Temple maçonnique de Périgueux
Type |
immeuble |
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Destination actuelle | |
Style |
Mauresque balkanique |
Architecte |
Antoine Lambert |
Construction |
Façades nord et ouest du XIXe siècle |
Propriétaire |
Propriété privée |
Patrimonialité |
Région | |
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Département | |
Commune |
Coordonnées |
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Le temple maçonnique de Périgueux est un immeuble situé dans la préfecture du département français de la Dordogne en région Nouvelle-Aquitaine.
Ses façades nord et ouest, édifiées au XIXe siècle, sont inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du [1].
Présentation
L'immeuble, enserré entre la rue Saint-Front et celle des Francs-Maçons, se situe dans le secteur sauvegardé du centre-ville de Périgueux, au 10 rue Saint-Front, à l'angle de la rue Notre-Dame, à moins de cent mètres au nord de la cathédrale Saint-Front.
Histoire
À la fin du XVIIIe siècle, une salle de comédie s'implante dans les locaux d'une ancienne auberge, dans un îlot urbain au nord de la cathédrale Saint-Front[2]. Elle devient le premier « théâtre » de Périgueux, insalubre et fonctionnant dans des conditions de sécurité douteuses[3]. De 1836 à 1838, la ville de Périgueux fait construire un nouveau théâtre digne de ce nom sur les boulevards par Louis Catoire[3].
Les locaux devenant libres, ils sont loués en 1841 à une loge maçonnique qui aménage le lieu dès 1842. Cinq francs-maçons, François Bellé, Alexis Clerveaux, Ferdinand Millet-Lacombe, Émile Picot et Jean Régnier[4], achètent le bâtiment à la veuve du docteur Renaud, après 1858[5]. Ce bâtiment correspond à la partie centrale du bâtiment actuel[4].
En 1858, la ville décide de créer la rue Saint-Front au nord de la cathédrale et cède à la loge, trois ans plus tard, côté ouest, un terrain en bordure de la nouvelle voie[5]. Les travaux de la nouvelle façade, œuvre de l'architecte Alexandre Antoine Lambert[6] et du sculpteur Grasset[1], s'effectuent en 1868 et 1869. L'inauguration du nouveau bâtiment a lieu le [4].
Les parties du temple maçonnique situées de part et d'autre de la partie centrale sont achetées en 1885 et 1887 par les francs-maçons Jean Bardon, Ernest Lacoste, Ferdinand Pouyadou et Ernest Sirventon[4] : le , ils acquièrent le bâtiment du côté de la rue Notre-Dame à la barre du tribunal civil et le , le bâtiment de la boulangerie des époux Bonnefon, côté rue de la Constitution.
En 1891 est constituée la société anonyme immobilière dénommée « L'Orient de Périgueux » qui reçoit le temple déjà construit et les deux bâtiments achetés en 1885 et 1887[4].
Du côté de la rue Notre-Dame, l'extrémité du temple maçonnique a été élevée entre 1885 et 1901[5]. Le symétrique qu'il était prévu de construire, rue de la Constitution, n'a pas pu être édifié car les « Amis Persévérants et l'Étoile de Vésone Réunis » n'ont pu acquérir le bail commercial de la boulangerie[4].
La loi du a supprimé la franc-maçonnerie. Les sculptures représentant les emblèmes maçonniques sont détruites début 1941 sur ordre du Régime de Vichy et ne sont reconstituées qu'en 1987[5].
En 1975, le temple maçonnique est inscrit au titre des monuments historiques pour ses façades et ses toitures[1].
Architecture
Les façades de la rue Saint-Front, à l'ouest, et de la rue Notre-Dame, au nord, offrent une architecture de style mauresque balkanique[1] avec à l’étage des fenêtres masquées de moucharabiehs. Sur la façade principale, les fenêtres du rez-de-chaussée sont surmontées de sculptures d'outils emblématiques du compagnonnage et de la franc-maçonnerie, (équerre, compas, fil à plomb, truelle, maillet...) Le portail est surmonté d'un tympan abondamment décoré de feuillages, au centre duquel se trouve une étoile à cinq branches. Au-dessus, une fenêtre encadrée de pilastres, est elle-même surmontée d'un fronton triangulaire. Toujours sur les façades, des frises géométriques soulignent le bord inférieur des toits.
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Fenêtre à moucharabieh,
côté rue Notre-Dame. -
Lucarne à l'angle des rues Saint-Front et Notre-Dame. -
Rue Saint-Front, les sculptures d'outils. -
Le tympan du portail. -
La fenêtre et le fronton au-dessus du portail.
Notes et références
- « Ancienne loge maçonnique », notice no PA00082744, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture, consultée le 22 décembre 2019.
- Line Becker, « Théâtre 1 », dans Hervé Gaillard, Hélène Mousset (dir.), Périgueux, Ausonius (collection Atlas historique des villes de France no 53), Pessac, 2018, tome 2, Sites et Monuments, p. 446-447, (ISBN 978-2-35613241-3)
- Guy Penaud, Le Grand Livre de Périgueux, p. 549-550, éditions la Lauze, 2003, (ISBN 2-912032-50-4)
- Guy Penaud, « L'ancienne salle de comédie aujourd'hui loge maçonnique de Périgueux », 1988.
- Guy Penaud, Le Grand Livre de Périgueux, p. 298-299, éditions la Lauze, 2003, (ISBN 2-912032-50-4)
- Guy Penaud, Dictionnaire biographique du Périgord, éditions Fanlac, 1999, (ISBN 2-86577-214-4), p. 546.
Annexes
Bibliographie
- Guy Penaud, « L'ancienne salle de comédie aujourd'hui loge maçonnique de Périgueux », dans Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 1988, tome 115, p. 251-264 (lire en ligne)
- Line Becker, « Temple maçonnique », dans Hervé Gaillard, Hélène Mousset (dir.), Périgueux, Ausonius (collection Atlas historique des villes de France no 53), Pessac, 2018, tome 2, Sites et Monuments, p. 517-519, (ISBN 978-2-35613241-3)
- Martine Balout (photogr. Rémi Philippon), « La loge maçonnique, ancienne salle de la Comédie », dans Périgueux insolite, La Crèche, La Geste, (ISBN 979-10-353-0294-8), p. 117-122