Boksburg

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Boksburg
Boksburg
Vue aérienne de Boksburg
Administration
Pays Drapeau d'Afrique du Sud Afrique du Sud
Province Gauteng
Municipalité Ekurhuleni
Démographie
Population 260 321 hab. (2011)
Densité 1 603 hab./km2
Géographie
Coordonnées 26° 07′ 28″ sud, 28° 09′ 16″ est
Superficie 16 235 ha = 162,35 km2
Localisation
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Boksburg est une ville minière d'Afrique du Sud, située dans la région de l'East Rand, dans la province du Gauteng. La zone urbaine de Boksburg compte près de 350 000 habitants.

Origines[modifier | modifier le code]

En 1860, la région de l'East rand au Transvaal était parsemée de fermes comme celle de Leeuwpoort où Pieter Killian, un prospecteur afrikaner, découvrit de l'or en 1886. La conséquence de cette découverte fut la fondation en ces lieux de Boksburg, baptisée ainsi en l'honneur d'Eduard Bok, alors secrétaire de la république sud-africaine du Transvaal.

La compagnie minière East Rand Proprietary Mines (ERPM) sera alors le premier employeur local et le premier investisseur immobilier de la région en général et de Boksburg en particulier.

En 1903, Boksburg est dotée d'un conseil municipal.

Ville ouvrière et populaire, Boksburg fut au centre de la révolte des mineurs du Witwatersrand en 1922.

Boksburg sous l'apartheid[modifier | modifier le code]

Ancienne poste sur market street
Boksburg War Memorial
Église St Michael et de tous les anges (1912) sur Plein Str, dessinée par Herbert Baker
Old Magistrates Office (1889) sur Church Street

Durant le régime d'apartheid, elle fut l'un des bastions du parti conservateur sud-africain et de l'extrême droite. La conséquence de la mise en place de l'apartheid à Boksburg fut le déplacement 40 000 noirs vers leurs quartiers réservés à Vosloorus, un township situé à une dizaine de kilomètres au sud du centre-ville. Le quartier de Reiger Park, situé à deux kilomètres du centre-ville, fut déclaré réservé aux coloureds tout comme celui de Villa Lisa, réservé aux personnes d’origine indienne.

Après le début des émeutes de Soweto en 1976, le déclin de l’économie s'accéléra, touchant particulièrement la ville industrielle qu'était Boksburg.

Boksburg fut la cible d'une campagne de défiance par le congrès national africain en 1988, après que la nouvelle majorité municipale dirigée par Beyers de Klerk (parti conservateur)[1] a décidé de réintroduire le petty apartheid dans les lieux publics[2]. La ville, qui compte alors 87 000 blancs, fait figure de symbole politique pour les partisans et les adversaires de l'apartheid.
Le parti conservateur, qui venait de remporter les élections municipales dans 60 des 90 municipalités du Transvaal (notamment à Pietersburg, Carletonville et Brakpan)[3] entendait faire de Boksburg le symbole du rétablissement de l'apartheid dans les lieux publics. Le débat, qui se focalise autour de l'accès au lac de Boksburg que la municipalité entend réserver aux seuls blancs, fait l'objet de nombreux articles dans la presse internationale. La réglementation ségrégationniste adoptée par le CP rencontre l'immédiate hostilité du gouvernement sud-africain [4], de la presse, de la chambre de commerce locale, des habitants des quartiers indiens, colorés et noirs mais aussi d'une partie de la population blanche anglophone de la ville.
Le boycott, bien organisé par les associations citadines anti-apartheid, fut un succès qui fit vaciller la majorité municipale. Ainsi, plusieurs conseillers municipaux démissionnèrent ou rejoignirent un groupe indépendant et, finalement, la majorité municipale bascula de nouveau du côté du parti national qui mit un terme à la réglementation ségrégationniste votée par le CP[5].

C'est à Boksburg que Chris Hani, le secrétaire général du parti communiste sud-africain et chef d'Umkhonto we Sizwe, est assassiné en 1993. Il est enterré au cimetière de la ville où il venait d'emménager.

Boksburg dans l'Afrique du Sud post-apartheid[modifier | modifier le code]

Mxolisi Xayiya devient en 1995 le premier maire noir de Boksburg.

Depuis 2000, Boksburg est l'une des communes constituante de la municipalité métropolitaine d'Ekurhuleni.

En mai 2008, le township de Reiger Park fut le théâtre de multiples actes de violences xénophobes contre les zimbabwéens et les mozambicains[6].

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Beyers de Klerk était par ailleurs membre du mouvement de résistance afrikaner. Au début des années 90, il quittera finalement le parti conservateur pour rejoindre le parti national
  2. Le petty apartheid ou apartheid mesquin, caractérisé par les panneaux ségrégant les lieux publics (bancs séparés, entrées distinctes dans les commerces ...), avait été aboli en 1986
  3. Le CP avait remporté 104 conseils municipaux dans toute l'Afrique du Sud
  4. En dépit de ses victoires à Johannesburg et Pretoria, le parti national avait subi un cuisant échec face au CP lors des élections municipales d'octobre 1988 et se retrouvait en position délicate pour les élections générales suivantes. L'affaire de Boksburg lui permettait de discréditer le CP, alors en pleine ascension dans l'électorat blanc, et le présenter comme un parti irresponsable qui aggraverait irrémédiablement la situation politique du pays
  5. Le CP n'avait que 2 voix de majorité avec 12 des 20 sièges municipaux remportés lors des élections locales d'octobre 1988
  6. Violences xénophobes en Afrique du Sud, article de la BBC du
  7. (en) S. Gastrow, Who’s Who in South African Politics, Johannesbourg, Raven,
  8. (en) Glenda Gray - the HIV Warrier, Mary Engel , 12 November 2014, FredHutch.org, Retrieved 17 May 2016
  9. (en) « Magic Life with Madiba », The Herald (Afrique du Sud),‎ (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]