Aerodactylus

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Aerodactylus scolopaciceps

Aerodactylus
Description de cette image, également commentée ci-après
Fossile holotype de Pterodactylus scolopaciceps,
renommé Aerodactylus scolopaciceps par certains paléontologues.
Calcaire de Solnhofen, Allemagne.
La barre horizontale noire mesure 2 centimètres.
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Archosauria
Ordre  Pterosauria
Sous-ordre  Pterodactyloidea
Clade  Archaeopterodactyloidea
Clade  Euctenochasmatia
Clade  Ctenochasmatoidea
Famille  Gallodactylidae

Genre

 Aerodactylus
Vidovic et Martill[1], 2014

Espèce

 Pterodactylus scolopaciceps
Meyer[2], 1860

Synonymes

Aerodactylus est un genre éteint douteux de tout petits ptérosaures, un groupe éteint de « reptiles ailés »[3]. Sa seule espèce, Aerodactylus scolopaciceps, était précédemment connue sous le nom de Pterodactylus scolopaciceps[1].

Ses fossiles ont tous été découverts dans le calcaire de Solnhofen, une formation géologique du sud de l'Allemagne réputée pour la qualité de préservation de ses fossiles. Cette formation est datée du Tithonien inférieur (Jurassique supérieur), il y a environ entre 150,8 et 148,5 Ma (millions d'années)[4].

Pterodactylus scolopaciceps a été renommé Aerodactylus scolopaciceps en 2014 par S.U. Vidovic et D. Martill[1]. Cependant, certains spécialistes remettent en cause la validité du genre et considèrent qu'il n'est pas distinguable de Pterodactylus[5].

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le nom de genre Aerodactylus, le « doigt du vent », a été nommé à partir du Pokémon du même nom « Aerodactyl »[1] (nommé « Ptéra » en français).

Découverte[modifier | modifier le code]

Aerodactylus est connu par six spécimens fossiles. Ce sont des squelettes complets appartenant tous à des juvéniles ; certains montrent des traces de tissus mous correspondant aux membranes des ailes et à des sortes de poils courts, denses et hérissés, appelés pycnofibres[1].

Description[modifier | modifier le code]

Taille du plus grand spécimen connu (MCZ 1505), comparée avec celle d'un humain.
Vue d'artiste basée sur le spécimen MCZ 1505, par Matthew Martyniuk.
Vue d'artiste de la tête avec la structure conique gainée de tissus mous à l'arrière du crâne.

Comme tous les ptérosaures, les ailes d'Aerodactylus étaient formées par une membrane cutanée et musculaire s'étendant depuis ses quatrième doigts allongés jusqu'à ses membres postérieurs. La membrane était renforcée à l'intérieur par des fibres de collagène et à l'extérieur par des crêtes kératineuses.

Son crâne est long et étroit. Son crâne et sa mâchoire supérieure sont légèrement courbés vers le haut[6]. Aerodactylus possède environ 64 dents ; celles situées à l'avant ont des couronnes plus développées. Les dents sont implantées de la pointe des mâchoires jusqu'aux ouvertures (fenestrae) naso-antorbitales[7]. Des spécimens d'Aerodactylus portent une crête sur le haut de leur crâne, constituée principalement de tissus mous. Un des spécimens (MCZ 1505) possède de plus une crête non-osseuse à peu près triangulaire s'étendant vers le haut au-dessus de la moitié postérieure de la grande fenestra naso-antorbitale et de l'œil. Cette crête mesure 4,4 à 5,1 cm de long, soit environ 38 à 45% de la longueur totale du crâne. Elle atteint une hauteur maximale d'un peu moins d'un centimètre[7]. La présence d'une crête constituée de tissus mous en arrière du crâne, évoquée par certains auteurs, n'est pas prouvée selon Christopher Bennett[7]. Par contre, Frey et Martill décrivent sur l'os occipital une petite structure conique pointant vers l'arrière, assez souple, formée de longues fibres raidies et torsadées, apparemment protégée par une gaine de tissus mous[8].

