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« Olaudah Equiano » : différence entre les versions

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'''Olaudah Equiano''', né en [[1745]] à Isseke au [[Biafra]] dans l'actuel [[Nigeria]] et décédé dans le [[Cambridgeshire]] le [[31 mars]] [[1797]], plus connu en son temps sous le nom de '''Gustave Vassa'''<ref name="SCH137">{{harvsp|Schmidt|2005|p=137}}</ref>, fut un marin et [[écrivain]] britannique calviniste<ref name="SCH137"/> d'origine nigériane, qui vécut principalement dans les [[Treize colonies britanniques en Amérique du Nord|colonies britanniques d'Amérique]] et au [[Royaume-Uni]]. Il fut une figure importante de l'[[abolition de l'esclavage]].
[[Image:The interresting narrative of the life of Olaudah Equiano.jpg|thumb|left|Page de garde de ''The Interesting Narrative of the Life of Olaudah Equiano, or Gustavus Vassa the African, written by himself'' (1789).]]

== Biographie ==
[[Image:The interresting narrative of the life of Olaudah Equiano.jpg|thumb|left|Page de garde de ''The Interesting Narrative of the Life of Olaudah Equiano, or Gustavus Vassa the African, written by himself'' (1789).]]

Selon son autobiographie<ref>Les origines d'Olaudah Equiano sont controversées. Vincent Carretta avance ainsi qu'il serait né en Amérique du Nord de parents esclaves. Vincent Carretta, ''Equiano the African. Biography of a Self-Made Man'', Athens, Georgia, University of Georgia Press, p. XIV-XV, cité dans Edmond Dziembowski et Michel Rapoport, ''Le débat sur l'abolition de l'esclavage, Grande-Bretagne 1787-1840'', Atlande, 2009, {{p.|248}}, </ref>, Equiano, fils d'une famille [[igbo]] aisée, fut enlevé par deux hommes et une femme (chasseurs d'esclaves) d'une tribu adverse au Nigeria et devint esclave à l'âge de onze ans<ref>{{harvsp|id=Equiano|texte=Equiano 1790}}</ref>. Transféré à la [[Barbade]], il y fut acquis par un officier britannique qu'il accompagna en [[Colonie de Virginie|Virginie]] puis en Angleterre. On le rebaptisa en lui donnant par dérision le nom du roi de Suède Gustave Vasa. Equiano devint marin et servit son maître pendant la [[guerre de Sept Ans]]<ref name="PET46">[[Olivier Pétré-Grenouilleau]], « Les traites négrières », ''Documentation photographique'', {{n°|8032}}, mars-avril 2003, {{p.|46}}.</ref>. Vendu à un commerçant, il lui racheta, le 11 juillet 1766, sa liberté pour quarante [[livre sterling|livres]]<ref name="SCH137"/>. Il exerça la fonction de barbier à [[Londres]] en 1767, avant de s'embarquer à nouveau pour rejoindre successivement la [[Nouvelle-Angleterre]], le [[Nicaragua]] et les régions [[arctique]]s au sein de l'expédition menée par le naturaliste britannique [[Constantine John Phipps]] en 1773<ref name="SCH137"/>. Il fut esclave jusqu'à ses 21ans.

Il devint une figure influente de l'[[abolition de l'esclavage]] et accompagna l'installation des premiers anciens esclaves noirs jusqu'à [[Freetown]] au [[Sierra Leone]]<ref name="PET46"/>. La lutte n'était pas toujours couronnée de succès. Ainsi, en 1783, avec [[Granville Sharp]], il chercha à faire avancer la cause abolitionniste en faisant valoir le fait qu'un esclave n'était pas, sur un navire, une « marchandise » comme les autres<ref name="PETE235">[[Olivier Pétré-Grenouilleau]], ''les traites négrières : essai d'histoire globale'', Gallimard, 2004, p. 235n2</ref>. En effet, le propriétaire du [[navire négrier]] ''Zong'', dont le capitaine avait été « contraint » en 1781 de jeter à la mer sa cargaison de 132 esclaves touchée par une épidémie<ref name="SCH138">Nelly Schmidt, ''L'abolition de l'esclavage : cinq siècles de combats XVIe-XXe siècle'', Fayard, Paris, 2005, {{p.|138}}</ref> afin d'éviter la contagion, s'adressait aux tribunaux britanniques pour déterminer s'il était légitime qu'il soit indemnisé par son [[assurance]] comme on pouvait l'être en pareil cas quand il s'agissait d'animaux. Malgré les efforts d'Equiano et de Sharp, le ''Lord Chief Justice'', Mansfield, conclut que, « si choquant que ce fût, le cas des esclaves était exactement assimilable à celui des chevaux »<ref name="PETE235" />.

