Attentats d'Orly des 13 et 19 janvier 1975

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Le terminal Orly Sud

Les attentats d'Orly des 13 et , réalisés en deux temps avec la participation du terroriste Carlos, sont un épisode important de la phase d'aggravation du terrorisme dans les années 1970.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le contexte: montée du terroriste Carlos[modifier | modifier le code]

Après son départ d'URSS en 1972, Carlos gagne Berlin où il rejoint la bande à Baader. Puis il prend contact avec Mohamed Boudia, le représentant du FPLP (Front populaire de libération de la Palestine) en Europe, qu’il avait connu à l’Université Lumumba. Celui-ci était à l’époque considéré comme « ennemi public n° 1 » par le Mossad israélien, et avait organisé un attentat contre une raffinerie à Trieste en [1]. Carlos fait des allers retours entre Paris et Londres, et devient membre du groupe de Mohamed Boudia, directeur du « Théâtre de l’Ouest », et effectivement chef de la branche européenne du FPLP[1].

Mohamed Boudia est assassiné le . Michel Wahab Moukharbal, dit Chiquitin, un Libanais de 25 ans, étudiant en arts à Paris, est chargé de lui succéder à la tête de la branche européenne du FPLP, téléguidée depuis le monde arabe par Wadie Haddad. Trois semaines après la mort de Boudia, Carlos est envoyé par Wadie Haddad à Paris et devient un proche de Michel Moukharbal. Alors qu’il n’était qu’un membre comme un autre du FPLP, il devient le bras droit du nouveau chef du FPLP pour l’Europe[1].

La première mission de Moukarbel et de Carlos est de prendre contact avec d’autres organisations illégales ayant des fins politiques comparables et surtout des méthodes d’action proches, comme les Cellules Révolutionnaires et le Mouvement du 2 Juin en Allemagne, les Brigades rouges en Italie, l’ETA en Espagne, ou encore l’Armée rouge japonaise[1]. Waddi Haddad s’intéresse peu aux buts de ces groupes, mais œuvre à la mise en place d'une plateforme logistique commune[1].

En , un hold-up est commis dans une banque de Hambourg avec des grenades provenant d'un stock volé à l'armée américaine. On découvrira plus tard que les auteurs du hold-up ont un lien avec Carlos. Le premier véritable contrat de Carlos est la tentative d’assassinat, le , à son domicile, de Joseph Edward Sieff, président de Marks & Spencer mais aussi du congrès juif anglais[1].

Le , le désormais terroriste Carlos lance une grenade contre une banque israélienne à Londres, qui fait un blessé, puis se réfugie en France.

Le , il organise des attentats contre les sièges de L'Aurore, de L'Arche, de Minute et contre la Maison de la Radio, pour dénoncer une prétendue « couverture sioniste » de l'actualité. Quatre voitures piégées sont placées devant les immeubles abritant les rédactions. La quatrième n'explose pas, les trois autres ne font aucune victime. Un « commando Boudia » revendique à l'AFP les explosions mais le FPLP se déclare non solidaire de l'attentat et dément le tract portant son nom[2],[3].

Lors de la prise d'otage de l’ambassade de France à La Haye par l’Armée Rouge Japonaise, le , Carlos et Moukarbel avaient fourni les grenades d’assaut dérobées par les Cellules Révolutionnaires dans une base américaine en Allemagne[1].

La première attaque[modifier | modifier le code]

En , Arafat promet à la tribune de l’ONU de renoncer à la lutte armée s’il est aidé par la communauté internationale[1]. Wadie Haddad y voit une capitulation et envoie à Paris un commando de trois palestiniens, formé au Liban à l’usage d’armes anti-chars[1]. Le , Johannes Weinrich loue une voiture au nom de Fritz Müller, et conduit les trois membres du commando jusqu’à l’aéroport[1].

Carlos suit dans une voiture, dans laquelle Weinrich monte à son tour. Un rendez-vous est prévu pour récupérer les trois palestiniens après l’attentat[1]. Ahmed Ammar Tarek est chargé de tirer la roquette à partir du parking d'Orly Ouest d'où ils peuvent voir l'avion d'EL AL stationné à ORLY SUD , aille ouest tout au bout , ce qui situe l'avion à 300 mètres à vol d'oiseau, Il doit finalement le faire depuis la route, rate son coup , la grenade tirée par RPG PERFORE la carlingue de l'avion yougoslave sans exploser , car le tireur , dans la précipitation a oublié de la dégoupiller, Il retourne à la voiture chercher une roquette, tire et manque une nouvelle fois, détruisant un bâtiment administratif et le véhicule proche[1].

Ils rejoignent la voiture de Carlos et Weinrich et s’enfuient. Septembre Noir dit être l’auteur de l’attaque, avant de démentir[1]. Un « Commando Mohammed Boudia » revendique, expliquant que la prochaine fois, il ne manquera pas son but[1].

