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== Polémique liée à l'utilisation du terme « souchien » / « sous-chien » ==
== Polémique liée à l'utilisation du terme « souchien » / « sous-chien » ==
Invitée régulière de l'émission de télévision ''[[Ce soir (ou jamais !)]]'' diffusée sur [[France 3]], elle fait apparemment usage dans l'émission diffusée le 2 juin 2007 du [[néologisme]] « souchiens » pour désigner les « [[Français de souche]] », les « [[Blanc (humain)|Blancs]]<ref name="ReferenceA">Émission ''Ce soir (ou jamais !)'' du 21 juin 2007.</ref> » :
Invitée régulière de l'émission de télévision ''[[Ce soir (ou jamais !)]]'' diffusée sur [[France 3]], elle fait usage dans l'émission diffusée le 2 juin 2007 du [[néologisme]] « souchiens » pour désigner les « [[Français de souche]] », les « [[Blanc (humain)|Blancs]]<ref name="ReferenceA">Émission ''Ce soir (ou jamais !)'' du 21 juin 2007.</ref> » :


{{citation bloc|On met toujours la focale sur les quartiers populaires [...] en déficit de connaissance, de conscience politique, il faut les éduquer, etc. et on occulte complètement le reste de la société et ses privilèges [...] et moi, j'ai envie de dire : c'est le reste de la société qu'il faut éduquer, [...] c'est le reste de la société occidentale... enfin de ce qu'on appelle, nous, les sou[s-]chiens — parce qu'il faut bien leur donner un nom —, les Blancs, à qui il faut inculquer l'histoire de l'esclavage, de la colonisation... [...] la question de l'identité nationale, elle doit être partagée par tout le monde et c'est là qu'il y a un déficit de connaissances.}}
{{citation bloc|On met toujours la focale sur les quartiers populaires [...] en déficit de connaissance, de conscience politique, il faut les éduquer, etc. et on occulte complètement le reste de la société et ses privilèges [...] et moi, j'ai envie de dire : c'est le reste de la société qu'il faut éduquer, [...] c'est le reste de la société occidentale... enfin de ce qu'on appelle, nous, les sou[s-]chiens — parce qu'il faut bien leur donner un nom —, les Blancs, à qui il faut inculquer l'histoire de l'esclavage, de la colonisation... [...] la question de l'identité nationale, elle doit être partagée par tout le monde et c'est là qu'il y a un déficit de connaissances.}}
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Quand, près d'un an plus tard, le ministre [[Brice Hortefeux]] revient sur l'idée qu'elle {{citation|traite les Français de sous-chiens}}, assurant qu'il ne laisserait pas prononcer de tels mots sans réagir<ref>Éric Mandonnet et Laurent Chabrun, « [http://www.lexpress.fr/actualite/politique/sarkozy-n-a-pas-la-nature-d-un-machiavel_504471.html Brice Hortefeux : “Sarkozy n'a pas la nature d'un Machiavel”] », ''[[L'Express]]'', 28 mai 2008.</ref>, un communiqué des [[Indigènes de la République]] réaffirme qu'il s'agit d'accusations mensongères<ref>« [http://www.indigenes-republique.fr/spip.php?article1438 Hortefeux s'en va en guerre. Contre le racisme ? Non... Contre le MIR !!!] », site du Mouvement des [[Indigènes de la République]].</ref>.
Quand, près d'un an plus tard, le ministre [[Brice Hortefeux]] revient sur l'idée qu'elle {{citation|traite les Français de sous-chiens}}, assurant qu'il ne laisserait pas prononcer de tels mots sans réagir<ref>Éric Mandonnet et Laurent Chabrun, « [http://www.lexpress.fr/actualite/politique/sarkozy-n-a-pas-la-nature-d-un-machiavel_504471.html Brice Hortefeux : “Sarkozy n'a pas la nature d'un Machiavel”] », ''[[L'Express]]'', 28 mai 2008.</ref>, un communiqué des [[Indigènes de la République]] réaffirme qu'il s'agit d'accusations mensongères<ref>« [http://www.indigenes-republique.fr/spip.php?article1438 Hortefeux s'en va en guerre. Contre le racisme ? Non... Contre le MIR !!!] », site du Mouvement des [[Indigènes de la République]].</ref>.


