Záviš Kalandra

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Záviš Kalandra
Záviš Kalandra (avant 1928).
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 47 ans)
PragueVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Inconnu, cimetière de Ďáblice (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
František Kohoutek, Juraj Pokorný, B. SrnecVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Parti politique
Lieux de détention
Distinction
Grand-croix de l'ordre de Tomáš Garrigue Masaryk (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Záviš Kalandra, né le à Frenštát pod Radhoštěm (Margraviat de Moravie) et mort le à Prague (Tchécoslovaquie), est un historien, journaliste, écrivain et théoricien de la littérature tchécoslovaque.

Biographie

Kalandra naît dans une famille de médecins. Après des études secondaires à Valašské Meziříčí, il entreprend des études de philosophie et de philologie classique (de 1922 à 1927), à l’université Charles de Prague. Entre 1928 et 1930, il poursuit ses études à Berlin. Il s’intéresse aux travaux d'Arthur Schopenhauer et à la psychanalyse, et devient l’un des membres du groupe surréaliste tchèque, dans lequel il fait la connaissance de Karel Teige. Dans les années 1930, il entre aussi en contact avec les surréalistes français, dont Paul Éluard.

Entré au Parti communiste tchécoslovaque en 1923, il consacre les années d’avant-guerre au journalisme politique. Il travaille ainsi pour plusieurs journaux de gauche : de 1926 à 1928, il travaille pour le journal étudiant Avant-garde ; de 1928 à 1936, il est rédacteur en chef pour les quotidiens Rudé právo (Le Droit rouge ou La Justice rouge) et Haló noviny et le journal Tvorba (La Création). Au milieu des années 1930, il fait partie, aux côtés de Jiří Weil, Karel Teige et Emil František Burian, des quelques intellectuels qui osent critiquer les procès staliniens en Union soviétique. Avec Josef Guttmann, il publie deux brochures, dans lesquels les deux hommes critiquent les dirigeants moscovites et la soumission des communistes européens devant les procès organisés à l'Est.

En 1936, lors du VIIème congrès du Parti communiste tchécoslovaque, il est exclu, accusé d'être proche des idées trotskistes. Aussi, en 1937 et 1938, toujours avec Guttmann, entreprend-il de fonder deux journaux, Proletář (Prolétaire) et Proletářské noviny (Journal prolétarien), pour contrer la presse fidèle à Staline. Il écrit également pour le journal illustré Světozor et le magazine politique Přítomnost (Présent), et rédige l'encyclopédie Naučný slovník aktualit.

Après l’occupation de la Tchécoslovaquie par l’Allemagne nazie, Kalandra intègre le journal résistant V boj. En 1939, il est arrêté par la Gestapo. Jusqu’à la fin de la guerre, il est emprisonné dans les camps de concentration de Ravensbrück et Sachsenhausen.

Après la guerre, il retourne à la politique. Il reprend également son travail d’historien avec České pohanství, une étude sur l’histoire et la mythologie de la Bohême. La première partie du manuscrit lui avait été confisquée par la Gestapo, lors de son arrestation en 1939. Kalandra doit donc la reconstituer. Son travail est publié en 1947. En 1948, il commence une étude psychanalytique sur la réalité du rêve, mais n’aura pas le temps de l’achever.

En effet, le , il est accusé d’être à la tête d’un groupe trotskiste imaginaire, et emprisonné. Il s’agit du premier procès-spectacle tchécoslovaque. Au total, treize personnes sont inculpées d’espionnage et de trahison. Aux côtés de ses coprévenus, dont Milada Horáková, Jan Buchal et Oldřich Pecl, il est condamné à mort. Il est pendu dans la prison de Pankrác à Prague, le .

Le tribunal a décidé quatre condamnations à mort, celles de Kalandra, Milada Horáková, Jan Buchal et Oldřich Pecl, malgré les nombreuses protestations venues de l'étranger et demandant la grâce à la justice tchécoslovaque. En effet, Albert Einstein, mais aussi les écrivains français André Breton et Albert Camus s'étaient élevés contre ce procès et les condamnations qui lui firent suite.

Záviš Kalandra n'a été complètement réhabilité qu'en 1990. Václav Havel lui remet, à titre posthume, la grand-croix de l'ordre de Tomáš Garrigue Masaryk.

Notes et références

Annexes

Article connexe

Liens externes