Mihail II Șuțu
Prince de Moldavie | |
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Membre de la Filikí Etería (d) |
Naissance | |
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Décès | |
Nom dans la langue maternelle |
Μιχαήλ Σούτσος |
Nationalités | |
Activités | |
Conjoint |
Roxane Caradja (en) |
Enfant |
María Soútsou (d) |
Mihail II Suțu en roumain, Mihalis Soutzos en grec : Μιχάλης Σούτσος, Michel Soutzo ou Soutzou en français, né à Constantinople en 1784 et mort à Athènes le ), est un prince phanariote, Grand Drogman de la « Sublime Porte » de 1817 à 1819, ensuite Hospodar de Moldavie de 1819 à 1821[1], puis député et sénateur grec.
Origine
Issu d’un famille de Phanariotes au service des Ottomans Mihalis Soutzos était le fils aîné de Grégoire Soutzos (1761-1836) et de Safta (Elisabeth) Dudescu. Son grand-père paternel et homonyme Mihail Ier Șuțu avait également été Grand Drogman et Hospodar de Valachie et de Moldavie.
Règne
Mihail II occupe lui aussi la charge de Hospodar de Moldavie à partir du , pour remplacer Scarlat Kallimachis.
Lors de la révolution grecque et roumaine de l’Hétairie, il favorise en mars 1821 l’entrée des troupes d’Alexandre Ypsilántis en Moldavie, mais après la défaite de ces dernières il doit se réfugier avec sa famille en Bessarabie sous la protection du Tsar russe Alexandre I, qui en fait le gouverneur de cette province moldave de l’Empire russe. Il réside ensuite en Autriche ou le chancelier Metternich l’assigne à résidence pendant quatre ans à Brno puis à Göritz.
De retour en Grèce, devenue indépendante, il représente son pays comme Ministre plénipotentiaire à Saint-Pétersbourg, Stockholm, Copenhague, Londres et Paris (1832). Comme la plupart des Phanariotes, il était polyglotte et parlait parfaitement grec, turc, russe, roumain, italien, français, allemand, anglais, latin. En 1854 il prend la tête du Comité de Salut Public constitué lors de l’insurrection anti-Ottomane de l’Épire et de la Thessalie. Il meurt à Athènes le .
Union et descendance
Mihail II Suțu avait épousé en 1812 Roxana Caradja : ils eurent sept enfants (quatre garçons et trois filles) qui s’établirent en Grèce sauf son troisième fils Georges (Iorgu) (1817-1875) qui demeura en Moldavie, et son fils Jean qui vivait à Paris. Ce dernier était fort bel homme et fameux dans la société mondaine de l'époque. Il épousa Catherine Obrascoff, élève de Chopin, et fille de Dimitri Obrescoff et de son épouse Nathalie, née comtesse Chérémétieff, salonnière éprise de musique, qui vivaient à Paris.
Bibliographie
- Ernest Mézière Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Firmin Didot, Paris 1858, Tome 23
- Alexandru Dimitrie Xenopol Histoire des Roumains de la Dacie trajane : Depuis les origines jusqu'à l'union des principautés. E Leroux Paris (1896)
- Nicolas Iorga Histoire des Roumains et de la romanité orientale. (1920)
- (ro) Constantin C. Giurescu & Dinu C. Giurescu, Istoria Românilor Volume III (depuis 1606), Editura Ştiinţifică şi Enciclopedică, Bucureşti, 1977.
- Mihail Dimitri Sturdza, Dictionnaire historique et généalogique des grandes familles de Grèce, d'Albanie et de Constantinople, M.-D. Sturdza, Paris, chez l'auteur, 1983 (ASIN B0000EA1ET).
- Jean-Michel Cantacuzène, Mille ans dans les Balkans, Éditions Christian, Paris, 1992. (ISBN 2-86496-054-0)
- Joëlle Dalegre Grecs et Ottomans 1453-1923. De la chute de Constantinople à la fin de l’Empire Ottoman, L’Harmattan Paris (2002) (ISBN 2747521621).
- Jean Nouzille La Moldavie, Histoire tragique d'une région européenne, Ed. Bieler (2004), (ISBN 2-9520012-1-9).
- Traian Sandu, Histoire de la Roumanie, Perrin (2008).
Note
- La monarchie était élective dans les principautés roumaines de Moldavie et de Valachie. Le souverain (voïvode, hospodar ou domnitor selon les époques et les sources) était élu par (et souvent parmi) les boyards, puis agréé par les Ottomans : pour être nommé, régner et se maintenir, il s'appuyait sur les partis de boyards et fréquemment sur les puissances voisines, habsbourgeoise, russe et surtout turque, car jusqu'en 1859 les deux principautés étaient vassales et tributaires de la « Sublime Porte ». Le candidat au trône devait ensuite "amortir ses investissements" par sa part sur les taxes et impôts, verser en outre le tribut aux Ottomans, payer ses mercenaires et s'enrichir néanmoins. Pour cela, un règne d'un semestre au moins était nécessaire, mais la "concurrence" était rude, certains princes ne parvenaient pas à se maintenir assez longtemps sur le trône, et devaient ré-essayer. Cela explique le "jeu des chaises musicales" sur les trônes, la brièveté de beaucoup de règnes, les règnes interrompus et repris, et parfois les règnes à plusieurs (co-princes). Quant au gouvernement, il était assuré par les ministres et par le Sfat domnesc (conseil des boyards).
Concernant le tribut aux Turcs, la vassalité des principautés roumaines envers l'Empire ottoman ne signifie pas, comme le montrent par erreur beaucoup de cartes historiques, qu'elles soient devenues des provinces turques et des pays musulmans. Seuls quelques petits territoires moldaves et valaques sont devenus ottomans : en 1422 la Dobrogée au sud des bouches du Danube, en 1484 la Bessarabie alors dénommée Boudjak, au nord des bouches du Danube (ce nom ne désignait alors que les rives du Danube et de la mer Noire), en 1538 les rayas de Brăila alors dénommée Ibrahil et de Tighina alors dénommée Bender, et en 1713 la raya de Hotin. Le reste des principautés de Valachie et Moldavie (y compris la Moldavie entre Dniestr et Prut qui sera appelée Bessarabie en 1812, lors de l'annexion russe) ont conservé leurs propres lois, leur religion orthodoxe, leurs boyards, princes, ministres, armées et autonomie politique (au point de se dresser plus d'une fois contre le Sultan ottoman). Les erreurs cartographiques et historiques sont dues à l'ignorance ou à des simplifications réductrices. Voir Gilles Veinstein et Mihnea Berindei : L'Empire ottoman et les pays roumains, EHESS, Paris, 1987.