À la demande des abolitionnistes, Olaudah Equiano publia en 1789 son autobiographie, sous le titre ''The Interesting Narrative of the Life of Olaudah Equiano, or Gustavus Vassa the African, written by himself'', l'un des très rares témoignages direct des [[traites négrières]] par un de ceux à l'avoir vécu en tant qu'esclave<ref name="SCH138"/>. Il y raconte le déchirement qu'a été la séparation d'avec sa famille, sa peur d'enfant, les conditions de sa vie d'esclave. Ce témoignage largement utilisé par les mouvements abolitionnistes britanniques et dont la diffusion contribua fortement à la célébrité de l'ancien esclave. Ainsi, on connaît d'Equiano un portrait qu'il fit exécuter vers 1780<ref>[[Olivier Pétré-Grenouilleau]], « Les traites négrières », ''Documentation photographique'', {{n°|8032}}, mars-avril 2003, {{p.|47}}.</ref>. Il y est représenté encore jeune homme, en habit rouge et perruque. Le fait que ce portrait ait longtemps été attribué à un peintre de la haute société anglaise du {{s|XVIII|e}}, [[Joshua Reynolds]], est un indice de sa célébrité à la fin de sa vie<ref name="PET46"/>.


==Œuvre==
==Œuvre==
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== Annexes ==
*
=== Bibliographie ===
* {{en}} Angelo Costanzo, ''Surprising Narrative: Olaudah Equiano and the Beginnings of Black Autobiography'', Greenwood Pub Group, 1987.
* {{en}} James Walvin, ''An African's life: the life and times of Olaudah Equiano, 1745-1797'', Continuum International Publishing Group, 2000.
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| éditeur = Rageot
| collection = Cascade
| auteur = Ann Cameron
| mois = mai
| année = 2002
| lieu = [[Évreux]]
| pages = 170
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}}


=== Notes e ===
=== Notes et références ===
{{références}}

=== Articles connexes ===
* [[Sons of Africa]]
* [[Traites négrières]]

=== Liens externes ===
* {{autorité}}

* [http://www.grioo.com/info200.html Biographie] sur Grioo.com

{{Portail|esclavage|XVIIIe siècle|littérature britannique}}
{{Portail|esclavage|XVIIIe siècle|littérature britannique}}



Version du 4 mai 2018 à 12:51

Olaudah Equiano
Biographie
Naissance
Vers Voir et modifier les données sur Wikidata
Isseke (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Activités
Enfant
Joanna Vassa (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Statuts
Affranchi (en) (depuis ), esclaveVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Genres artistiques
Autobiographie, critique sociale (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
The Interesting Narrative of the Life of Olaudah Equiano (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Olaudah Equiano, tableau longtemps attribué à Joshua Reynolds.

Olaudah Equiano, né en 1745 à Isseke au Biafra dans l'actuel Nigeria et décédé dans le Cambridgeshire le 31 mars 1797, plus connu en son temps sous le nom de Gustave Vassa[1], fut un marin et écrivain britannique calviniste[1] d'origine nigériane, qui vécut principalement dans les colonies britanniques d'Amérique et au Royaume-Uni. Il fut une figure importante de l'abolition de l'esclavage.

Biographie

Page de garde de The Interesting Narrative of the Life of Olaudah Equiano, or Gustavus Vassa the African, written by himself (1789).

Selon son autobiographie[2], Equiano, fils d'une famille igbo aisée, fut enlevé par deux hommes et une femme (chasseurs d'esclaves) d'une tribu adverse au Nigeria et devint esclave à l'âge de onze ans[3]. Transféré à la Barbade, il y fut acquis par un officier britannique qu'il accompagna en Virginie puis en Angleterre. On le rebaptisa en lui donnant par dérision le nom du roi de Suède Gustave Vasa. Equiano devint marin et servit son maître pendant la guerre de Sept Ans[4]. Vendu à un commerçant, il lui racheta, le 11 juillet 1766, sa liberté pour quarante livres[1]. Il exerça la fonction de barbier à Londres en 1767, avant de s'embarquer à nouveau pour rejoindre successivement la Nouvelle-Angleterre, le Nicaragua et les régions arctiques au sein de l'expédition menée par le naturaliste britannique Constantine John Phipps en 1773[1]. Il fut esclave jusqu'à ses 21ans.

