Wim Hof

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Wim Hof
Image illustrative de l’article Wim Hof
Wim Hof dans un bain de glace à Rotterdam en 2007
Contexte général
Sport Sport extrême
Site officiel https://www.wimhofmethod.com/
Biographie
Nom dans la langue maternelle Wim Hof
Nationalité Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas
Naissance (65 ans)
Lieu de naissance Sittard (Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas)
Taille 1,82 m
Poids de forme 83 kg
Surnom Iceman« l’homme de glace »

Wim Hof, surnommé « l'homme de glace » (Iceman), né le à Sittard aux Pays-Bas, est internationalement connu pour ses tentatives et ses succès de record d'exposition au froid. Il détient ainsi plusieurs records du Guinness. À partir des années 2000, il a popularisé sa méthode d'entraînement (basée sur l'exposition au froid, des techniques respiratoires et la méditation), connue sous le terme de « méthode Wim Hof », et en a vanté les bienfaits sur la santé physique et psychique.

Biographie[modifier | modifier le code]

Wim Hof est né le à Sittard (Pays-Bas) dans une famille modeste de 9 enfants[1]. Tandis qu'il grandit au sein d'une famille catholique, il s'intéresse aux philosophies et aux pratiques orientales comme le bouddhisme zen ou l'hindouisme.

Agé d'une vingtaine d'années, il commence à pratiquer des bains d'eau glacée lorsqu'il vit à Amsterdam[1]. Il développe empiriquement sa méthode d'exposition au froid et ses techniques respiratoires et méditatives.

En 1995, sa femme, qui souffre de troubles psychiques, se suicide[1]. En réaction à ce drame, Wim Hof pense que sa méthode et ses pratiques pourraient aider des personnes malades psychiquement et souhaite alors la populariser.

Méthode Wim Hof[modifier | modifier le code]

Afin de réduire le stress et de maintenir la bonne santé de l'organisme humain, Wim Hof promeut une méthode basée sur 3 éléments[2] :

  1. l'exposition corporelle au froid,
  2. des techniques respiratoires,
  3. la méditation.

Lors d'une exposition à un froid intense, la méthode Wim Hof est constituée d'une succession d'étapes[3]. Dans un premier temps, l'individu doit entrer dans une phase d'hyperventilation durant environ 1 minute et 30 secondes. Puis, dans un second temps, l'individu bloque sa respiration et réalise une apnée, la plus longue possible. Enfin, dans un troisième temps, la personne entreprend une phase méditative avec une respiration normale.

Tentatives et réalisations athlétiques exposé au froid[modifier | modifier le code]

Exposition corporelle au froid et à la glace[modifier | modifier le code]

En 2004, aux Pays-Bas, il reste 68 minutes dans un tube rempli de glace.

Le , à New York, il reste 72 minutes dans un conteneur translucide rempli de glace, battant ainsi son record de 2004 de 4 minutes.

Apnée en milieu polaire[modifier | modifier le code]

En 2002, il reste 6 min 20 s en apnée sous la glace polaire.

Course à pied en milieu polaire[modifier | modifier le code]

En , il participe à un semi-marathon (21 km) sur le cercle polaire, en Finlande, pieds nus et en short.

Alpinisme avec un équipement de résistance au froid restreint[modifier | modifier le code]

Au printemps 2007, Wim Hof entreprend l'ascension de l'Everest (versant tibétain - voie arête nord est) avec un équipement technique minimal pour résister au froid[4].

Pour son équipement, Wim Hof est muni d'un short, de gants et d'une casquette[5]. Pour la protection de ses pieds, son équipe planifie l'ascension en deux phases : la première qui doit l'amener du camp de base (5180 mètres) aux environs de 6700 mètres (à proximité du camp de base avancé) puis la seconde de ce point jusqu'au sommet. Durant la première phase, il est prévu que Wim Hof réalise l'ascension avec des sandales, tandis qu'il doit se munir de chaussures techniques pour la seconde afin d'être équipé de crampons[6].

