Bassov (ru) (1914-2004) qui lui a donné son nom[13]. Irina est l'auteur de nombreuses publications sur la culture russe en France[14].

Boris Zaborov est issue d'une famille nombreuse et bien connue, dont les membres comprennent un voltairiste éminent Pierre (Piotr) Zaborov, un chercheur des croisades Mikhail Zaborov et politicien et écrivain Alexander Zaborov, qui font tous remonter leur origine à cette famille des bourgeois de Velizh.

Œuvre[modifier | modifier le code]

Expositions[modifier | modifier le code]

Expositions personnelles dans des musées[modifier | modifier le code]

  • 1985 : Musée Mathildenhöhe, Darmstadt, Allemagne - Rétrospective.
  • 1989 : Palais de Tokyo, Paris - Rétrospective.
  • 1995 : Musée Pouchkine, Moscou, Russie - Rétrospective "Peintures, dessins, 1980-1995".
  • 2004 : Musée Russe, Saint-Pétersbourg - Rétrospective.
  • 2004 : Galerie Tretiakov, Moscou - Rétrospective.
  • 2006 : Musée de La Monnaie, Paris - Exposition "Livres éternels" présentant des bronzes.
  • 2008 : Musée des Offices, Florence, Italie - "Exposition d'un tableau unique", puis entrée du tableau "Le peintre et son modèle" dans le Corridor de Vasari.
  • 2010 : Musée national des beaux-arts de Biélorussie, Minsk - Rétrospective.
  • 2018 : Galerie de l'Accademia delle Arti del Disegno, Florence, Italie - Exposition "L'espace du silence".

Expositions collectives dans des musées[modifier | modifier le code]

  • 1981 : Musée Mathildenhöhe, Darmstadt, Allemagne - Exposition "Kops und Bauch".
  • 1984 : Palais de Tokyo, Paris - Exposition "Contiguïtés".
  • 1984 : Musée des Arts Décoratifs, Paris - Exposition "Sur invitation".
  • 2004 : Musée du Luxembourg, Paris - Exposition "Moi! Autoportraits du XXe siècle".
  • 2005 : Musée des Offices, Florence, Italie - Exposition "Moi! Autoportraits du XXe siècle".
  • 2010 : Musée Meiji Togo, Tokyo, Japon.
  • 2010 : Musée National, Osaka, Japon.
  • 2011 : Centre national du costume de scène, Moulins - Exposition "L’art du costume à la Comédie Française".
  • 2011 : Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, Paris - Exposition "La collection contemporaine un parcours".

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Prix et médailles[modifier | modifier le code]

  • 1965 : Médaille de Bronze. Leipzig, Allemagne.
  • 1971 : Médaille d'Or. Leipzig, Allemagne
  • 1971-1974 : Quatre Premiers prix du concours « Le plus beau livre de l'année », Moscou, URSS[6]
  • 1977 : Médaille de bronze. Leipzig, Allemagne
  • 1983 : Prix de la ville de Darmstadt, Allemagne
  • 2001 : Prix de Saint-Pétersbourg pour la littérature, l'art, l'architecture. Russie
  • 2002 : Prix du 36e Concours international d’art contemporain de Monte-Carlo, Monaco

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Sources de l'article[modifier | modifier le code]

  • (en) « Boris Zaborov », sur en.rusmuseum.ru (consulté le ) ;
  • (ru) Майя Пешкова (Maïia Pechkova), « Интервью / Борис Заборов » [« Interview / Boris Zaborov »], sur Эхо Москвы,‎ (consulté le ).
  • (ru) Boris Zaborov, То, что нельзя забыть [« Ce qu'il ne faut pas oublier »], Saint-Péterbourg, Vita Nova,‎ (lire en ligne).

