Anne de Graville
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Marie de Balsac (d) |
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Pierre de Balsac (d) (à partir des années 1500) |
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Anne de Graville ou Anne Malet de Graville (vers 1490 - vers 1540) est une femme de lettres, traductrice et poète française de la Renaissance.
Biographie
[modifier | modifier le code]Fille de l'amiral Louis Malet de Graville[1] et de Marie de Balsac, elle est née vers 1490. Elle se marie clandestinement, vers 1508, à son cousin Pierre de Balsac, seigneur d'Entragues, fils de Robert de Balsac[1]. Elle est la dame d’honneur de la première épouse de François Ier, Claude de France, auprès de qui elle joue un rôle de premier plan[2]. Elle est également la confidente de Marguerite de Navarre[3],[4],[5]. C'est Claude de France qui l'aurait sollicité pour composer en rondeaux La belle dame sans mercy, inspiré du poème éponyme d'Alain Chartier d'une part, puis une versification abrégée et modernisée d'un texte de Boccace, Teseida delle nozze d'Emilia, d'autre part[1].
Elle est propriétaire de l'Armorial Le Breton, plus ancien armorial figuré conservé en France.
À sa mort vers 1540, sa fille Jeanne de Balsac d'Entragues, épouse du bailli de Forez Claude d'Urfé, hérite des livres de sa collection personnelle et étoffe considérablement celle de son époux[6]. Quatre des vingt-et-un livres ayant été identifiés comme ayant appartenu aux Graville dans la librairie d'Urfé portent les armes de la famille et la devise choisie par Anne : « J'en garde un léal »[6].
Anne de Graville figure en 2022 dans une exposition intitulée Renaissance des femmes, organisée par le château de Blois, et consacrée aux « femmes puissantes de la Renaissance, effacées de l’histoire »[7].
Œuvres
[modifier | modifier le code]- La belle dame sans mercy ; soixante-et-onze rondeaux composés à partir du poème éponyme d'Alain Chartier (Upsala : Almqvist & Wiksell, 1897)[8].
- C'est le beau romant des deux amans Palamon et Arcita et de la belle et saige Emilia, translaté de vieil langaige et prose en nouveau et rime par madamoiselle Anne de Graville la Mallet, dame du Boys Maslesherbes, du commandement de la Royne (1521) Recueil (manuscrit), ayant appartenu à la reine Claude, et contenant le roman traduit par Anne de Graville (en ligne sur Gallica[10]) Réécriture de la première traduction (Le livre de Thezeo) de la Teseida de Giovanni Boccaccio. d'après le poème italien, la Théséide de Boccace. Cet ouvrage a été commandité par la reine Claude.
- Réédition : texte critique établi et présenté par Yves Le Hir (PUF, 1965)
Postérité
[modifier | modifier le code]Une exposition lui rend hommage au château de Blois, en 2022[11].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- M. Bouchard, « Graville, Anne Malet de [Château de Marcoussis v.1490 - v. 1543] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , p. 1812-1813.
- Mawy Bouchard, « Le roman ‘‘épique’’ : l’exemple d’Anne de Graville », Études françaises, vol. 32, no 1, , p. 100 (lire en ligne).
- Chronique de Marcoussis.
- Notice SIEFAR.
- ARLIMA.
- André Vernet, « Les manuscrits de Claude d'Urfé (1501-1558) au château de la Bastie », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, (lire en ligne).
- Sylvie Kerviel, « Exposition : les femmes puissantes de la Renaissance, effacées de l’histoire, retrouvent la lumière à Blois », Le Monde, (lire en ligne).
- (sv) Carl Vilhelm Wahlund, La belle dame sans mercy, en fransk dikt författad uti åtta-radiga stroferaf en hofpoet från början af fjortonhundratalet och omsatt uti rondeau'er av en hofdam från början af femtonhundratalet samt dels efter ett sällsynt tryck af diktens äldre form, dels, för första gången, efter en unik handskrift af dess yngre form, Uppsala : Almqvist och Wiksell, (lire en ligne)
- La belle Dame sans mercy, d'Alain Chartier, mise en rondeaux., 1501-1600 (lire en ligne)
- Clériande la romaine Auteur du texte, Recueil, 1501-1600 (lire en ligne)
- Sylvie Kerviel, « Exposition : les femmes puissantes de la Renaissance, effacées de l’histoire, retrouvent la lumière à Blois », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Emile Grenier, « Anne de Graville », Almanach de Brioude, Brioude,
- Mathieu Deldicque, « La passion des livres en héritage : Anne de Graville et sa bibliothèque », dans Sandra Hindman et Elliot Adam (dir.), Au prisme du manuscrit : regards sur la littérature française du Moyen Âge (1300-1550), Turnhout, Brepols, , 301 p. (ISBN 978-2-503-56635-1, présentation en ligne), p. 109-138.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Maxime de Montmorand Anne de Graville, sa famille, sa vie, son œuvre, sa postérité (Paris, Picard 1917)