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Élisabeth de Bavière (1801-1873)

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Élisabeth de Bavière
Description de cette image, également commentée ci-après
Portrait de la reine Élisabeth de Prusse par Joseph Karl Stieler.

Titres

Reine consort de Prusse


(20 ans, 6 mois et 26 jours)

Prédécesseur Louise de Mecklembourg-Strelitz
Successeur Augusta de Saxe-Weimar-Eisenach

Princesse héritière de Prusse


(16 ans, 6 mois et 9 jours)

Prédécesseur Louise de Mecklembourg-Strelitz
Successeur Augusta de Saxe-Weimar-Eisenach
Biographie
Dynastie Maison de Wittelsbach
Naissance
Munich (Bavière, Saint-Empire)
Décès (à 72 ans)
Dresde (royaume de Saxe)
Sépulture Friedenskirche
Père Maximilien Ier de Bavière
Mère Caroline de Bade
Conjoint Frédéric-Guillaume IV de Prusse
Enfants Sans descendance
Religion Catholicisme puis luthérianisme

Élisabeth Ludovica de Bavière, princesse de Bavière, puis reine consort de Prusse, est née le à Munich, dans l'électorat de Bavière, et morte le à Dresde, dans le royaume de Saxe. Fille du roi Maximilien Ier et de la reine Caroline de Bavière, elle est l'épouse du roi Frédéric-Guillaume IV de Prusse.

Famille[modifier | modifier le code]

Issue de la maison de Wittelsbach, Élisabeth est la fille du roi Maximilien Ier de Bavière et de la reine Caroline, née princesse Caroline de Bade.

Élisabeth est la sœur jumelle de la reine Amélie de Saxe et également la sœur de la reine Marie de Saxe, de l'archiduchesse Sophie d'Autriche, de la duchesse Ludovica en Bavière, de la duchesse Augusta de Leuchtenberg épouse d'Eugène de Beauharnais, et du roi Louis Ier de Bavière.

Elle est la tante de l'empereur François-Joseph d'Autriche et de la duchesse Élisabeth en Bavière (qui se marient en 1854), dite Sissi, dont elle est aussi la marraine, de la reine Marie-Sophie des Deux-Siciles et de la princesse Sophie d'Orléans, duchesse d'Alençon.

Le , Élisabeth épouse le Kronprinz (prince héritier) Frédéric-Guillaume de Prusse (le futur Frédéric-Guillaume IV), dont le mariage ne produisit aucune descendance. Elle refuse de devenir protestante comme condition à son mariage, pour monter sur le trône de Prusse aux côtés du futur roi, insistant sur le fait qu'elle ne se convertirait que si elle était convaincue des mérites de la foi réformée après l'avoir étudiée par elle-même[1]. Leur mariage a cependant lieu, la couronne de Prusse pariant sur sa conversation avant l'accession au trône du Kronprinz. Ce n'est que le , soit à peu près sept ans après son mariage, qu'Élisabeth se convertit officiellement au protestantisme[2].

Le prince Guillaume, frère cadet du Kronprinz, qui pour sa part a été contraint d'épouser[3] la princesse Augusta de Saxe-Weimar-Eisenach, femme libérale et francophile avec laquelle il s'entendit mal, exauça les attentes de la Cour de Prusse en engendrant rapidement avec son épouse un héritier à la dynastie, le prince Frédéric, permettant d'assurer le futur de la couronne et en surpassant le péril de la stérilité du couple royal.

En 1840, à la mort de son père, le Kronprinz Frédéric-Guillaume devient roi de Prusse sous le nom de Frédéric-Guillaume IV. La nouvelle reine Élisabeth sera une fervente partisane de l'alliance avec l'Autriche.

La Prusse est ébranlée par la révolution de 1848. La bourgeoisie libérale offre à Frédéric-Guillaume d'être le souverain d'une Allemagne unifiée, mais Frédéric-Guillaume méprise une couronne qu'il qualifie de "ramassée dans les caniveaux". Le roi Frédéric-Guillaume IV retrouve son pouvoir et la répression est sévère, tandis que l'Autriche retrouve son leadership au sein de la Confédération germanique.