Monographies[modifier | modifier le code]

  • Le Dit des livres. Bronzes de Boris Zaborov, Vérone (Italie), Éditions Aurora, 1996, texte de Philippe Bidaine[18].
  • Boris Zaborov : Grands formats, Vérone (Italie), Éditions Aurora, 2000, avec un texte de Philippe Bidaine, une eau-forte signée par l’artiste et 18 reproductions de ses œuvres. Tirage 150 ex. 2000.
  • Boris Zaborov, Éditions Acatos Publication, 2006, avec des textes de Pascal Bonafoux, de Mikhail German et de Béatrice Picon-Vallin.
  • Boris Zaborov, Éditions Skira, 2007, avec des textes de Pascal Bonafoux et de Philippe Bidaine[19].
  • Boris Zaborov: Ritratti d’artista, Florence, Éditions Moretti &Vitali, 2008, en italien, avec des textes de Francesco Donfrancesco et de Boris Zaborov.
  • Boris Zaborov, L'enchaînement des hasards, ou le destin (Цепь случайностей, или судьба), Saint-Pétersbourg, Éditions «Vita Nova», 2010, en russe, avec des textes et des illustrations de Boris Zaborov[20].

Catalogues d'exposition[modifier | modifier le code]

  • Boris Zaborov, Darmstadt, «Mathildenhöhe», 1985. Catalogue avec des textes de Bernd Krimmel.
  • Boris Zaborov, Paris et Lausanne, Éditions du Centre national de la photographie et du Musée de l'Élysée,1989. Catalogue avec des textes de Danièle Sallenave et de Philippe Bidaine.
  • Boris Zaborov, Paris, Éditions Galerie Enrico Navarra, 1990. Catalogue avec des textes de Pierre Provoyeur, de Vassily Rakitine et de Camille Stanque.
  • Zaborov. Peintures et dessins, 1980-1995, Paris, Éditions de la Galerie Enrico Navarra, 1995. Catalogue de l’exposition rétrospective au Musée Pouchkine à Moscou avec des textes de Philippe Bidaine, Marina Bessonova, Boris Zaborov[21].
  • Boris Zaborov, Paris, Éditions de la Galerie Vallois, 2004. Catalogue de l’exposition rétrospective au Musée Pouchkine à Moscou et au Musée d’Art Russe à Saint-Pétersbourg avec des textes de Pascal Bonafoux.
  • Boris Zaborov, Vérone (Italie), Éditions Aurora, 2010. Catalogue de l’exposition au Musée national des beaux-arts de Biélorussie avec des textes d'Albert Kostenevich.
  • Boris Zaborov, Lo spazio del silenzio (L'espace du silence), Florence (Italie), Éditions Polistampa, 2018, en italien. Catalogue de l'exposition de l'Accademia delle Arti del Disegno avec une introduction de Giovanna Guisti et des textes d'Andrea Granchi et Boris Zaborov[22].

Films documentaires et émissions[modifier | modifier le code]

  • Reportage télévisé « Boris Zaborov ». France 3 – Océaniques. Paris.
  • Reportage télévisé « Boris Zaborov ». Télévision de Moscou. Émission «Le regard». 1990
  • Reportage télévisé « Boris Zaborov ». Télévision du Japon. Chaîne No 1. Tokyo. 1990
  • Film documentaire « Boris Zaborov ». Réalisateur Valeri Roubintchik. 55 min en russe. Studio «Tatiana». Minsk. 2000
  • Film documentaire « Boris Zaborov : La longue route du retour ». Réalisateur Aleh Loukachevitch. 52 min. Télévision biélorusse. Minsk. 2010.
  • Interview radiophonique de Boris Zaborov dans l'émission "Le temps qui n'est pas passé" à la radio Écho de Moscou[23].

