Argyrodes argyrodes

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Argyrodes ammonia)

Argyrode voleur

Argyrodes argyrodes
Description de cette image, également commentée ci-après
Argyrode voleur (Hérault, France)
Classification WSC
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Sous-embr. Chelicerata
Classe Arachnida
Ordre Araneae
Sous-ordre Araneomorphae
Famille Theridiidae
Genre Argyrodes

Espèce

Argyrodes argyrodes
(Walckenaer, 1841)

Synonymes

  • Linyphia argyrodes Walckenaer, 1841
  • Linyphia gibbosa Lucas, 1846
  • Argyrodes epeirae Simon, 1866
  • Argyrodes ammonia Denis, 1947

Argyrodes argyrodes, l’Argyrode voleur, est une espèce d'araignées aranéomorphes de la famille des Theridiidae[1].

Cette minuscule araignée méditerranéenne et ouest-africaine, à l'abdomen conique argenté, vit en groupe sur les toiles en nappes et géométriques d'araignées plus grosses en s'y nourrissant des plus petites proies délaissées et parfois de son hôte.

Distribution[modifier | modifier le code]

Cette espèce se rencontre dans le bassin méditerranéen et en Afrique de l'Ouest[1].

Elle a été introduite en Afrique du Sud, aux Seychelles et à Hawaï[1].

En Europe, elle se rencontre au Portugal (dont à Madère), en Espagne (dont aux îles Canaries et îles Baléares), en France (uniquement dans les Alpes-Maritimes, le Var et la Corse), en Italie (dont en Sicile et en Sardaigne), à Malte, en Croatie, en Serbie, au Monténégro, en Albanie, en Grèce (dont en Crète) et à Chypre[2].

Description[modifier | modifier le code]

Femelle Argyrodes argyrodes dans une toile d’Argiope bruennichi (Toscane, Italie).
Argyrode voleur (Harare, Zimbabwe)
Argyrodes voleurs se nourrissant d'une proie sur une toile de Nuctenea umbratica (Hérault, France).
Cocon de l'Argyrode voleur.
Agryrodes argyrodes et son hôte Argiope bruennichi (Espagne).

Les mâles mesurent de 3,3 à 4,0 mm et les femelles de 3,0 à 4,1 mm[3].

La femelle Argyrodes argyrodes présente un céphalothorax de 1,6 mm de long pour 1,0 mm de large et un abdomen de 2,2 mm de long pour 1,9 mm de large et 2,8 mm de haut. Le céphalothorax et le sternum sont bruns, sans tubercule. L'abdomen est plus haut que long, argenté, avec une bande médiane brune sur la face antérieure, une raie transversale brune au-dessus et une tache brune apicale ; il est ventralement brun foncé avec des taches argentées. Les pattes sont brunes, la patte I étant la plus longue[4].

Le mâle présente un céphalothorax de 1,7 mm de long pour 0,90 mm de large. La patte I mesure 8,7 mm de long. La partie céphalique est particulièrement relevée, avec 2 protubérances : l'antérieure sur le clypeus, étroite, avec de longues soies, la postérieure large, portant les yeux médians. Le sternum est noir. L'abdomen est plus haut que long, moins anguleux et beaucoup moins argenté que chez la femelle[4],[5].

Écologie et comportement[modifier | modifier le code]

L’Argyrode voleur vit exclusivement au sein des zones calcaires où les adultes des deux sexes sont visibles au printemps et en été exclusivement[4].

Comme l'ensemble de ses congénères, cette espèce vit en groupe, en commensale cleptoparasite sur des toiles d'araignées plus grosses qu'elle, principalement sur les toiles en nappes du genre Cyrtophora mais aussi sur celles d’Holocnemus et d’Agelena ainsi que sur les toiles géométriques d’Argiope. Certaines espèces comme Cyrtophora citricola, peuvent former de vastes colonies aux toiles agrégées durables. Argyrodes argyrodes s'y nourrit des plus petites proies saisies dans la toile et délaissées par son hôte. Elle est aussi capable d'arachnophagie en se nourrissant des œufs et des juvéniles de son hôte au moment de leur éclosion, voire de les attaquer lors de leurs mues[5],[6]

Lors de l'accouplement, le mâle Argyrodes argyrodes dépose un bouchon sur les organes génitaux de la femelle interdisant des fécondations ultérieures. Au moment de la ponte, la femelle tisse une structure en forme d'amphore inversée qui enveloppe son petit cocon brunâtre et la suspend à un des fils qui constitue la toile. L'évasement orienté par le bas sera la porte de sortie des jeunes[5].

Systématique et taxinomie[modifier | modifier le code]

Cette espèce a été décrite sous le protonyme Linyphia argyrodes par en . Elle est placée dans le genre Argyrodes par Simon en 1864[7].

Elle est l'espèce type du genre Argyrodes[1].

Argyrodes ammonia[8] a été placée en synonymie par Levy en 1985[3].

L'espèce a reçu par le passé le nom vulgarisé de « Linyphie argyrode[9] ». Son nom est aujourd'hui « Argyrode voleur[5],[10] ».

Publication originale[modifier | modifier le code]

  • Walckenaer, 1841 : Histoire naturelle des insectes. Aptères. Paris, vol. 2, p. 1-549 (texte intégral).

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d World Spider Catalog (WSC). Musée d'histoire naturelle de Berne, en ligne sur http://wsc.nmbe.ch. doi: 10.24436/2, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
  2. araneae
  3. a et b Levy, 1985 : « Spiders of the genera Episinus, Argyrodes and Coscinida from Israel, with additional notes on Theridion (Araneae: Theridiidae). » Journal of Zoology, sér. A, vol. 207, p. 87-123.
  4. a b et c (en) Le Peru, B., « The spiders of Europe, a synthesis of data: Volume 1 Atypidae to Theridiidae », Mémoires de la Société Linnéenne de Lyon 2,‎ , p. 1-522 (lire en ligne) Inscription nécessaire
  5. a b c et d Alain Canard & Christine Rollard, A la découverte des Araignées : Araignées de nos régions, sachez les reconnaître : un guide de terrain pour comprendre la nature., Paris, Dunod, , 184 p. (ISBN 9782100711048)
  6. (en) Ella K. Deutsch, « Deception & manipulation: Argyrodinae spiders as parasites and hosts », PhD thesis, University of Nottingham,‎ (résumé) Inscription nécessaire
  7. Simon, 1864 : Histoire naturelle des araignées (aranéides). Paris, p. 1-540 (texte intégral).
  8. Denis, 1947 : « Spiders. Results of the Armstrong College expedition to Siwa Oasis (Libyan desert), 1935. » Bulletin de la Société Fouad Ier d'Entomologie, vol. 31, p. 17-103.
  9. Auguste Vinson, Aranéides des îles de la Réunion, Maurice et Madagascar, Paris, Roret, , 330 p. (lire en ligne Accès libre)
  10. MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 31 août 2023