Le 10 mai [[2010]], sur plainte de l'[[Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne|Agrif]] devant le tribunal de Toulouse, Houria Bouteldja est mise en examen<ref name="Lien1">« [http://www.chretiente.info/201005103423/le-racisme-anti-francais-devant-les-tribunaux/ Le racisme anti-français et la haine anti-blanc devant les tribunaux] », chretiente.info, 10 mai 2010.</ref>{{,}}<ref>« [http://www.agoravox.tv/actualites/politique/article/souchiens-bouteldja-poursuivie-26208 "Souchiens" : Bouteldja poursuivie, Besancenot solidaire] », [[Agoravox]].</ref> pour injure raciale<ref name="Lien1"/> suite à son emploi du terme « sou[s-]chiens ». Le 25 janvier [[2012]], L'Agrif et Bernard Antony perdent leur procès, Houria Bouteldja est relaxée<ref name="Souchien ne mord pas"> Libétoulouse, « [http://www.libetoulouse.fr/2007/2012/01/le-mot-souchien-ne-mord-donc-pas.html Souchien ne mord pas] », 26 janvier 2012.</ref>.
Le 10 mai [[2010]], sur plainte de l'association [[Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne|Agrif]] proche de l'[[extrême droite]] devant le tribunal de Toulouse, Houria Bouteldja est mise en examen<ref name="Lien1">« [http://www.chretiente.info/201005103423/le-racisme-anti-francais-devant-les-tribunaux/ Le racisme anti-français et la haine anti-blanc devant les tribunaux] », chretiente.info, 10 mai 2010.</ref> pour injure raciale<ref name="Lien1"/> suite à son emploi du terme « sou[s-]chiens ». Le 25 janvier [[2012]], L'Agrif et Bernard Antony perdent leur procès, Houria Bouteldja est relaxée<ref name="Souchien ne mord pas"> Libétoulouse, « [http://www.libetoulouse.fr/2007/2012/01/le-mot-souchien-ne-mord-donc-pas.html Souchien ne mord pas] », 26 janvier 2012.</ref>. Le tribunal correctionnel de Toulouse déclare que l'expression [[français de souche]] créée « dans les discours officiels roboratifs à l’attention des Français installés à l’étranger, colons ou expatriés, et plus particulièrement à ceux d’Algérie », a pris « son essor dans les années 1980 sur un mode néo-raciste avec la politisation de la question de l’immigration et des enfants de l’immigration que cet artifice de langage tend à matérialiser en race définie en creux, avec en toile de fond cette idée de la disparition de la grande race ou de a revendication d’un type supérieur d’humanité ». Le tribunal ajoute que « Les recherches de la génétique nous ont appris par ailleurs que nous sommes tous métissés bien qu’uniques, et que la diversité est une règle de la nature ». Le tribunal rapporte également les propos de Nicolas Sarkozy de 2006 et considère que les personnes prétendument visées n'étant pas identifiables, la plainte doit être déboutée. La partie civile et le parquet on fait appel<ref>[http://www.bakchich.info/societe/2012/02/02/les-indigenes-relaxes-il-nexiste-pas-de-souchiens-61119 Les Indigènes relaxés, il n'existe pas de "Souchiens"], Backcich, 2/2/2012</ref>.


== Proche-Orient ==
== Proche-Orient ==

Version du 3 mars 2012 à 16:13

Houria Bouteldja est une militante politique franco-algérienne née à Constantine en 1973, de parents algériens[1]. Elle est porte-parole du parti des Indigènes de la République (PIR). Elle est l'épouse d'un des membres fondateurs du PIR Youssef Boussoumah[réf. nécessaire].

Biographie

Étudiante en langues étrangères appliquées anglais et arabe à Lyon. Elle participe en 2003 à la fondation du collectif Les Blédardes, en réaction au collectif Ni putes ni soumises. Au sein d'un autre collectif, Une école pour tous et toutes, elle s'oppose à la loi sur les signes religieux à l'école, considérant l'interdiction du port du voile comme une pratique « néo-coloniale[2] », voire comme « une nouvelle affaire Dreyfus[3] ».

Elle est à l'initiative de l'Appel des indigènes de la République paru en janvier 2005[4] et est porte-parole du mouvement des Indigènes de la République où elle poursuit son action contre ce qu'elle nomme le « continuum colonial » qui serait une persistance, plus ou moins inconsciente, d'une ségrégation spécifique, conséquence de l'« ordre colonial ancien ».

Elle se fait connaître du grand public français par sa dénonciation de l'islamophobie.

En 2006, dans un pamphlet intitulé « Les habits neufs du Doriotisme », elle dénonce ce qu'elle considère comme les « inclinaisons nationales-populistes d'un certain nombre d'acteurs de la gauche française », notamment au sein de la rédaction de Charlie Hebdo[5].

Lors de la nomination en juin 2007 de Fadela Amara, présidente de l'association Ni putes ni soumises, au secrétariat d'État à la politique de la Ville, elle déclare qu'il s'agit d'une « promotion à l'islamophobie et au racisme[6] ».