La seconde attaque[modifier | modifier le code]

Le gouvernement français prend au sérieux les menaces, et renforce la présence policière à Orly[1]. Pourtant, le 19 janvier, Ahmed Ammar Tarek, Abu Nidal et Omar Raghdan Fares, reviennent et récupèrent du matériel caché dans le plafond des toilettes. RPG à l’épaule[1], ils accèdent cette fois à la terrasse spectateurs qui donne directement sur le parking avions pour embarquement et le taxiway des avions , pour atteindre leur cible pratiquement à bout portant au moment où l'avion d'EL AL allait passer pour rejoindre la piste de décollage .

(Attention, à suivre style de très mauvais roman de gare...)

Mais avant qu'ils n'accèdent à la terrasse, au début de l'après midi , les passagers de EL AL sont en salle d'enregistrement au rez de chaussée d'orly sud avec comme d'habitude des conditions draconiennes de sécurité renforcées par deux CRS dont je fais partie (au secours l'auteur écrit à la première personne) !

Et c'est là que je vois un individu de type oriental vêtu d'un long manteau s'approcher petit à petit vers le stand EL AL et je remarque qu'il est un peu nerveux , je continue à le tenir à l'oeil et quand je constate qu'il est là depuis un bon moment , je décide de l'interpeller et de lui demander ses papiers ; (prenez une grande respiration, les vingt-cinq lignes suivantes ne sont que virgules) il me présente un passeport tout à fait neuf , fraîchement délivré depuis peu et sentant encore l'imprimerie , lequel passeport délivré par l'Algérie , je lui demande pourquoi erre t'il dans ce coin de l'aéroport , ce à quoi il me répond qu'il a un billet d'avion pour Alger et qu'il croyait que c'était ici que se faisait l'embarquement , à ma question de savoir ce qu'il fait comme travail , il me répond qu'il est étudiant , alors je lui fais remarquer que pour un étudiant inscrit en France , il aurait pu se rendre compte , vu le temps qu'il a passé à errer , que la compagnie qui enregistrait les bagages n'était pas Air Algérie qui plus est , elle, était à l'autre bout d'Orly sud côté est , bref , je décide d'aller plus loin dans le questionnaire car il me semblait un peu louche , mais , pour toute intervention dans ce périmètre , nous avions ordre d'en référer d'abord au chef de la sécurité d'EL AL (ah bon, des CRS qui doivent en référer à un officier d'une compagnie aérienne AVANT leur hiérarchie?) , ce que je fis (comme une bonne donneuse) en lui donnant toutes les explications et je lui fis part que j'avais des doutes sur la sincérité de la personne interpellée ; après plusieurs minutes d'hésitation , la sécurité d'EL AL me demanda de relâcher le "passager Algérien" don't acte .

Pour que les internautes comprennent bien la suite , il faut expliquer que l'avion d'EL AL était parqué tout au bout du satellite ouest d'orly sud ,donc très proche d'orly ouest et aussi du taxiway , (c'est-à-dire la route qui mène à la piste de décollage ) et donc au moment de partir , il devait emprunter sa trajectoire en passant directement devant la terrasse spectateurs puis continuer ainsi et tourner à droite , puis encore à droite , puis tout droit pour aller vers la piste située à l'ouest pour rejoindre le point de décollage et c'est là , au passage de l'avion devant la terrasse que les terroristes avaient prévu de le canarder avec UN RPG , à 20 mètres de distance , avec des avions tout autour , et 330 passagers à bord du 747 d'EL AL (mon fils de 10 ans maitrise mieux la ponctuation...)

Une fois l'enregistrement terminé , le chef de la sécurité d'EL AL me remercie et me donne congé (comme un bon serviteur) afin que je retourne à ma base , mais ce n'est pas ce que je fais , je décide de monter à l'étage , sur la terrasse spectateur , mais en retrait sans être vu , et j'attends patiemment , cette histoire de passager "étudiant" me trottant dans l'attente (j'ai mal à l'attente) , puis au bout d'une bonne heure , je vois que l'avion commence à être positionné sur la piste par le tracteur , mais dans le sens inverse de là où il est censé rouler , c'est-à-dire en passant devant la terrasse, car le commandant de bord , ayant eu certainement un pressentiment a demandé exceptionnellement à la tour de contrôle de couper directement par une piste normalement pas empruntée , permission qui lui a été accordée !!!

