Bernardino Grimaldi

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Bernardino Grimaldi
Illustration.
Fonctions
Député italien

(21 ans)
Élection 1876
Réélection 1880, 1882, 1886, 1890, 1892, 1895.
Ministre de l'Agriculture, de l'Industrie et du Commerce

(4 ans, 8 mois et 28 jours)
Élection 1884
Réélection 1885, avril 1887, juillet 1887.
Ministre du Trésor
Ministre des Finances
Biographie
Nom de naissance Bernardino Francesco Faustino Giovita Grimaldi
Date de naissance
Lieu de naissance Catanzaro
Date de décès (à 58 ans)
Lieu de décès Rome
Nationalité Drapeau du Royaume des Deux-Siciles Royaume des Deux-Siciles
Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie
Parti politique Gauche historique
Diplômé de Université de Naples - Frédéric-II
Profession avocat

Bernardino Grimaldi

Bernardino Grimaldi ou Bernardino Francesco Faustino Giovita Grimaldi, né le à Catanzaro et mort le à Rome, est un homme politique italien. Il a été élu 7 fois député au Parlement italien, et a également été ministre de l'Agriculture, de l'Industrie et du Commerce, ainsi que ministre du Trésor et ministre des Finances du royaume d'Italie.

Famille[modifier | modifier le code]

Bernardino Grimaldi nait le à Catanzaro. Il est le fils de l'archéologue et économiste Luigi Grimaldi (lui-même fils de Bernardino Grimaldi et Barbara De Nobili, ce qui en fait par ailleurs un cousin de Filippo De Nobili) et de la noble Beatrice Marincola Pistoia (aussi orthographié Pistoja). Son père, professeur de droit, est Secrétaire à vie de la Société économique de la Calabre ultérieure, ainsi que l'auteur de plusieurs ouvrages sur l'état économique de la province de Catanzaro[1].

Les Grimaldi de Calabre, dont fait partie Bernardino, descendraient des Grimaldi de Monaco et seraient arrivés en Italie du Sud dans la première moitié du XIVe siècle. Ils occupent de nombreuses charges, dont celle d'ambassadeur, et obtiennent de nombreux privilèges dont des fiefs et le droit, donné par l'empereur Charles Quint, de porter sur leur blason un aigle impérial couronné, comme celui qui se trouve sur l'actuel blason de la ville de Catanzaro[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Naissance[modifier | modifier le code]

L'université de Naples - Frédéric-II.

Bernardino Francesco Faustino Giovita Grimaldi nait le à Catanzaro. Son père a alors 29 ans et sa mère 25. Il est baptisé le 17 février par le curé de la paroisse San Giovanni de Catanzaro[3].

Études et professorat[modifier | modifier le code]

Bernardino Grimaldi étudie au Collège des Scolopi, dans sa ville natale, puis à l'École universitaire royale de Catanzaro où il obtient un diplôme en droit (le diplôme de Patrocinatore plus exactement). Il part ensuite à la faculté de Jurisprudence de l'université de Naples - Frédéric-II où il devient avocat en obtenant son diplôme de jurisprudence en 1863[4].

Il se consacre ensuite de 1865 à 1876 à l'enseignement du droit constitutionnel et civil à l'école universitaire « Pasquale Galluppi » de Catanzaro, tout en continuant à exercer son métier d'avocat. Peu de temps après, il est nommé Président de l'Association constitutionnelle de la ville de Catanzaro et il est élu conseiller municipal[1],[4].

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Député italien[modifier | modifier le code]

En 1876, il est élu député de la XIIIe législature du royaume d'Italie pour le Collège électoral de Catanzaro grâce au soutien du comité de la gauche fondé à Naples par Giovanni Nicotera, alors ministre de l'Intérieur. Il prend alors le poste de Leonardo Larussa (1832-1900), ex-maire de Catanzaro et lui aussi membre de la gauche historique, par 766 voix contre 576. Pendant cette période, il rencontre de nombreuses personnalités tournant autour du Parlement italien dont Ferdinando Petruccelli della Gattina, considéré comme un des précurseurs du journalisme moderne[1],[4].

Il est réélu député du Parlement italien à 6 reprises :

Du au , il est secrétaire général du ministère des Travaux publics en collaborant avec le ministre Alfredo Baccarini (1826-1890) pour la préparation de la loi sur le réseau des voies ferrées italiennes. Au début des années 1880, il s'éloigne de plus en plus son ancien allié Giovanni Nicotera, sans que cela ne nuise à sa carrière politique[1].

Ministre du Royaume[modifier | modifier le code]

Benedetto Cairoli.
Agostino Depretis.
Stefano Jacini.

Le , à l'âge de 40 ans, Bernardino Grimaldi obtient la double charge de ministre du Trésor et de ministre des Finances du royaume d'Italie sous le gouvernement Cairoli II (durant la XIIIe législature du royaume d'Italie). Il succède et précède ainsi au ministre Agostino Magliani (1824-1891). Son mandat s'avère finalement particulièrement difficile, car il a lieu au moment du vote, proposé par Quintino Sella, de la loi sur la taxe sur le moulage du grain et des céréales qui touche particulièrement les pauvres, mais représente également une des principales recettes économiques du pays. En effet, le président du conseil Benedetto Cairoli aurait voulu l'abolir pour contenter les électeurs, mais Grimaldi s'y oppose en affirmant que la disparition de cette taxe aurait causé l'apparition de nouvelles augmentations d'impôts. Le , après 134 jours, le gouvernement Cairoli II tombe et Grimaldi est démis de ses fonctions ministérielles[1],[5].