En novembre 2011, elle co-signe un manifeste contre le soutien exprimé à Charlie Hebdo après l'incendie de ses locaux [7].

Polémique liée à l'utilisation du terme « souchien » / « sous-chien »

Invitée régulière de l'émission de télévision Ce soir (ou jamais !) diffusée sur France 3, elle fait usage dans l'émission diffusée le 2 juin 2007 du néologisme « souchiens » pour désigner les « Français de souche », les « Blancs[6] » :

« On met toujours la focale sur les quartiers populaires [...] en déficit de connaissance, de conscience politique, il faut les éduquer, etc. et on occulte complètement le reste de la société et ses privilèges [...] et moi, j'ai envie de dire : c'est le reste de la société qu'il faut éduquer, [...] c'est le reste de la société occidentale... enfin de ce qu'on appelle, nous, les sou[s-]chiens — parce qu'il faut bien leur donner un nom —, les Blancs, à qui il faut inculquer l'histoire de l'esclavage, de la colonisation... [...] la question de l'identité nationale, elle doit être partagée par tout le monde et c'est là qu'il y a un déficit de connaissances. »

L'hebdomadaire Marianne réagit à cette déclaration dans un article intitulé « Une petite leçon de racisme » et l'édition du 28 juin 2007 l'écrit « sous-chiens[8] ». Houria Bouteldja réfute ces accusations en se désignant elle-même comme une « sous-sous-chienne[8] ».

Quand, près d'un an plus tard, le ministre Brice Hortefeux revient sur l'idée qu'elle « traite les Français de sous-chiens », assurant qu'il ne laisserait pas prononcer de tels mots sans réagir[9], un communiqué des Indigènes de la République réaffirme qu'il s'agit d'accusations mensongères[10].

Le 10 mai 2010, sur plainte de l'association Agrif proche de l'extrême droite devant le tribunal de Toulouse, Houria Bouteldja est mise en examen[11] pour injure raciale[11] suite à son emploi du terme « sou[s-]chiens ». Le 25 janvier 2012, L'Agrif et Bernard Antony perdent leur procès, Houria Bouteldja est relaxée[12]. Le tribunal correctionnel de Toulouse déclare que l'expression français de souche créée « dans les discours officiels roboratifs à l’attention des Français installés à l’étranger, colons ou expatriés, et plus particulièrement à ceux d’Algérie », a pris « son essor dans les années 1980 sur un mode néo-raciste avec la politisation de la question de l’immigration et des enfants de l’immigration que cet artifice de langage tend à matérialiser en race définie en creux, avec en toile de fond cette idée de la disparition de la grande race ou de a revendication d’un type supérieur d’humanité ». Le tribunal ajoute que « Les recherches de la génétique nous ont appris par ailleurs que nous sommes tous métissés bien qu’uniques, et que la diversité est une règle de la nature ». Le tribunal rapporte également les propos de Nicolas Sarkozy de 2006 et considère que les personnes prétendument visées n'étant pas identifiables, la plainte doit être déboutée. La partie civile et le parquet on fait appel[13].

Proche-Orient

Lors de l'émission de Ce soir (ou jamais !), elle déclare, parlant du Hamas et du Hezbollah[6] :

« Le Hamas et le Hezbollah sont des mouvements de résistance qui résistent... j'affirme haut et fort que ces deux mouvements sont des mouvements de résistance ; c'est clair, net et précis. »

À l'occasion de la Marche des Indigènes de la République du 8 mai 2008, interrogée[14] sur la présence de pancartes à l'effigie du fondateur du Hamas, Ahmed Yassine, elle répond :

« Le cheikh Yassine est un anticolonialiste qui a lutté contre le colonialisme israélien. Tous les anticolonialistes sont les bienvenus[15]. »

Le 15 mai 2009, dans un article, elle affirme :

« Que nous soyons originaires d'Afrique, du monde arabo-musulman, des Caraïbes, habitants des cités ou tout simplement anti-colonialistes, nous devons nous unir dans ce combat commun au nom de notre dignité en France. Nous devons nous unir pour exprimer ensemble notre solidarité avec tous les peuples en lutte. Nous devons nous unir pour apporter notre soutien inconditionnel à la lutte du peuple palestinien pour retrouver sa terre. Et aucun chantage à l'antisémitisme ne nous fera reculer[16]. »

Racisme

En juin 2011, elle écrit que le racisme est lié au pouvoir et à des rapports de force politique. En conséquence, elle affirme que, dans le contexte français, seuls les Blancs peuvent produire du racisme du fait d'une position de privilégiés, tandis qu'un non-Blanc peut être porteur de colère, de rage, voire de haine mais pas de racisme du fait de sa position de dominé :

« « Vous, les Indigènes, vous essentialisez les Blancs. Vous les réduisez à leur couleur de peau. Finalement, vous ne valez pas mieux que le Front National. Vous faites du racisme anti-blanc. »

En substance, c'est un reproche qu'on nous fait souvent lorsqu'on désigne ceux, qui dans la hiérarchie raciale, bénéficient du privilège d'être blancs ou considérés comme tels dans la société française.

