Château de Corcelle (Châtenoy-le-Royal)
Château de Corcelle | |||
Type | Château de plaisance | ||
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Début construction | 1738 | ||
Propriétaire initial | Charles Gauthier de la Tournelle | ||
Destination initiale | Demeure aristocratique | ||
Propriétaire actuel | Personne privée | ||
Destination actuelle | Fermé au public | ||
Coordonnées | 46° 47′ 45″ nord, 4° 49′ 19″ est[1] | ||
Pays | France | ||
Région | Bourgogne-Franche-Comté | ||
Département | Saône-et-Loire | ||
Commune | Châtenoy-le-Royal | ||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Saône-et-Loire
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Site web | https://www.chateau-de-corcelle.com | ||
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Le château de Corcelle est un château de plaisance, du XVIIIe siècle (1738), qui se dresse sur la commune de Châtenoy-le-Royal dans le département de Saône-et-Loire, en région Bourgogne-Franche-Comté.
Situation
Le château de Corcelle[2] est situé dans le département français de Saône-et-Loire sur la commune de Châtenoy-le-Royal, dans le hameau portant le même nom.
Histoire
Époque romaine
La terre de Corcelle appelée aussi Courcelle ou Castenetum[3] est habitée depuis au moins l'époque romaine. Des vestiges romains ont été découverts dans le parc et ses alentours. En particulier, une borne milliaire romaine[4] datant de 276 ap JC a été trouvée au fond du parc à l'endroit où passait la voie romaine Cabillonum à Augustodunum (Chalon sur saône-Autun). La borne milliaire est désormais exposée au musée Denon de Chalon sur Saône.
L'inscription précise :
IMPERATORI CAESARI CAIO JULIO VERO
MAXIMINO PIO FELICI AUGUSTO GERMANICO MAXIMO
DACICO MAXIMO SARMATICO MAXIMO PONTIFICI MAXIMO
IMPERATORI V CONSULI PROCONSULI PATRI PATRIAE
ET CAIO JULIO VERO MAXIMO
GERMANICO MAXIMO DACICO MAXIMO SARMATICO MAXIMO
NOBILISSIMO CAESARI AB AUGUSTODUNO
MILLIA PASSUUM XXXII
À l'empereur César Caius Julius Verus Maximin, pieux, heureux, Auguste, grand vainqueur des Germains,
grand vainqueur des Daces et des Sarmates, grand pontife
empereur pour la 5° fois, consul, proconsul, père de la patrie,
et à Caius Julius Verus Maxime,
grand vainqueur des Germains,
grand vainqueur des Daces et des Sarmates,
très noble César, depuis Autun
32 mille pas
Les origines du château
La famille Viard de la Verchère[5] possède depuis au moins le XVe siècle de nombreuses terres à Corcelle. C'est une famille originaire du Brionnais (Bourgogne sud) qui a eu une grande influence en Bourgogne du XVe au XVIIIe siècle. Elle a été particulièrement impliquée dans la conquête de la Nouvelle France (actuel Canada) où Madeleine de la Verchère, âgée de 14 ans, lutta avec héroïsme contre les Iroquois pour sauver le fort de la Verchère et la colonie en 1692. Son exploits remontèrent jusqu'à la cour de Louis XIV et elle obtint du roi une pension de 400 livres.
Françoise Viard de la Verchère épouse Charles Gauthier de la Tournelle (1704-1774). La famille de la Tournelle est une des plus anciennes familles de Bourgogne originaire du Morvan. En 1742, la famille fait parler d'elle par l’intermédiaire de marquise de la Tournelle (Marie-Anne de Mailly-Nesle) qui était d'une très grande beauté. Elle fut la maîtresse du neveu de Richelieu puis du roi Louis XV.
Françoise et Charles Gauthier auront un fils en 1736, Gabriel.
Ils achètent trois maisons de la rue des Poulets à Chalon-sur-Saône et les remplacent par un hôtel particulier. C'est à cette époque qu’elle entreprend la construction du château de Corcelle.
Gabriel épouse Marie-Françoise de Charrin en 1768. Il fait agrandir le domaine de Corcelle et fait construire une chapelle qui sera consacrée en 1788. La période révolutionnaire donne des sueurs froides à la famille de la Tournelle ainsi qu'à leur curé, Jean Pierre Besançenot.
Des rhumatismes constatés par certificat médical l'avaient déterminé à se rendre dans les derniers jours d'août 1793 à Luxeuil les bains, ce fut assez pour le faire réputer suspect. Arrêté comme égoïste et très indifférent sur les affaires et le succès de la République il sera incarcéré à Chalon en décembre 1793 et relâché le 13 octobre de l'année suivante.
Dans l'intervalle le district de Louhans l'avait porté sur la liste des suspects pour ne pas avoir envoyé de certificat de résidence au château de Corcelle.
Plus de deux cents chalonnais signèrent sa demande de radiation. Mais il faut attendre février 1799 pour obtenir gain de cause.
Gabriel meurt à Châlon le 10 février 1813.
En 1823, Charles-Marie de Charrin, petit fils de Gabriel hérite du domaine. Il se marie à Marie-Louise Anaïs Fleur de Lys et pendant vingt ans, Charles l'agrandit et sera nommé comte de Charrin. Il sera même élu maire de la commune de Châtenoy le royal.
En mai 1843, leur fils, Mathieu Jean Marie, épouse Anne Charlotte Hélène d'Andlau, fille du célèbre Armand Gaston Délix d'Andlau (député et comte d'Andlau).
L'âge d'or du château de Corcelle
La propriété passe en 1869 au nom de M. Adolphe Lemoine dit Montigny demeurant à Paris.
Né en Belgique en 1812, Adolphe Lemoine s'installe de bonne heure dans la capitale exerçant le métier de comédien jouant sur les scènes du « Théâtre Français » ou à la « Gaîté ». À partir de 1844, aidé de son frère Edouard, et ce, jusqu'à sa mort il dirige le très réputé « Théâtre du Gymnase », où l'on présente les œuvres de Balzac, George Sand ou Alexandre Dumas fils. Adolphe Lemoine signe également de nombreux vaudevilles et drames tels qu’Amazampo ou la famille Dulaure.
En mai 1847 il épouse Rose Chéri. De son vrai nom Cizos, Jean Baptiste dit Chéri le père et Sophie Juliette Garcin la mère sont issus d'une longue lignée de comédiens spécialisée dans les spectacles de province.
Rose Chéri (née le 2 octobre 1824) et sa sœur Anna (1826), toutes deux nées à Étampes sont des actrices connues sous les pseudonymes de Rose Chéri puis Chéri Montigny pour la première et Chéri Lesueur pour la seconde. Leur frère Victor, violoniste est un chef d'orchestre réputé.
Montée sur les planches dès sa plus tendre enfance, Rose Marie (suivant l'état civil) est remarquée par Loïsa Puget lui permettant ainsi d'être engagée dans la troupe du Théâtre du Gymnase Dramatique du Boulevard de Bonne Nouvelle à Paris. Blonde avec de grands yeux bleus, elle chante et joue du piano à merveille.
Rose donne trois enfants à Montigny et se dévoue énergiquement pour la cause des plus malheureux. Durant les événements de 1848 qui plongent le Gymnase dans un embarras financier elle renonce à ses salaires et donne des représentations en province et notamment au château de Corcelle. Elle succombe en septembre 1861 à l'âge de 35 ans des suites d'une grave maladie contagieuse dont elle a réussi à sauver son fils Joseph.
À partir de 1881 la propriété de Corcelle est achetée par un riche industriel lillois, Charles Henri Auguste Van der Straeten, pour sa fille Marie. Elle se marie à Albert Chevrier qui est alors un grand négociant à Châlon sur Saône.
De cette union naîtra un fils, Charles Albert Jules Floris, en août 1883. Ils sont âgés respectivement de trente et un et vingt quatre ans et ils demeurent à Corcelle.
C’est Albert qui transforme profondément le château et le domaine dans les années 1880 : construction de deux tours, agrandissement du pavillon, construction d’un haras, réalisation vitraux par son meilleur ami et maître verrier Félix Gaudin
C'est l'âge d'or du château de Corcelle.
Albert et Félix se sont connus au collège de Châlon sur Saône. Félix prend l’habitude de se rendre régulièrement à Corcelle où il monte régulièrement à cheval dans le haras d’Albert Chevrier. Il réalise de nombreux vitraux pour le château de Corcelle ce qui en fait une des demeures françaises possédant le plus de vitraux de style Art nouveau. Albert lui commande également le vitrail « Symphonie », « Harmonie », « matinée de printemps » et « après midi d’automne » pour son hôtel particulier de Chalon sur Saône. Le vitrail Harmonie remportera une médaille d'or lors de l’exposition universelle de 1900. Le vitrail après midi d’automne est désormais exposé au musée des Arts décoratifs de Paris.
Considéré comme le maître verrier de l'art nouveau, Félix Gaudin était le vitrailliste préféré d’Eugène Grasset.
Le château de Corcelle est également l’objet de nombreuses représentations théâtrales.
Charles Albert Jules Chevrier se marie en 1901 à Marie Antoinette, Renée de Bonniol de Trémont. Il décède à Nice en septembre 1965. Ils sont enterrés tous les deux au cimetière de Châtenoy le royal.
Le château au XXe siècle
En 1962, le domaine est morcelé : Charles Albert Chevrier conserve le pavillon, le haras deviendra un centre canin, la ferme et la chapelle deviennent des logements et le château est vendu à la famille Balland.
Le château sera ensuite vendu à la famille Dupuy Trecul en 1990 puis à la famille Boulanger en 1993.
Enfin, la famille Dechanet achète le château en 2011 et le restaure entièrement à des fins commerciales.
Description
Le château fut construit en 1738 par Charles Gauthier de la Tournelle. Le cadastre du XVIIIe siècle fait état d'un bâti carré entouré de deux dépendances de part et d'autre du logement principal. Une ferme, une chapelle, des écuries et une orangerie viennent compléter l'ensemble.
Le château est une propriété privée et ne se visite pas.
Notes et références
- Coordonnées vérifiées sur Géoportail.
- « Visionneuse - Archives de Saône-et-Loire », sur www.archives71.fr (consulté le )
- « CHÂTENOY-LE-ROYAL, °, 1777-1851 • Les dossiers • Cercle Généalogique de Saône-et-Loire », sur www.cgsl.fr (consulté le )
- Louis Armand-Calliat et Julien Guey, « Un milliaire romain à Corcelle près de Châtenay-le-Royal / Louis Armand-Calliat, Julien Guey », Un milliaire romain à Corcelle près de Châtenay-le-Royal / Louis Armand-Calliat, Julien Guey, revue archéologique de l'Est et du Centre-Est, (lire en ligne, consulté le )
- vicomte Ludovic de Magny, Le nobiliaire universel: ou, Recueil général des généalogies historiques et veridiques des maisons nobles de l'Europe, Institut Heraldique, (lire en ligne)
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-François Luneau, Félix Gaudin - peintre-verrier et mosaïste 1851-1930, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise-Pascal, 2006 (ISBN 978-2-84516-284-6), lire en ligne)
- Lucienne Favarcq, Châtenoy le royal vous conte son histoire, 1990
- Marie-Thérèse Suhard, Châtenoy-le-Royal, Société d'histoire et d'archéologie de Chalon-sur-Saône, 2006