Visions fugitives (Prokofiev)

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Visions fugitives
Liste des œuvres de Serge Prokofiev
Мимолётности (Mimoliotnosti)
Photographie en noir et blanc d'un homme assis devant un piano droit
Serge Prokofiev en 1918, année de la création des Visions fugitives op.22 par lui-même

Genre Musique classique, musique impressionniste
Musique Serge Prokofiev
Dates de composition 1915 à 1917
Dédicataire Constantin Balmont
Création 15 avril 1918
Petrograd, grande salle du conservatoire

Visions fugitives, op. 22 (russe : Мимолётности, Mimoliotnosti), est un cycle de vingt pièces pour piano de Serge Prokofiev. Composé entre 1915 et 1917, il trouve son inspiration dans deux vers du poète symboliste Constantin Balmont : « Dans chaque vision fugitive je vois des mondes Pleins de jeux changeants et irisés. » Aucune ne porte de titre, sauf la septième pièce (Arpa).

Histoire[modifier | modifier le code]

Ayant découvert les œuvres de Balmont en 1909, Prokofiev est fasciné par l'aspect mystérieux et obscur du poème de l'extase et son œuvre porte en épigraphe les vers suivants[1] :

« В каждой мимолётности вижу я миры,
Полные изменчивой радужной игры». »

— Constantin Balmont

« Tout ce qui est fugitif me fait voir des mondes, dont le jeu chatoyant
A pour moi l'inestimable prix des choses qui passent »

.

Balmont devient par la suite son poète préféré et un ami proche[2]. En février 1935 Prokofiev enregistre, avec d'autres morceaux, quelques-unes des Visions , pour La Voix de son maître ; son exécution est particulière par sa sobriété, ses nuances bien définies et ses ruptures rythmiques ; elle est en cela bien différente des interprétations données successivement par d'autres pianistes[2].

Analyse de l'œuvre[modifier | modifier le code]

Les vingt Visions fugitives portent comme en-tête leurs indications de tempo avec les remarques d'exécutions suivantes[réf. nécessaire] :

1. Lentamente - introduction Cette pièce d'ouverture contemplative varie de deux états de la même idée (mm 1-8 et 14-21) avec des sections Misterioso interpolées (mesures 9-13 et 27-22). Le mot-clé est la simplicité : Prokofiev demande d'effectuer la première section con una semplicità espressiva (avec une simplicité expressive) et la deuxième semplice simplement). Elle est composée de longues phrases et est d'un niveau technique simple.

2. Andante - pièce en forme d'arabesque

Cette miniature légèrement "jazzy" nécessite un choix délibéré de tempo. On y retrouve des passages "Misterioso" qui doivent être exécutés, selon la qualité du piano avec la pedale '"una corda" ou non.

3. Allegretto danse

la forme de cette 3e vision fugitive de Prokofiev est ABA avec le thème A et B très contrasté. Dans le premier thème, la mélodie est jouée par la main gauche puis vient le deuxième thème joué avec la mélodie jouée par la main droite en staccatos et enfin le premier thème revient et conclut cette pièce.

4. Animato - pièce pleine d'énergie acérée

5. Molto giocoso - pièce joyeuse

6. Con eleganza - pièce raffinée

7. Pittoresco - narratif

8. Comodo - pièce alliant spiritualité et vivacité

9. Allegro tranquillo

10. ridicolosamente

11. Con vivacita - pièce faite de légèreté et de tension

12. Assai moderato - danse de valse

13. Allegretto - scherzo malicieux

14. Feroce pièce fougueuse et percutante

15. Inquieto - pièce tourmentée et angoissée

16. Dolente - pièce lyrique

17. Poetico - pièce lyrique

18. Conuna dolce lentezza - pièce lyrique

19. Presto agitatissimo e molto accentuato - épisode révolutionnaire

20. Lento irrealmente - conclusion sentimentale

Au cinéma[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Michel Rostislav Hofmann, Musiciens de tous les temps, vol. 2, Seghers, , 190 p. (ISSN 0580-3179, lire en ligne), « Serge Prokofiev : l'homme et son oeuvre », p. 76
  2. a et b Laetitia Le Guay, Serge Prokofiev, Arles, Actes Sud, coll. « Classica », , 214 p. (ISBN 978-2-330-00251-0)