Au cours des repos (dans les camps d'altitude), Wim Hof est habillé et dispose de boissons chaudes[5].

Atteint par une douleur au pied gauche (effet du froid sur une blessure contractée aux orteils gauches lors de son semi-marathon polaire pieds-nus), l'athlète néerlandais doit renoncer à son projet aux environs de 7400 mètres[4],[6].

Explications de Wim Hof sur ses réalisations[modifier | modifier le code]

Expériences et explications scientifiques[modifier | modifier le code]

Wim Hof s'est prêté à plusieurs études scientifiques afin de comprendre les mécanismes physiologiques de la résistance au froid et d'expliquer les éléments déterminants ses différents records.

Hypothèse du tissu adipeux brun[modifier | modifier le code]

En 2008, une équipe de recherche de l'université de Maastricht émet l'hypothèse que les capacités de résistance au froid de Wim Hof serait due au fonctionnement du tissu adipeux brun[1],[3]. Il s'agit d'un ensemble de cellules adipeuses disposées au niveau des clavicules qui présentent un nombre élevé de mitochondries. Ce tissu est ainsi capable de produire de la chaleur (en dégradant de la graisse). Les chercheurs constatent en effet que Wim Hof dispose d'un volume de tissu adipeux brun supérieur à celui des autres adultes.

Dans le cadre d'une nouvelle étude en 2017, une équipe de Wayne State University invalide cette hypothèse. Les chercheurs indiquent en effet que Wim Hof ne possède pas suffisamment de tissu adipeux brun pour produire suffisamment de chaleur corporelle et expliquer sa résistance au froid lors de ses records[7],[3].

Hypothèse du contrôle cérébral[modifier | modifier le code]

En 2017, une étude de neuroimagerie a permis d'observer la réaction neurologique de Wim Hof à l'exposition à des températures glaciales[8]. L'étude montre que la température de la peau de Hof est régulée volontairement, ce qui est inhabituel et explique la résistance aux gelures ; l'équipe a aussi pu observer que l'activité de son système lymphatique (ayant entre autres un rôle majeur dans l'immunité), normalement régulé de façon autonome et non consciente, a augmenté lorsque exposé au froid. Par ailleurs les muscles intercostaux consommaient beaucoup plus de glucose qu'en situation normale, ce qui se traduit par une production calorifique (= de chaleur). De cette façon, l'air passant dans les poumons se réchaufferait avant d'entrer dans le sang[8].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Wim Hof, Koen De Jong et David Manise, The Iceman – Suivez le guide !, Amphora,

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Scott Carney, « Wim Hof, l’incroyable homme de glace : « Le froid m’a tout appris » », Nouvel Obs,‎ (lire en ligne)
  2. Rédaction, « La méthode Wim Hof : est-elle basée sur la science ? », sur www.futura-sciences.com,
  3. a b et c Denis Delbecq, « Le cerveau de «l’homme de glace» révèle ses secrets », Le Temps,‎ (lire en ligne)
  4. a et b Libération.fr et AFP, « Wim Hof, l'homme de glace à la conquête de l'Everest », Libération,‎ (lire en ligne)
  5. a et b (en) « Everest K2 News ExplorersWeb - Dutch Iceman to climb Everest in shorts: It's all about the inner fire », sur www.explorersweb.com,
  6. a et b (en) AFP, « Everest climber falls short », The Age,‎ (lire en ligne)
  7. (en) Otto Muzik, Kaice T. Reilly et Vaibhav A. Diwadkard, « “Brain over body”–A study on the willful regulation of autonomic function during cold exposure », NeuroImage, vol. 172,‎ , p. 632-641 (DOI 10.1016/j.neuroimage.2018.01.067, résumé)
  8. a et b Hugo Jalinière, « Dans le cerveau de l’homme qui ne craint pas le froid », sur Science et Avenir,

Liens externes[modifier | modifier le code]