Agnès Spycket

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Agnès Spycket, née à Paris le et morte dans la même ville le [1], est une assyriologue, iconologue et archéologue française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Agnès Spycket naît le à Paris. Après avoir vu les taureaux assyriens au musée du Louvre à l'âge de 19 ans, qui l'auraient « subjuguée »[2], elle entreprend des études à l'Institut catholique de Paris, puis à l'EPHE et à l'École du Louvre[3], où elle apprend l'hébreu, l'akkadien et le sumérien[2]. Elle présente sa thèse, La coiffure féminine en Mésopotamie sous la direction de Georges Contenau et André Parrot en 1946 puis entreprend un mémoire à l'EPHE intitulé La statue de culte en Mésopotamie[3], mais elle ne le présente finalement que vingt ans plus tard grâce à l'aide de Roland de Vaux, après de nombreux obstacles dans sa carrière universitaire dus au fait qu'elle soit une femme[2],[3].

Parallèlement, elle débute comme chargée de mission au sein du département des antiquités orientales du musée du Louvre, en 1945, et entre simultanément au CNRS en tant qu'associée technique d'Édouard Dhorme[2] puis de René Labat[4]. A cette époque, elle est aussi en lien avec une autre assyriologue, Jeanne-Marie Aynard, avec qui elle collabore[4].

Elle s'implique dans de nombreuses fouilles. En 1962-1963, elle entreprend des fouilles à Jérusalem avec Roland de Vaux, puis elle fouille Suse avec Roman Ghirshman en 1964-1966, Tell Keïsan avec Roland de Vaux dans les années 1970[3],[5]. Elle s'implique aussi et organise des fouilles à Isin, Sirkeli, ou encore Terqa[3]. Roman Ghirshman, après avoir fouillé avec elle, la décrit comme étant une personne particulièrement « sagace »[6].

Malgré les difficultés auxquelles elle est confrontée pendant sa carrière parce que c'est une femme, elle est soutenue par certains de ses amis et collègues, comme André Parrot[3]. Entre autres, celui-ci demande à ce qu'elle reçoive l'Ordre des Arts et des Lettres en lui déclarant qu'il s'agit de[3] :

« la consécration depuis longtemps attendue, et combien méritée, d’une activité débordante que vous avez menée inlassablement pendant des années au service de la science »

En 1982, elle reçoit la médaille d'argent du CNRS pour l'ensemble de ses travaux en assyriologie et en iconologie[7].

Elle meurt le [3],[8] puis est inhumée après une cérémonie à l'église de la Sainte-Trinité de Paris[9].

Postérité[modifier | modifier le code]

En 1996, un ouvrage commun lui rend hommage et la remercie de son apport à la connaissance du Proche-Orient ancien[10].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

Monographies[modifier | modifier le code]

  • Pierre France et Agnès Spycket, Les figurines de Suse: IVe-IIe millénaires av. J.-C, Gabalda, coll. « Ville royale de Suse », (ISBN 2-85021-053-6).

Articles[modifier | modifier le code]

  • Agnès Spycket, « Une grande déesse élamite retrouve son visage », Syria, vol. 45, nos 1/2,‎ , p. 67–73 (ISSN 0039-7946, lire en ligne, consulté le ).
  • Agnès Spycket, « Le Culte Du Dieu-Lune À Tell Keisan », Revue Biblique, vol. 80, no 3,‎ , p. 384–395 (ISSN 0035-0907, lire en ligne, consulté le ).
  • Agnès Spycket, « “Louez-le sur la Harpe et la Lyre” », Anatolian Studies, vol. 33,‎ , p. 39–49 (ISSN 0066-1546, DOI 10.2307/3642689, lire en ligne, consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. a b c et d Nicole Chevalier, « Agnès Spycket (Paris, 1er septembre 1921 – 17 janvier 2022) », Syria. Archéologie, art et histoire, no 99,‎ , p. 339–341 (ISSN 0039-7946, DOI 10.4000/syria.14776, lire en ligne, consulté le )
  3. a b c d e f g et h « Une mémoire de l'archéologie française s'éteint », sur www.arkeotopia.org (consulté le )
  4. a et b Dominique Charpin, En quête de Ninive: Des savants français à la découverte de la Mésopotamie (1842‑1975), Les Belles Lettres, (ISBN 978-2-251-45358-3 et 978-2-251-91835-8, DOI 10.4000/books.lesbelleslettres.28915., lire en ligne)
  5. Jean Prignaud, « Première Campagne De Fouilles a Tell Keisan (israël) », Revue Biblique (1946-), vol. 79, no 2,‎ , p. 227–238 (ISSN 0035-0907, lire en ligne, consulté le )
  6. R. Ghirshman, « Notes iraniennes XVI. Deux statuettes élamites du plateau iranien », Artibus Asiae, vol. 30, nos 2/3,‎ , p. 237–248 (ISSN 0004-3648, DOI 10.2307/3250304, lire en ligne, consulté le )
  7. Valérie Burgos, « Médailles d’argent du CNRS 1960-2010 », sur Comité pour l'histoire du CNRS, (consulté le )
  8. (en) Nicole Chevalier, « Obituary: Agnès Spycket (1921-2022) », Ash-sharq: Bulletin of the Ancient Near East – Archaeological, Historical and Societal Studies, vol. 6, no 1,‎ , iv–3 (ISSN 2514-1732, lire en ligne, consulté le )
  9. « Avis de décès Agnès SPYCKET - Paris (75) - Dans Nos Coeurs », sur www.dansnoscoeurs.fr (consulté le )
  10. Collectanea Orientalia: histoire, arts de l'espace et industrie de la terre ; études offertes en hommage à Agnès Spycket, Récherches et Publications, P.O. Box 1949, coll. « Civilisations du Proche-Orient Série 1, archéologie et environnement », (ISBN 978-2-940032-09-9)

Liens externes[modifier | modifier le code]