Études universitaires consacrées à son œuvre[modifier | modifier le code]

  • Daria Filippovskaya, Boris Zaborov – russkii parizhanin. Filosofsko-esteticheskie kontseptsii i khudozhestvennaya praktika 1980-1990 gg [Boris Zaborov, un Parisien russe, Conceptions philosophiques et esthétiques et pratique artistique]. Thèse de doctorat. Académie des Beaux-Arts, Moscou, Russie, 1996.
  • Alexandre Christoff, L'œuvre de Boris Zaborov et la photographie. Mémoire de maîtrise. Université Paris-I – Panthéon-Sorbonne. Paris, France, 1997-98.
  • Sofia Timofeyeva, Boris Zaborov : Opyt monograficheskogo issledovaniya [Boris Zaborov : Essai de recherche monographique]. Étude académique. Moscou, Russie, 1998-2001.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Boris Zaborov - Galerie Claude Bernard », sur www.claude-bernard.com (consulté le )
  2. (be) « Памёр мастак Барыс Забораў », sur Наша Ніва (consulté le )
  3. (ru) « Художник Катков Сергей Петрович. Картины, воспоминания Вячеслава Игнатенко » [« Le peintre Katkov Sergueï Petrovitch. Peintures, souvenirs de Viatchelsav Ignatenko »], sur Наталья Алексеевна Васильева,‎ (consulté le )
  4. (ru) « Сергей Катков: где и как жил выдающийся педагог, воспитавший плеяду белорусских художников и архитекторов » [« Sergueï Katkov : où et comment vécu le grand pédagogue qui a enseigné à une pléiade de peintres et d'architectes biélorusses »], sur www.ctv.by (consulté le )
  5. a b c d et e Zaborov 2008.
  6. a et b (ru) « Борис Заборов » [« Boris Zaborov »], sur liozno-art.narod.ru (consulté le )
  7. a b et c Musée russe.
  8. « Exposition "Moi ! Autoportraits du XXe siècle " - Musée du Luxembourg - Sénat », sur www.senat.fr (consulté le )
  9. « Boris Zaborov aux Offices de Florence », sur Connaissance des Arts, (consulté le )
  10. « Boris Zaborov. Painting. Drawing. Sculpture - National Art Museum of the Rubublic of Belarus », sur www.artmuseum.by (consulté le )
  11. (ru) « Судьба поэта Бориса Корнилова в дневниках, письмах, документах НКВД » [« Le destin du poète Boris Kornilov dans les journaux, lettres et documents du NKVD »], sur Радио Свобода (consulté le )
  12. (ru) « Корнилов Борис Петрович » [« Kornilov Boris Petrovitch »], sur Бессмертный барак (consulté le )
  13. (ru) « Дочь: поэт Ирина Басова, дочь Бориса Корнилова » [« Fille : la poétesse Irina Bassova, fille de Boris Kornilov »], sur Радио Свобода (consulté le )
  14. Action chrétienne des étudiants russes-Mouvement de jeunesse orthodoxe Auteur du texte, « Le Messager orthodoxe », sur Gallica, (consulté le )
  15. « Nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres septembre 2012 - Ministère de la Culture », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )
  16. (it) « L’Accademia delle Arti del Disegno, celebra l’apertura dell’Anno Accademico e la proclamazione dei nuovi Accademici », sur met.provincia.fi.it (consulté le ).
  17. (it) « Liste des académiciens », sur aadfi.it (consulté le ), p. 317.
  18. « ZABOROV LE DIT DES LIVRES (BRONZES): Boris Zaborov, Philippe Bidaine, Jean Louis Losi: Amazon.com: Books », sur www.amazon.com (consulté le )
  19. (en) Philippe Bidaine et Pascal Bonafoux, Boris Zaborov, Milan, Skira, , 175 p. (ISBN 978-88-6130-122-1, lire en ligne)
  20. « Работы к альбому «Цепь случайностей, или Судьба» », sur vitanova.ru (consulté le )
  21. (nl) « Zaborov | De Slegte », sur www.deslegte.be (consulté le )
  22. « Edizioni Polistampa | Firenze | Scheda Libro », sur www.polistampa.com (consulté le )
  23. Écho de Moscou 2015.

Liens externes[modifier | modifier le code]