Il devint une figure influente de l'abolition de l'esclavage et accompagna l'installation des premiers anciens esclaves noirs jusqu'à Freetown au Sierra Leone[4]. La lutte n'était pas toujours couronnée de succès. Ainsi, en 1783, avec Granville Sharp, il chercha à faire avancer la cause abolitionniste en faisant valoir le fait qu'un esclave n'était pas, sur un navire, une « marchandise » comme les autres[5]. En effet, le propriétaire du navire négrier Zong, dont le capitaine avait été « contraint » en 1781 de jeter à la mer sa cargaison de 132 esclaves touchée par une épidémie[6] afin d'éviter la contagion, s'adressait aux tribunaux britanniques pour déterminer s'il était légitime qu'il soit indemnisé par son assurance comme on pouvait l'être en pareil cas quand il s'agissait d'animaux. Malgré les efforts d'Equiano et de Sharp, le Lord Chief Justice, Mansfield, conclut que, « si choquant que ce fût, le cas des esclaves était exactement assimilable à celui des chevaux »[5].

À la demande des abolitionnistes, Olaudah Equiano publia en 1789 son autobiographie, sous le titre The Interesting Narrative of the Life of Olaudah Equiano, or Gustavus Vassa the African, written by himself, l'un des très rares témoignages direct des traites négrières par un de ceux à l'avoir vécu en tant qu'esclave[6]. Il y raconte le déchirement qu'a été la séparation d'avec sa famille, sa peur d'enfant, les conditions de sa vie d'esclave. Ce témoignage largement utilisé par les mouvements abolitionnistes britanniques et dont la diffusion contribua fortement à la célébrité de l'ancien esclave. Ainsi, on connaît d'Equiano un portrait qu'il fit exécuter vers 1780[7]. Il y est représenté encore jeune homme, en habit rouge et perruque. Le fait que ce portrait ait longtemps été attribué à un peintre de la haute société anglaise du XVIIIe siècle, Joshua Reynolds, est un indice de sa célébrité à la fin de sa vie[4].

Œuvre

  • [Autobiographie] Olaudah Equiano, Ma véridique histoire. 1790, Mercure de France,

Annexes

Bibliographie

  • (en) Angelo Costanzo, Surprising Narrative: Olaudah Equiano and the Beginnings of Black Autobiography, Greenwood Pub Group, 1987.
  • (en) James Walvin, An African's life: the life and times of Olaudah Equiano, 1745-1797, Continuum International Publishing Group, 2000.
  • Ann Cameron, Le prince esclave, Évreux, Rageot, coll. « Cascade », , 170 p. (ISBN 2-7002-2780-8)
    Adaptation de la biographie de Olaudah Equiano par Ann Cameron.
  • Nelly Schmidt, L'abolition de l'esclavage : cinq siècles de combats XVIe-XXe siècle, Paris, Fayard, , p. 137
  • Arlette Frund, Écritures d'esclaves : Phillis Wheatley & Olaudah Equiano, figures pionnières de la diaspora africaine américaine, Michel Houdiard Éditeur, , 116 p. (ISBN 2-912673-48-8)
  • Marcus Rediker, À bord du négrier. Une histoire atlantique de la traite, Seuil, , 548 p. (ISBN 2021092909)
    Traduit de l'anglais.

Notes et références

  1. a b c et d Schmidt 2005, p. 137
  2. Les origines d'Olaudah Equiano sont controversées. Vincent Carretta avance ainsi qu'il serait né en Amérique du Nord de parents esclaves. Vincent Carretta, Equiano the African. Biography of a Self-Made Man, Athens, Georgia, University of Georgia Press, p. XIV-XV, cité dans Edmond Dziembowski et Michel Rapoport, Le débat sur l'abolition de l'esclavage, Grande-Bretagne 1787-1840, Atlande, 2009, p. 248,
  3. Equiano 1790
  4. a b et c Olivier Pétré-Grenouilleau, « Les traites négrières », Documentation photographique, no 8032, mars-avril 2003, p. 46.
  5. a et b Olivier Pétré-Grenouilleau, les traites négrières : essai d'histoire globale, Gallimard, 2004, p. 235n2
  6. a et b Nelly Schmidt, L'abolition de l'esclavage : cinq siècles de combats XVIe-XXe siècle, Fayard, Paris, 2005, p. 138
  7. Olivier Pétré-Grenouilleau, « Les traites négrières », Documentation photographique, no 8032, mars-avril 2003, p. 47.

Articles connexes

Liens externes