En 1852, l'empereur François-Joseph Ier d'Autriche souhaite se rapprocher du royaume de Prusse et engage des pourparlers en vue d'épouser la princesse Anne de Prusse, nièce de Frédéric-Guillaume IV. Le roi de Prusse, soutenu par son conseil, dédaigne les velléités autrichiennes. À la demande de sa sœur, l'archiduchesse Sophie, la reine s'entremet mais ses efforts restent vains. L'empereur épousera une de ses cousines bavaroises, la duchesse Élisabeth en Bavière, qui deviendra célèbre sous son surnom de "Sissi".

En 1858, le roi Frédéric-Guillaume IV est frappé d'une congestion cérébrale et ne peut plus exercer la réalité du pouvoir. La régence est confiée à son frère cadet, le prince Guillaume.

La même année, le prince héritier Frédéric épouse à Londres la princesse Victoria du Royaume-Uni, fille aînée de la reine Victoria. La jeune mariée de 17 ans rejoint son nouveau pays par un temps glacial. L'accueil que lui réserve Élisabeth sera tout aussi peu encourageant.

« N'avez vous pas trop froid » sont les seuls mots d'accueil que cette souveraine frustrée saura adresser à la jeune étrangère. « Oui madame », répondra avec intelligence la jeune princesse britannique, « si ce n'est mon cœur qui est chaud ».

Quelques mois plus tard, le jeune couple mettra au monde un fils, le futur Guillaume II.

Le roi Frédéric-Guillaume IV meurt en 1861 et son frère Guillaume lui succède sur le trône prussien, sous le nom de Guillaume Ier. Il appelle au pouvoir Otto von Bismarck. Celui-ci unifie l'Allemagne « par le fer et le sang ». En 1866, à l'issue d'une guerre fratricide, il soumet les États allemands – dont la Bavière – et chasse l'Autriche de la sphère germanique. Il agrandit la Prusse au détriment de ses voisins notamment par l'annexion du royaume de Hanovre, ancienne possession anglaise. En 1870, entraînant les autres États allemands dans une guerre défensive contre la France, il profite de la victoire pour donner à la Prusse le leadership du nouvel empire allemand.

Durant son veuvage, Élisabeth reçoit le soutien de la jeune princesse Victoria. Reconnaissante, la reine douairière révisera son jugement sur la jeune Kronprinzessin et lui accordera son amitié au point de lui léguer par testament ses bijoux (qui selon l'usage devaient pourtant revenir à la reine suivante, Augusta, épouse du prince-régent Guillaume, futur Guillaume Ier).

L'archiduchesse Sophie, vaincue et désabusée, meurt en 1872. La reine douairière Élisabeth meurt quelques mois plus tard en 1873 au cours d'une visite qu'elle rendait à sa sœur jumelle la reine Amélie de Saxe.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (de) Michaela Blankart, « Elisabeth Prinzessin von Bayern », sur Site web officiel de la Maison de Hohenzollern, Administration générale de la Maison royale de Prusse, (consulté le ).
  2. (de) Stiftung Preußische Schlösser und Gärten Berlin-Brandenburg, « Elisabeth Ludovika von Bayern », sur Palais et Jardins prussiens – Fondation Berlin-Brandenburg, Potsdam, Land de Brandebourg, Allemagne (consulté le ) : « Auch nachdem sie am 5. Mai 1830 zur Freude des Königs ihre Konversion vollzogen hatte, wurde ihr immer wieder nachgesagt, sie sei heimlich Katholikin geblieben und beeinflusse ihren Gemahl in dieser Richtung; Gerüchte, die der Wahrheit völlig entbehrten. (Même après sa conversion le 5 mai 1830, à la joie du roi, on répétait à plusieurs reprises qu'elle était secrètement restée catholique et qu'elle influençait son mari dans ce sens ; des rumeurs qui étaient complètement fausses). ».
  3. Son père, le roi Frédéric-Guillaume III, lui interdit d'épouser Élisa Radziwiłł, qui est certes de haute naissance mais dont la famille n'est pas de souche royale, ce qui la disqualifie comme possible reine de Prusse.