Paniqués , les terroristes qui attendaient l'avion devant la terrasse voient l'avion s'éloigner dans l'autre sens , et c'est là qu'ils décident dans la précipitation d'envoyer un des leurs avec un RPG pour tirer sur l'avion , et qui vois je apparaître ? Mon pseudo étudiant à la longue redingote bien sûr , le RPG encore caché , il arrive au bord de la terrasse avec plein de spectateurs autour , et commence à épauler , je suis à 30 mètres de lui , il y a du monde tout autour , les spectateurs ne se rendent pas compte de ce qui se trame , j'ai un 9mm en mains , je le vise et je tire une fois puis une deuxième fois , l'ai je touché ? En tout cas il n'arrive pas à utiliser son lance roquettes , il fuit vers les toilettes , je le poursuis , des gens courent dans tous les sens , je pénètre à mon tour (qui ça?) , une grenade est lancée , elle s'écrase et explose contre la baie vitrée , il pénètre dans les toilettes , et une deuxième grenade est lancée , je me jette derrière un banc capitonné , rien n'explose , la grenade est une grenade quadrillée , non dégoupillée grâce à Dieu , un policier de la PAF qui arrivait de l'intérieur s'est pris une balle par les autres terroristes qui étaient dans les toilettes et sortis au moment des tirs . ils prennent des visiteurs en otage dans les toilettes[1]. Pendant la nuit, ils tirent dans le plafond des toilettes [1].

Michel Poniatowski, ministre de l’intérieur, les laisse s’enfuir, craignant un bain de sang[1]. Ils montent dans un avion vers le Moyen-Orient, mais aucun pays, sauf finalement l’Irak, ne les laisse atterrir[1]. Waddih Haddad quitte Aden et se replie sur Bagdad, après les attentats ratés du groupe Carlos, les 13 et , à l'aéroport d'Orly[4]. Le , les policiers français découvrent que c’est Johannes Weinrich qui a loué les voitures ayant servi aux attentats[1]. Il sera remis aux Allemands puis libéré pour raisons de santé.

La participation d'Abou Nidal[modifier | modifier le code]

C'est le premier attentat commis en France et le premier mené avec d'autres organisations par Abou Nidal, qui fait partie du commando. Jusque-là, il s'était contenté de participer à une prise d'otages et d'organiser un détournement d'avion.

Un semestre avant les tirs de roquettes d'Orly, au printemps 1974, Abou Nidal avait été expulsé de l’OLP par Yasser Arafat[5]. En , ses partisans avaient détourné sur Bagdad le vol KLM 861 (en), reliant Amsterdam à Tokyo et piloté par le capitaine Issac Risseeuw, pour empêcher son leader Yasser Arafat de continuer à discuter la tenue d’une conférence de paix à Genève. Abou Nidal opérait alors pour l'Organisation des jeunes arabes pour la Palestine, qui détourne aussi le un avion anglais au Liban puis le le Boeing 707 de la TWA qui s'écrase en mer Égée avec ses 88 passagers, à cause d'une bombe placée à l'escale d'Athènes[6].

Dès le troisième congrès du Fatah en 1971 à Damas, Abou Nidal s’était joint à Abou Daoud (dirigeant de Septembre noir, futur responsable du massacre de Munich en 1972), pour appeler à la vengeance contre le roi Hussein[5], qu'Abou Daoud a ensuite tenté d'assssiner en en Jordanie, ce qui amène Abou Nidal à exiger sa libération le , contre 15 otages pris dans l’ambassade d’Arabie-Saoudite à Paris puis à détourner vers le Koweit un avion de la Syrianair. Abou Daoud sera relâché deux semaines plus tard[5] et le gouvernement koweitien a versé 12 millions de dollars au roi Hussein pour cette libération[5]. Les Irakiens lui transférèrent peu après tous les avoirs du Fatah en Irak, y compris un camp d’entrainement, une ferme, un journal, une station de radio, des passeports, des études à l’étranger et l’équivalent de 15 millions de dollars en armes puis 150 000 $ par mois que l’Irak versait à l’OLP, en plus d'une dotation de 3 à 5 millions de dollars[5]. Arafat souhaite ménager l'image de la cause palestinienne dans le Monde en mettant fin aux attentats hors d'Israël[6], il obtient l'aide du président tunisien Habib Bourguiba sur plusieurs dossiers délicats[6] et il ne tarde pas à réclamer la tête d'Abou Nidal[6].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t et u Oliver Schröm, « Im Schatten des Schakals » [« Les débuts du terrorisme palestinien – l’entrée en scène de Carlos. »] [PDF].
  2. Michaël Prazan, Les Fanatiques. Histoire de l'Armée rouge japonaise : Histoire de l'Armée rouge japonaise, Le Seuil, , 302 p. (ISBN 978-2-02-100838-8, présentation en ligne).
  3. Sarah Lecoeuvre, « Quand les rédactions françaises sont les cibles d'attentats », Le Figaro, .
  4. "Le banquier noir", par Karl Laske, 1996
  5. a b c d et e Patrick Seale, Abu Nidal: A Gun for Hire, Hutchinson, 1992.
  6. a b c et d "Terrorism: From Robespierre to the Weather Underground" par Albert Parry, Courier Corporation, 2013.