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Fosse des Casquets

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Almanach, Nouvelle chronique de Jersey (1891)

La fosse des Casquets (ang. Hurd's Deep) est située dans la Manche, à l'ouest des îlots anglo-normandes des Casquets, groupe de rochers à 13 kilomètres au nord-ouest d’Aurigny, non loin du cap de la Hague. La fosse est un bas-fond du plateau continental profond de 100 à 160 m sous le niveau moyen de la mer, dans les eaux du bailliage de Guernesey[1].

Décharge de déchets chimiques

Frontière entre la France et les Îles Britanniques.

La zone contient déjà une quantité importante de munitions immergées de la seconde Guerre mondiale, ainsi que des déchets chimiques[2].

C'est ensuite un conteneur de cinq tonnes de lindane, insecticide très toxique qui coule dans cette zone où en , le porte-conteneurs Sherbo perd 90 conteneurs; dix contiennent des pesticides[3].

Le Ievoli Sun, chimiquier italien transportant environ 1 000 tonnes d'alcool isopropylique, 1 000 tonnes de méthyl éthyl cétone, et surtout 4 000 tonnes de styrène cancérigène, coule le par 70 mètres de fond à 3 km seulement de la fosse des Casquets[4]. Le remorquage vers Cherbourg-en-Cotentin par l'Abeille Flandre échoue donc.

Décharge de déchets radioactifs

Tous les ans de 1950 à 1963, le Royaume-Uni, et dans une moindre mesure la Belgique[5], ont immergé dans cette fosse, 17 274 tonnes de fûts de déchets faiblement et moyennement radioactifs, soit une activité de 60 térabecquerels (Tbq) selon l'inventaire national 2012 de l'ANDRA. L'inventaire des déchets radioactifs dans l’environnement marin dressé par l’Agence internationale de l’énergie atomique estime à 57,9 térabecquerels la radioactivité présente dans la fosse des Casquets. Selon Greenpeace qui a envoyé un robot observer la fosse, les fûts enrobés de bitume ou ciment se déliteraient déjà[6], mais cela est contredit par d'autres sources[7]. Corinne Lepage pense que la pollution radioactive de la fosse est « importante », et qu'on lui avait indiqué, à l'époque où elle était ministre, « qu’il [était] impossible de remonter quoi que ce soit, parce [que les fûts étaient] tous éventrés. Les déchets radioactifs [s'étaient] dissous dans la mer »[2].

La Convention sur la prévention de la pollution des mers résultant de l'immersion de déchets réglemente depuis 1993 l’immersion des déchets radioactifs en interdisant l'immersion en mer de tout type de déchets nucléaires à partir de navires, d’aéronefs, de plates-formes ou de toute construction humaine située en mer, mais n'impose ni la récupération des déchets immergés avant 1993, ni l'arrêt de l'évacuation en mer d'effluents liquides provenant d'usine terrestres. Ces sujets sont traités par la convention internationale OSPAR.

Pays ayant déversé des déchets radioactifs dans l'Atlantique. B: Belgique, F: France, D: Allemagne, I: Italie, N: Pays-Bas, S: Suède, C: Suisse, G:Royaume-Uni, US: États-Unis, SU: Union soviétique. La fosse des Casquets apparaît sur l'image.

Notes et références

  1. (en) « France Alderney Britain Interconnector » [PDF], sur RTE (entreprise), , p. 32.
  2. a et b « Des décharges d'armes chimiques au large des côtes françaises : une "bombe à retardement" », sur Actu.fr,
  3. « La fosse des Casquets : le dépotoir de l'océan », sur Le Télégramme,
  4. BEA, « Rapport d'enquête sur la perte du Ievoli Sun », sur Cedre, (consulté le ).
  5. INVENTAIRE NATIONAL 2012 des matières et déchets radioactifs, Dossier n°1 "Les déchets immergés", sur le site de l'ANDRA
  6. Communiqué de Greenpeace reproduit sur le blog Burestop
  7. « A new investigative report from the joint French-German public broadcaster Arte has concluded that the waste is still intact at the bottom of the sea. "We think that there are still many more undamaged barrels below", SWR journalist Thomas Reutter told Spiegel Online, adding that it was very unlikely that the broadcaster's expedition uncovered the only intact containers in existence » (en) Nicola Kuhrt, « Nuclear Waste Barrels Litter English Channel », sur Spiegel international, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes