Smita Patil
Naissance |
Pune (État de Bombay, Inde) |
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Nationalité | Indienne |
Décès |
(à 31 ans) Mumbai (Maharashtra, Inde) |
Profession | Actrice |
Films notables |
Manthan Bhumika Aakrosh Chakra Mirch Masala |
Smita Patil, née le à Pune (État de Bombay) et morte des suites d'un accouchement le à Mumbai (Maharashtra), était une actrice indienne.
Biographie
[modifier | modifier le code]Smita Patil est la fille de Shivajirao Girdhar Patil, personnalité du parti politique Congrès national indien[1], qui a été membre du gouvernement du Maharashtra, et Vidyatai Patil, travailleuse sociale[2]. Elle étudie la littérature à l'université de Bombay (aujourd'hui Mumbai)[2]. C'est le théâtre expérimental marathi qui la forme au métier d'actrice[2]. Shyam Benegal, qui lui offrira son premier rôle et avec qui elle travaillera à plusieurs reprises, la remarque alors qu'elle présente les informations sur Bombay TV.
Carrière
[modifier | modifier le code]Elle a, au cours de sa brève carrière (douze ans), accepté des rôles très différents[2] dans plus de quatre-vingt films, et, malgré sa prédilection pour le cinéma d'auteur, a aussi joué dans des films commerciaux, en particulier à la fin de sa vie. Elle est avec sa rivale[1] Shabana Azmi une des deux principales actrices du cinéma parallèle indien des années 1980. Le critique américain Elliott Stein dit d'elle :
« A vingt-cinq ans Smita est clairement la reine du cinéma parallèle indien, elle est une icône pour les cinéastes de ce milieu, au même titre qu'Anna Karina pour les jeunes réalisateurs français au début de leur nouvelle vague. Patil n'est pas une beauté classique mais elle resplendit. Elle ne joue jamais faux. »
— Elliott Stein[3]
Connue pour ses convictions féministes[2],[4], elle refuse que ses personnages servent de faire-valoir à une star masculine, comme c'est souvent le cas dans le cinéma indien[2]. Beaucoup de ses rôles explorent la place de la femme tant dans la société indienne traditionnelle que face au bouleversement des structures sociales qu'entraine l'urbanisation[4]. Parmi les films emblématiques de ses prises de positions se trouve Mirch Masala, réalisé par Ketan Mehta. Elle y interprète une villageoise, Sonbai, qui convainc l'ensemble des femmes du village de faire barrage au collecteur d'impôt qui la convoite. Sous son influence, les villageoises s'opposent ainsi à leurs époux, qui par crainte de représailles souhaitent que Sonbai cède au collecteur. Les films dans lesquels elle joue mettent souvent en scène des populations pauvres ou marginalisées[4]. Dans Manthan, elle interprète ainsi une harijan (intouchable) qui prend part à la création d'une coopérative laitière. Elle joue également une dalit dans Sadgati, une féroce dénonciation de l'intouchabilité réalisée par Satyajit Ray. Elle fait aussi une courte apparition dans le film de Govind Nihalani Aakrosh, qui traite de l'exploitation des adivasis, les aborigènes de l'Inde, et des discriminations dont ils sont victimes. Son talent est reconnu de son vivant tant en Inde que dans le reste du monde[4], et en particulier en France : en 1981 elle est interviewée par Charles Tesson pour les Cahiers du cinéma[5], et elle est honorée par le festival de la Rochelle en 1984[4].
Hors du cinéma
[modifier | modifier le code]Vie privée
[modifier | modifier le code]Elle a épousé l'acteur Raj Babbar, dont elle a eu un fils, Prateik Babbar, lui aussi acteur. Raj Babbar était marié lorsqu'il l'a rencontré, et sa séparation d'avec son épouse d'alors puis son mariage avec Smita Patil ont fait scandale[6].
Filmographie
[modifier | modifier le code]- 1974 : Mere Saath Chal
- 1974 : Samna
- 1975 : Nishant
- 1975 : Charandas Chor
- 1976 : Manthan
- 1977 : Bhumika
- 1977 : Jait Re Jait (film en marathi)
- 1978 : Kondura
- 1978 : Gaman
- 1978 : Sarvasakshi
- 1980 : Bhavani Bhavai (film en gujarati)
- 1980 : Aakrosh
- 1980 : Albert Pinto Ko Gussa Kyon Aata Hai
- 1980 : The Naxalites
- 1980 : Délivrance (Sadgati)
- 1980 : Tajurba
- 1981 : Chakra
- 1981 : À la recherche de la famine (Akaler Sandhane)
- 1982 : Bazaar
- 1982 : Shakti
- 1982 : Namak Halaal
- 1982 : Umbartha (film en marathi)
- 1983 : Arth
- 1983 : Mandi
- 1983 : Ghungroo
- 1983 : Ardh Satya
- 1983 : Qayamat
- 1984 : Aaj Ki Aawaz
- 1984 : Raavan
- 1984 : Pet Pyaar Aur Paap
- 1984 : Sharaabi
- 1984 : Mera Dost Mera Dushman
- 1985 : Chidambaram (film en malayalam)
- 1985 : Ghulami
- 1985 : Debshishu (film en bengali)
- 1985 : Aakhir Kyun?
- 1985 : Mera Ghar Mere Bachche
- 1986 : Aap Ke Saath
- 1986 : Amrit
- 1986 : Dilwaala
- 1987 : Mirch Masala
- 1987 : Dance Dance
- 1987 : Thikana
- 1987 : Sutradhar
- 1987 : Insaniyat Ke Dushman
- 1988 : Waaris
- 1988 : Hum Farishte Nahin
- 1989 : Galiyon Ke Badshah
Distinctions
[modifier | modifier le code]Récompenses
[modifier | modifier le code]- 1978 - National Film Award de la meilleure actrice pour Bhumika
- 1982 - Filmfare Award de la meilleure actrice pour Chakra
- 1982 - National Film Award de la meilleure actrice pour Chakra
- 1985 - Padma Shri, la quatrième plus haute distinction civile indienne
Nominations
[modifier | modifier le code]- 1978 - Filmfare Award de la meilleure actrice pour Bhumika
- 1983 - Filmfare Award de la meilleure actrice pour Bazaar
- 1984 - Filmfare Award du meilleur second rôle féminin pour Arth
- 1984 - Filmfare Award du meilleur second rôle féminin pour Mandi
- 1985 - Filmfare Award du meilleur second rôle féminin pour Aaj Ki Aawaz
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Mrinal Sen, Samik Banerjee, Over the years: an interview with Samik Bandyopadhyay, Seagull Books, 2003, 117 p., extraits consultés sur le site Rediff.com.
- Yves Thoraval Les Cinémas de l'Inde, Paris, L'Harmattan, coll. « Images plurielles», 1998, 543 p. (ISBN 2-7384-6417-3), (« Smita Patil »),p. 185-186.
- cité par Monojit Lahiri dans un article intitulé «A blazing talent remembered » publié par The Hindu, citation originale : « At 25 Smita is clearly the queen of Indian parallel cinema, as much an icon for film-makers of the milieu as was Anna Karina for young directors in France at the outset of their new wave. Patil is not a classic beauty but the lady glows. She never makes a false move on screen. »
- Biographie de Smita Patil sur le site de l'UCLA.
- «Rencontre avec Smita Patil, «star» du jeune cinéma indien», Charles Tesson, in Les Cahiers du cinéma n° 320, février 1981.
- Smita Patil then, son Prateik now Young actor campaigns for father Babbar against Mulayam’s relative sur le site du Telegraph.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives à l'audiovisuel :