La même année, en 1879, il appuie auprès du Parlement italien le projet de construction de 6 000 kilomètres de nouvelles voies ferrées à travers le royaume d'Italie qui sera réalisé au début des années 1880. En 1888, il soutient une seconde loi pour accélérer les travaux sur la partie des chemins de fer situés entre Eboli et Reggio de Calabre[1].

Le , pendant le gouvernement Depretis VI (la XVe législature du royaume d'Italie), il devient ministre de l'Agriculture, de l'Industrie et du Commerce du royaume d'Italie par demande d'Agostino Depretis et pour remplacer Domenico Berti (1820-1897), charge qu'il garde jusqu'au après avoir été réélu le dans le cadre de la constitution du gouvernement Depretis VII et le pour le gouvernement Depretis VIII (la XVIe législature du royaume d'Italie)[5].

En 1886, il fait voter la norme pour la reconnaissance juridique des sociétés de secours mutuel en Italie, la loi contre l'exploitation du travail des femmes et des enfants ainsi que la reconnaissance des dangers du travail pour les ouvriers, ce qui fait qu'il fut considéré dès lors comme d'extrême gauche. Grimaldi travaille aussi à l'amélioration des conditions de travail des agriculteurs de l'Italie du Sud en appuyant notamment l'enquête de l'économiste et futur ministre Stefano Jacini et une loi sur les crédits agricoles[1].

Le , date de mort du président du conseil Agostino Depretis, Francesco Crispi, membre de la gauche historique arrive au pouvoir. Bernardino Grimaldi conserve ainsi la charge de ministre de l'Agriculture, de l'Industrie et du Commerce du royaume d'Italie sous le gouvernement Crispi I (toujours la XVIe législature du royaume d'Italie) qu'il gardera jusqu'au lorsqu'il devient ministre des Finances. Il garde ensuite ce ministère jusqu'au [5].

Il devient ministre du Trésor et conjointement ministre des Finances le , pendant le gouvernement Crispi II de la XVIe législature du royaume d'Italie. Il conservera ces deux charges jusqu'au [5].

Pendant le gouvernement Giolitti I, Bernardino Grimaldi est nommé ministre du Trésor le , charge qu'il garde jusqu'au . Il est également ministre des Finances du royaume du au [5]. Sa dernière expérience ministérielle est une des plus difficiles, car elle coïncide avec l'éclatement du Scandale de la Banca Romana. Il doit donc s'impliquer fortement pour le vote de nouvelles réformes sur la réglementation du système bancaire italien pour essayer de redresser la situation. En effet, Bernardo Tanlongo, le directeur de la Banca Romana, ainsi qu'Achille Fazzari, une des principales personnalités touchées par le scandale, était ami avec Grimaldi, ce qui entache le ministre. Son image est compromise, même après qu'il a quitté le gouvernement, à tel point qu'il s'attire les foudres de l'ancien président du conseil Domenico Farini[1].

Grimaldi est réélu député pour la dernière fois en 1895, durant la XIXe législature du royaume d'Italie, et laissera cette charge en 1897, atteint par une grave maladie le rendant aphone. Il décède à Rome le [1].

Hommages[modifier | modifier le code]

Le nom de Bernardino Grimaldi a été donné à de nombreuses rues et places, dont la principale est la Piazza Grimaldi, dans le centre historique de Catanzaro. Celle-ci se trouve au croisement entre le corso Mazzini (axe nord-sud de la ville), la via G. Jannoni (sur laquelle se trouve la mairie de la ville) et la via A. Menniti Ippolito. Elle portait anciennement le nom de Piazza Mercanti[4].

On trouve également un vico Bernardino Grimaldi à Ceglie Messapica, dans les Pouilles[6], et une via Bernardino Grimaldi à Noto, dans la Province de Syracuse en Sicile[7].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i et j Giuseppe Masi, Bernardino Grimaldi, vol. 59, Dizionario Biografico degli Italiani, (lire en ligne).
  2. Vincenzo D'Amato (1629-1670), Memorie historiche di Catanzaro, Paci, (lire en ligne), « Grimaldi », p. 173.
  3. (it) Domenico Marincola Politi, Acte numéro 76, Catanzaro, Archive d’État civil de Catanzaro, (lire en ligne).
  4. a b c et d (it) Francesco Chiavi, « Catanzaro Centro », sur catanzaro-un-poeta-un-mandolino, (consulté le ).
  5. a b c d et e (it) Chambre des députés - Portail histoire, Bernardino Grimaldi, Parlement italien, (lire en ligne)
  6. (it) « Vico Bernardio Grimaldi », sur TuttoCittà Mobile (consulté le ).
  7. « Via Bernardio Grimaldi, Noto », sur Google Maps, (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (it) Giuseppe Masi, Bernardino Grimaldi, vol. 59, Dizionario Biografico degli Italiani, (lire en ligne).
  • (it) Bernardino Grimaldi, Encyclopédie italienne, (lire en ligne).
  • (it) Chambre des députés - Portail histoire, Bernardino Grimaldi, Parlement italien, (lire en ligne).