Bassin de Taoudeni

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Délimitation approximative du bassin de Taoudeni
Principaux bassins sédimentaires d'Afrique de l'Ouest

Le bassin de Taoudeni est une importante formation géologique d'Afrique de l'Ouest, qui doit son nom au village de Taoudeni, dans le Nord du Mali. Il recouvre une bonne part du Craton d'Afrique de l'Ouest, de la Mauritanie au Mali. Son intérêt vient des perspectives d'exploitation de l'or noir[1].

Bassin[modifier | modifier le code]

Il s'agit du plus grand bassin sédimentaire du Nord-Ouest de l'Afrique. D'une superficie de 1 500 000 km2, il est délimité au nord par la Dorsale Reguibat, au nord-est par l'Erg Chech et le seuil de Tanezrouft, à l'est par le Bouclier Touareg, au sud par les Dahrs Oualata et Néma, Tichitt et Tidjikja, et enfin à l'ouest par la chaîne hercynienne des Mauritanides[2]. Il s'est formé dans la seconde moitié du Protérozoïque, a observé un mouvement de subsidence jusqu'au Paléozoïque moyen, avant d'être affecté par le plissement hercynien et de se soulever. C'est un dépôt de plus de 6 000 m de sédiments de la fin du Précambrien et du Paléozoïque.

Pétrole[modifier | modifier le code]

Coupe de principe du centre du bassin de Taoudeni[3].

Les forages de prospection entrepris dans les années 1980 ont révélé la présence de pétrole dans les couches de la fin du Précambrien, du Silurien et de la fin du Dévonien[4]. Les couches de sédiments sont plus épaisses dans la moitié occidentale de la dépression[5].

Le gouvernement du Mali, un des pays les plus pauvres du monde, rêve de se doter d'une industrie pétrolière[3]. Plusieurs compagnies ont déjà prospecté la région : Baraka Petroleum, Sonatrach, ENI, Total S.A., Woodside Petroleum et China National Petroleum Corporation[6] ; mais le manque d'infrastructures routières, l'instabilité politique et les conditions arides prévalant au Sahara (les pluies annuelles sont les plus faibles de la planète : la moyenne annuelle est à peine de 5 mm) rendent les perspectives financières peu encourageantes[7],[8]. Baraka Petroleum, fondée par le géologue aventurier australien Max de Vietri[9],[10], a d'ailleurs fait faillite et les concessions ont été reprises depuis 2012 par le groupe italien ENI, et les sociétés Woodsite et Sonatrach.

Notes[modifier | modifier le code]


  1. D'après Imrich Kusnir, « Gold in Mali », Acta Montanistica Slovaca,‎ (lire en ligne)
  2. Thierry Tillet, La Bassin de Taoudeni. Son pléistocène et la culture atérienne locale, in Le Saharien, 221, 2017, p. 12.[lire en ligne]
  3. a et b « Mali – A Developing Oil and Gas IndustryA Industry », sur The Corporate Council on Africa, (consulté le )
  4. Ibrahim Amadou, « Petroleum assessment of the intracratonic Taoudeni basin, Mali », sur Service géologique du Brésil (CPRM) (consulté le )
  5. (en) J.B. Wright, Geology and mineral resources of West Africa, Londres, Allen & Unwin, , 187 p. (ISBN 0-04-556001-3)
  6. « Taoudeni Basin, Onshore: Mali & Mauritania », sur IHS, (consulté le )
  7. « Baraka Commences Taoudeni Airborne Gravity Survey in Mali » [archive du ], sur Oil Voice, (consulté le )
  8. « Taoudeni Basin Overview », sur barakapetroleum.com,
  9. « Max de Vietri a trouvé le filon en Australie », La Tribune,‎ (lire en ligne)
  10. « Petroleum Profile: Max de Vietri, Baraka Petroleum », sur Energy News Bulletin

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]