Père Yvon
Aumônier Terre-neuva |
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Nom de naissance |
Jean-Marie Le Quéau |
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Ordre religieux |
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Père Yvon est le nom en religion de Jean-Marie Le Quéau, capucin né le à Guengat et mort le au couvent des Capucins de Guingamp, qui fut aumônier des Terre-Neuvas et animateur de Radio-Morue.
Biographie
Jean-Marie Le Quéau est brancardier pendant la Première Guerre mondiale au cours de la quelle il est blessé et décoré pour sa bravoure.
Jean-Marie Le Quéau fut ordonné prêtre en 1921 et nommé d'abord dans un couvent des Capucins de Lorient. En raison de son éloquence, il fut envoyé prêcher des missions dans des paroisses souvent assez déchristianisées de Bretagne où « il fait aussitôt scandale par l’énergie militante des sermons qu’il délivre »[1]. En 1931 il est nommé aumônier des Terre-Neuvas et le resta jusqu'en 1940[2].
Il embarque alors à bord de bateaux d'assistance de la "Société des Œuvres de Mer"[3] (laquelle arma successivement 7 navires-hôpitaux entre 1896 et 1939[4]) notamment dans la décennie 1930 la goélette-hôpital Saint-Yves[5], et se met au service des pêcheurs de morue, s'occupant du courrier, devenant animateur radio sur "Radio-Morue"[6] (entre 1937 et 1939, un poste émetteur a été installé sur le navire-hôpital qui soignait les pêcheurs français et Radio-Morue diffusait des nouvelles de la France et de la pêche dans l’Atlantique Nord, passant aussi des chansons de mer et de terre pour remonter le moral des Terre-Neuvas) et réalisant des films[7] qui témoignent de la dure vie des marins dans la décennie 1930[8]. Embarquant pendant 10 ans sur les goélettes de la grande pêche, il était surnommé "Le Typhon" et était considéré comme l'"abbé Pierre" des pêcheurs. ne cessant de dénoncer les conditions déplorables faites aux marins (on lui doit le terme de « bagnards de la mer ») par les armateurs, les vies de chiens des jeunes graviers sur les bancs de Terre-Neuve[9].
Il écrit aussi deux livres : Avec les pêcheurs de morue de Terre-Neuve et du Groënland en 1936 et Avec les bagnards de la mer en 1946.
Il finit en raison de son énergie militante (« Un tempérament de feu, une liberté d’esprit, une énergie indomptable, un génie de la communication au service d’un engagement militant en faveur des «forçats de la mer», en font une figure mythique »[10]) par indisposer sa hiérarchie qui l'envoya aux Indes : « il ne pouvait être dépaysé dans ce grouillement de misère et de vie intense, d Bombay à Calcutta ; c'était à sa taille »[11] ; il y resta jusqu'en 1948 et en rapporta des films ethnographiques, notamment À l'assaut de la jungle et publia des articles témoignant de la misère du Sous-continent.
Il se retira au Couvent des Capucins de Guingamp où il est mort en 1955.
Son nom a été donné à une rue de Saint-Malo, à une place de Dinard, etc..
Notes et références
- « Conférence sur le Père Yvon, aumônier des Terre-neuvas », sur Journal Ouest-France, (consulté le ).
- Alain-Michel Blanc et Alain Guelaff, « Père Yvon (Le) (1ere partie) : aumônier des terre-neuvas », sur Cinémathèque de Bretagne, (consulté le ).
- « Société de Secours et des Œuvres de Mer » (consulté le ) et Françoise Enguehard, « Les Œuvres de Mer », sur L'Heure de l'Est.org, (consulté le )
- Commandant De Loture, « Les sept navires-hôpitaux de la Société des Œuvres de Mer 1896-1939. », sur https://www.societe-oeuvres-mer.fr/, (consulté le ).
- « Le nouveau navire-hôpital. », sur Musée de la Marine, (consulté le ) et {{file:///C:/Users/Henri/AppData/Local/Temp/Les%203%20vies%20du%20Saint-Yves%20.pdf}}.
- « Radio-Morue : la radio des Terre-Neuvas. » (consulté le ).
- Alain Guélaff, « Yvon Le Typhon, 1888 - 1955 », sur Le Chasse-Marée (consulté le ).
- Bernard Le Nail, L'Almanach de la Bretagne, Larousse, coll. « Jacques Marseille », (ISBN 2-03-575106-3).
- Jean-Pierre, « Père Yvon, l’aumônier des Terres-Neuvas », sur Association Pierre Loti à Paimpol, (consulté le )
- « Yvon le Typhon, un moine qui savait s'indigner ! », sur La Lettre de l'Ancre de Marine (consulté le ).
- Journal Les Nouvelles du 15 mars 1955.
Bibliographie
- Alain Guélaff : Yvon Le Typhon, édition Ancre de Marine, 2007, 340 pages, (ISBN 284141213X).
Liens externes
- Ressource relative à la littérature :