Le cou était long et couvert de longues pycnofibres. Un sac gulaire (poche membraneuse dilatable), s'étendait du milieu de la mâchoire inférieure jusqu'à la partie supérieure du cou[8].

Les ailes étaient longues, apparemment non recouvertes de pelage comme chez de nombreux ptérosaures. Les membranes des ailes s'étendent entre les doigts et les orteils, elles se complètent de membranes secondaires, à l'avant d'un petit propatagium (entre les pieds et la queue) et, à l'arrière, d'un uropatagium (entre les pieds et la queue)[8]. Les doigts et les orteils portent des griffes kératineuses qui prolongent largement les phalanges par des crochets pointus[9].

Historique et validité du taxon[modifier | modifier le code]

L'historique des spécimens attribués aujourd'hui par certains paléontologues au genre Aerodactylus est long et tortueux.

En 1850, Hermann von Meyer décrit un spécimen (BSP AS V 29 a/b) comme un nouveau fossile nommé Pterodactylus longirostris. Il le re-décrit en 1860 sous le nom de Pterodactylus scolopaciceps[2]. En 1983, Zittel et Wagner désapprouvent cette attribution et l'assignent à l'espèce Pterodactylus kochi[10].

En 1938, un second spécimen est décrit par F. Broili sous le nom de P. scolopaciceps, un nom que l'auteur croit valide[11]. P. Wellnhofer en 1970, constate que ce nom binominal est tombé dans l'oubli et le considère comme un synonyme junior de P. kochi[12].

En 2013, le paléontologue Christopher Bennett, spécialiste de ptérosaures, ré-étudie P. kochi et le met en synonymie avec Pterodactylus antiquus, la principale, sinon la seule, espèce de ce genre considérée comme valide[7]. Il estime également que l'ensemble des spécimens regroupés sous le nom de P. kochi est paraphylétique[7]. Cette assertion est remise en question un an plus tard par S.U. Vidovic et D. Martill qui distinguent les espèces P. scolopaciceps et P. kochi avec suffisamment de différences qu'ils érigent un nouveau genre, Aerodactylus, pour y placer l'espèce A. scolopaciceps[1].

En 2018, Ch. Bennett contredit la validité du genre Aerodactylus sur plusieurs points[5] :

  • les caractéristiques du crâne d'Aerodactylus, mises en avant par les inventeurs du genre, sont très peu différentes de celles de Pterodactylus ;
  • les courbes de croissance des spécimens attribués à Aerodactylus sont très différentes de celles des autres ptérodactyloïdes de Solnhofen, ce qui pourrait indiquer que cet échantillonnage est hétérogène ;
  • aucune preuve tangible n'a été fournie pour exclure que les légères différences entre Aerodactylus et Pterodactylus ne sont pas des artéfacts de fossilisation ou de variation individuelle parmi les spécimens.

Bennett en conclut que Aerodactylus scolopaciceps est un synonyme junior de Pterodactylus antiquus, et que le genre Aerodactylus n'est pas valide[5].

Classification[modifier | modifier le code]

Aerodactylus est placé parmi les ptérodactyloïdes archaeoptérodactyloïdes, au sein de la famille des Gallodactylidae.

Le cladogramme suivant, établi par Vidovic et Martill en 2017, montre sa position basale chez les Gallodactylidae[13] :