[...]

Un Noir ou un Arabe qui dit « sale Blanc » exprime au pire un sentiment d'intolérance ou de haine en réaction aux humiliations qu'il subit, un Blanc qui dit « sale Noir » ou sale Arabe » exprime forcément un sentiment raciste[17]. »

Ce type de position est proche de la notion de « racisme édenté » développée par Albert Memmi[18].

Sur le racisme "anti-blanc", elle écrit en février 2006, dans une interview réalisée par Christine Delphy et publiée dans "Nouvelles questions féministes" (Volume 25. N°1) :

« Demain, la société toute entière devra assumer pleinement le racisme anti-Blanc. Et ce sera toi, ce seront tes enfants qui subiront çà. Celui qui n’aura rien à se reprocher devra quand même assumer toute son histoire depuis 1830. N’importe quel Blanc, le plus antiraciste des antiracistes, le moins paternaliste des paternalistes, le plus sympa des sympas, devra subir comme les autres. Parce que, lorsqu’il n’y a plus de politique, il n’y a plus de détail, il n’y a plus que la haine. Et qui paiera pour tous ? Ce sera n’importe lequel, n’importe laquelle d’entre vous. C’est pour cela que c’est grave et que c’est dangereux ; si vous voulez sauver vos peaux, c’est maintenant. Les Indigènes de la République, c’est un projet pour vous ; cette société que vous aimez tant, sauvez-là… maintenant ! Bientôt il sera trop tard : les Blancs ne pourront plus entrer dans un quartier comme c’est déjà le cas des organisations de gauche. Ils devront faire leurs preuves et seront toujours suspects de paternalisme. Aujourd’hui, il y a encore des gens comme nous qui vous parlons encore. Mais demain, il n’est pas dit que la génération qui suit acceptera la présence des Blancs »

Publication

Coauteure avec Philippe Lemoine, Pierre Bellanger et Gabriel Auxemery de La Révolution en 2010 ? Les vrais enjeux de 2007, Descartes et Cie, 2007, (ISBN 2844461034)

Notes et références

  1. [PDF] « Entretien avec Houria Bouteldja », Repères Maghrébins numéro 05, août-septembre 2010, pages 14-15, lien
  2. Houria Bouteldja, « De la cérémonie du dévoilement à Alger (1958) à Ni Putes Ni Soumises : l'instrumentalisation coloniale et néo-coloniale de la cause des femmes », octobre 2004.
  3. Houria Bouteldja, Catherine Grupper, Laurent Lévy et Pierre Tévanian, « Le voile à l'école : une nouvelle affaire Dreyfus », 2004.
  4. Texte de l'appel des Indigènes de la République et signataires.
  5. Houria Bouteldja et Omar Benderra, « Les habits neufs du Doriotisme », oumma.com, 23 février 2006.
  6. a b et c Émission Ce soir (ou jamais !) du 21 juin 2007.
  7. Pour la défense de la liberté d’expression, contre le soutien à Charlie Hebdo !
  8. a et b Houria Bouteldja, « Petite leçon de français d'une sous-sous-chienne aux souchiens malentendants », 5 juillet 2007.
  9. Éric Mandonnet et Laurent Chabrun, « Brice Hortefeux : “Sarkozy n'a pas la nature d'un Machiavel” », L'Express, 28 mai 2008.
  10. « Hortefeux s'en va en guerre. Contre le racisme ? Non... Contre le MIR !!! », site du Mouvement des Indigènes de la République.
  11. a et b « Le racisme anti-français et la haine anti-blanc devant les tribunaux », chretiente.info, 10 mai 2010.
  12. Libétoulouse, « Souchien ne mord pas », 26 janvier 2012.
  13. Les Indigènes relaxés, il n'existe pas de "Souchiens", Backcich, 2/2/2012
  14. Vidéo : Entretien avec Houria Bouteldja le 8 mai 2008, Dailymotion, 3'00.
  15. Sur le site SOS Francophobie.
  16. Sur le site Indigènes de la République.
  17. Houria Bouteldja, « Le « racisme anti-blanc » des Indigènes de la République », sur le site des Indigènes de la République, 2 juin 2011.
  18. Sadri Khiari, « Y a-t-il un « racisme anti-blanc » ? », Les mots sont importants, mars 2006.

Voir aussi