Yuan Hongbing

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Yuan Hongbing
Description de cette image, également commentée ci-après
Yuan Hongbing lors d'une manifestation de Falun Gong à Taïwan en 2013
Naissance (72 ans)
Hohhot, Mongolie-Intérieure
Auteur
Langue d’écriture chinois

Yuan Hongbing (chinois simplifié : 袁红冰 ; chinois traditionnel : 袁紅冰 ; pinyin : Yuán Hóngbīng; , Hohhot, Mongolie-Intérieure) est un ancien prisonnier politique, dissident chinois, juriste, écrivain d'ethnie mongole.

Biographie[modifier | modifier le code]

Yuan Hongbing est né à Hohhot, dans la région autonome de Mongolie-Intérieure en 1952[1].

En 1979, il devient étudiant de l'université de Pékin, où il obtint son diplôme de master en procédure pénale en 1986, date à laquelle il commence à enseigner dans cette même université[2].

Il devient ensuite directeur adjoint du bureau d'enseignement et de recherche en code de procédure du département de droit de l'université de Pékin[3].

En , il est détenu avec Zhou Guoqiang et Wang Jiaqi, avec qui il a présenté une pétition appelant à la « protection contre l'exploitation », au droit de grève, et au droit de constituer des syndicats non officiels pour les travailleurs[4],[5].

Il est transféré en secret à Guizhou, où il est détenu pendant environ 6 mois avant d'être libéré sur parole à la condition qu'il ne revienne jamais à Pékin, bien que sa femme et son fils y vivent, et qu'il ne s'implique dans aucune activité politique. Pendant 10 ans, il accepte ces conditions pour réécrire ses deux livres dont les manuscrits avaient été confisqués[2].

Après sa détention, il devient une personnalité bien connue parmi les dissidents[6].

Il enseigne ensuite à l'université normale du Guizhou (en) et devient directeur de la faculté de droit de l'université. Il écrit quatre livres en secret sur la persécution au Tibet et en Mongolie-Intérieure. Se joignant à un groupe touristique se rendant en Australie, il quitte celui-ci à Sydney et demande l'asile pour lui-même et son assistante Zhao Jing le [7]. En août, quatorze dissidents chinois dont Wang Dan et Xu Wenli signèrent une lettre ouverte appelant le premier ministre australien John Howard à accorder l'asile politique à Yuan Hongbing et Zhao Jing[8].

Yuan Hongbing est l'un des 303 intellectuels chinois signataires de la Charte 08[9], publiée le .

En 2011, il affirme que Hu Jintao a planifié la mort du 10e panchen-lama, ce dernier ayant exprimé son désir d'inviter le 14e dalaï-lama, exilé en Inde, à se rendre au Tibet[10].

En , Yuan Hongbing a publié un livre sur la mort du 10e panchen-lama à Taipei. Le livre, écrit par Yuan Hongbing et Namloyak Dhungser, un poète bilingue (tibétain et chinois) et chercheur indépendant en tibétologie, dévoile le complot de l'assassinat par le parti communiste chinois (PCC) du 10e panchen-lama. Basé sur des faits historiques, le livre décrit comment Deng Xiaoping et d'autres oligarques, membres fondateurs du PCC, ont pris la décision d'assassiner par empoisonnement le 10e panchen-lama, et ce sous la direction de Hu Jintao et Wen Jiabao, et la mise en œuvre de Meng Hongwei, Hu Chunhua et Zhou Meizhen[11].

Accueil critique[modifier | modifier le code]

En 1995, son idéologie nationaliste est qualifiée par le sinologue Geremie Barmé de « sino-fasciste », proche de Nietzsche et du New Age, des théoriciens et philosophes dont se réclament les mouvements fascistes. Yuan Hongbing propose, comme solution à la laideur politique, sociale et culturelle des Chinois, la purification par le sang et le feu : la guerre totale, « même si son déclenchement doit assombrir nos ciels bleus de la couleur du sang pour les mille ans à venir »[12].

Publications[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Human Rights in China, China rights forum - Volume 4, 2005 : Tribulation of Youths : « Yuan Hongbing, born in Hohhot, Inner Mongolia Autonomous Region in 1953 ».
  2. a et b Mouvement démocratique chinois, Exiled Legal Scholar now Went in Exile in Australia, 27 juillet 2004.
  3. (en) Summary of World Broadcasts: Asia, Pacific, Partie 3, British Broadcasting Corporation, 1994 (11 février) : p. G-9 - G-10 : « Yuan Hongbing, deputy director of the Beijing University Law Department Procedural Law Teaching and Research Office, and Wang Jiaqi, a postgraduate law student specializing in handling cases wherein ordinary people have gone to law against government institutions, yesterday [27th January] made public a letter of appeal signed by [...] 350 people ».
  4. (en) China, the United Nations, and Human Rights: The Limits of Compliance.
  5. (en) John Franklin Copper, Ta-ling Lee, Coping With a Bad Global Image: Human Rights in the People's Republic of China.
  6. (en) Frank Dikötter, The Construction of Racial Identities in China and Japan: Historical and Contemporary Perspectives, C. Hurst & Co. Publishers, 1997, 217 p., p. 28.
  7. (en) Chan Siu-sin, Australia grants protection visas for dissident academics, South China Morning Post.
  8. (en) Dissidents urge Australia to grant political asylum to Chinese scholar, AFP, 16 août 2004
  9. Charte 08, Le Figaro.
  10. (en) Kalsang Rinchen, Hu killed Panchen: Chinese dissident, Phayul.com, 16 mars 2011 : « Yuan said the reason for murdering the Panchen Lama was that the Tibetan Buddhist master and head of Tashi Lhunpo monastery had expressed his desire to invite the exile Tibetan leader the Dalai Lama to Tibet ».
  11. « Voir Chapter 6, et suivant », sur taiwanUs.net (version du sur Internet Archive)
  12. (en) Geremie R. Barmé, To screw foreigners is patriotic: China's avant-garde nationalists, The China Journal, (1995) 34, p. 209-234, en part. p. 229-230 : « [...] his philosophy is more akin to New Age Nietzscheanism than liberalism. 65 [...] Like Nietzsche (a philosopher whose high standing among Chinese intellectuals has a long history), he talks of the need for madness and irrationality. 70 Yuan condemns all individual attempts to achieve freedom as a betrayal of the race, whether it be to engage in politics or to flee China in search of a new life. He condemns those who seek from the West a solution to China's problems. Indulging in what could be called 'Sino-fascism', 71 he proposes that the answer to the political, social and cultural 'ugliness' of the Chinese is purification through fire and blood : total warfare 'even if this creation means that our blue skies darken with the colour of blood that will not fade for a thousand years'. »

Liens externes[modifier | modifier le code]