Ctenochasmatoidea
Gallodactylidae

Aerodactylus





Huanhepterus




Ardeadactylus



Aurorazhdarcho






Cycnorhamphus


Moganopterinae

Feilongus



Moganopterus







Ctenochasmatidae



Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f (en) S. U. Vidovic et D. M. Martill, « Pterodactylus scolopaciceps Meyer, 1860 (Pterosauria, Pterodactyloidea) from the Upper Jurassic of Bavaria, Germany: The Problem of Cryptic Pterosaur Taxa in Early Ontogeny », PLoS ONE, vol. 9, no 10,‎ , e110646 (PMID 25337830, PMCID 4206445, DOI 10.1371/journal.pone.0110646)
  2. a et b (en) von Meyer et C.E. Hermann, Zur Fauna der Vorwelt: Reptilien aus dem lithographischen Schiefer des Jura in Deutschland und Frankreich,
  3. (en) Longrich NR, Martill DM, Andres B, « Late Maastrichtian pterosaurs from North Africa and mass extinction of Pterosauria at the Cretaceous-Paleogene boundary », PLoS Biology, vol. 16, no 3,‎ , e2001663 (PMID 29534059, PMCID 5849296, DOI 10.1371/journal.pbio.2001663)
  4. (en) Schweigert, G., « Ammonite biostratigraphy as a tool for dating Upper Jurassic lithographic limestones from South Germany – first results and open questions », Neues Jahrbuch für Geologie und Paläontologie, Abhandlungen, vol. 245, no 1,‎ , p. 117–125 (DOI 10.1127/0077-7749/2007/0245-0117)
  5. a b et c (en) S. Christopher Bennett, « New smallest specimen of the pterosaur Pteranodon and ontogenetic niches in pterosaurs », Journal of Paleontology, vol. 92, no 2,‎ , p. 254–271 (ISSN 0022-3360, DOI 10.1017/jpa.2017.84)
  6. (en) Jouve, S., « Description of the skull of a Ctenochasma (Pterosauria) from the latest Jurassic of eastern France, with a taxonomic revision of European Tithonian Pterodactyloidea », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 24, no 3,‎ , p. 542–554 (DOI 10.1671/0272-4634(2004)024[0542:DOTSOA]2.0.CO;2)
  7. a b c d et e (en) Bennett, S. Christopher, « New information on body size and cranial display structures of Pterodactylus antiquus, with a revision of the genus », Paläontologische Zeitschrift, vol. 87, no 2,‎ , p. 269–289 (DOI 10.1007/s12542-012-0159-8)
  8. a b et c (en) Frey, E. et Martill, D.M., « Soft tissue preservation in a specimen of Pterodactylus kochi (Wagner) from the Upper Jurassic of Germany », Neues Jahrbuch für Geologie und Paläontologie, Abhandlungen, vol. 210, no 3,‎ , p. 421–441 (DOI 10.1127/njgpa/210/1998/421)
  9. (en) Frey, E., Tischilinger, H., Buchy, M.-C. et Martill, D.M., « New specimens of Pterosauria (Reptilia) with soft partes with implications for pterosaurian anatomy and locomotion. In: Buffetaut, E. and Mazin, J.-M. (eds.) », Evolution and Palaeobiology of Pterosaurs, London, Geological Society, vol. 217,‎ , p. 233–266 (DOI 10.1144/gsl.sp.2003.217.01.14)
  10. (en) Zittel, K.A., « Über Flugsaurier aus dem lithographischen Schiefer Bayerns », Palaeontographica, vol. 29,‎ , p. 47–80
  11. (en) Broili, F, « Beobachtungen an Pterodactylus », Sitzungsberichte der Bayerischen Akademie der Wissenschaften, Mathematisch-naturwissenschaftliche Abteilung,‎ , p. 139–154 (DOI 10.5962/bhl.title.60847)
  12. (de) Wellnhofer P. (1970) Die Pterodactyloidea (Pterosauria) der Oberjura-Plattenkalke Suddeutschlands. Bayerische Akademie der Wissenschaften, Mathematisch-Wissenschaftlichen Klasse, Abhandlungen 141: 1–133
  13. (en) S.U. Vidovic et D.M. Martill, « The taxonomy and phylogeny of Diopecephalus kochi (Wagner, 1837) and "Germanodactylus rhamphastinus" (Wagner, 1851) », Geological Society, London, Special Publications, vol. 455,‎ , p. 125–147 (DOI 10.1144/SP455.12, lire en ligne)

Références taxonomiques[modifier | modifier le code]