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Utilisateur:Ycor87/Brouillon

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Nicolaï Ivanovich Yourassof
Naissance
à Saint-Petersbourg
Décès (à 70 ans)
à Nice
Nationalité Russe
Profession
Artiste-peintre
Activité principale
Rentier
Autres activités
Vice Consul de Russie
Ascendants
Ivan Yourassof et Ekaterina Bolchakov

Nicolaï Ivanovich Yourassof (Николай Ивановича Юрасов), né le à Saint-Petersbourg et décédé en le 13 août 1906[1] à Nice où il sera inhumé, est un artiste-peintre et diplomate du milieu du XIXe siècle, fils de Ivan Yourassof et de Ekaterina Bolchakov.

Biographie[modifier | modifier le code]

Pierre tombale Nicolaï Yourassof

En 1852, il entame des études d'art pictural à l'Académie des Beaux-Arts de Saint-Petersbourg.

En 1858 et 1861, il reçoit la médaille d'argent de l'Académie.

En 1861, suite à sa médaille, il est envoyé, sur Décret Impérial durant trois ans perfectionner son art à l'étranger.

En 1867, il est diplômé Artiste sans grade de l'Académie.

En 1869, il est diplômé Artiste de grade 3 de l'Académie.

En 1875, il est à Rome[2] où nait son premier fils Valerien.

En 1876, il est à Tende[3] (alors en Italie) où nait son second fils Nicolas.

En 1883, il émigre avec sa famille à Nice

En 1884, il établit le dessin[4] de la Chapelle orthodoxe du cimetière du Vieux-Château à Menton

Il décède le 13 août 1906 et sera inhumé au pied de la chapelle qui a dessinée 20 ans plus tôt.

Diplomatie[modifier | modifier le code]

Dans les années 1870 - 1890, Nicolaï Ivanovich Yourassof a occupé divers postes diplomatiques, il fut vice-consul de Russie successivement à Paris, Menton et Nice.

On le retrouve cité comme vice-consul de Russie à Menton entre 1884 et 1906.

Anton Tchekhov écrira de lui en 1890 : "C'est un excellent homme, d'une bonté exemplaire et d'une énergie infatigable [...] qui a apporté soutien, compassion et empathie aux malades et opprimés".

Peintures et œuvres[modifier | modifier le code]

Nicolaï Ivanovich Yourassof a peint plus de 300 tableaux paysagers - sa spécialité - et quelques œuvres pieuses. La plupart de ses tableaux ont été légués à sa mort par ses fils au musée de l'Ermitage à Saint-Petersbourg. Ils ont pas la suite été déplacés dans le musée des peintres russes.

Parmi les œuvres encore exposées en France, on notera particulièrement une représentation de Saint Alexandre Nevsky et une de Sainte Marie Madeleine derrière le Golgotha, toutes deux dans la nef principale de la Cathédrale russe orthodoxe Saint Nicolas de Nice.

Relations en Russie[modifier | modifier le code]

Durant ses premières années en Russie, il a côtoyé des personnages comme Fiodor Dostoievsky et son frère Mikhaïl[5], qui ont tous deux habité chez Nicolaï dans les années 1860 à Saint-Petersbourg au 25 rue Nadejdinskaïa[5] au moment de la fondation de la revue Vremia[6]. Ou encore Apollon Grigoriev [5].

L'épouse de Nicolaï, Iekaterina von Grade Machaneev eut Franz Liszt comme professeur de piano.

Relations russes en France[modifier | modifier le code]

N.I. Yourassof était une personnalité reconnue au sein de la nombreuse colonie russe de la Côte d'Azur. Il y a côtoyé de membres de la noblesse russe tels la Grande duchesse Anastasia ou le Comte Nikolaï Alexeïevitch Protassov-Bakhmetev[4], ainsi que plusieurs artistes de renom comme le peintre Valeri Ivanovich Jacobi[5] [en] ou l'écrivain Anton Pavlovich Tchekhov[7][8] avec lequel il entretiendra un amitié forte.

Yourassof et Tchekhov[modifier | modifier le code]

Blog du registre d'État héraldique de la Fédération de Russie, 15.4.2011 Extrait de lettres, auteur inconnu.[modifier | modifier le code]

Un peintre, le vice-consul russe de menton, N.I. Yourassov, a écrit de Nice à Tchekhov « J'ai lu récemment votre nouvelle « L'homme à l'étui » que je n'ose louer » (lettres du 29 août / 10 septembre 1898 - GBL[9])

Mais le voisinage proche de M.M. Kovalevsky, qui habitait à Beaulieu, lui rendait plus agréable les 20 minutes de trajet à partir de Nice, et il visitait souvent A. P. (Tchekhov) dont il prenait soin avec une touchante sollicitude.

Anton Pavlovitch (Tchekhov) se sentait là en très grande forme. Je l'ai rarement vu avec une telle vivacité et joie de vivre. Le lieu même où se trouvait notre pension ne se distinguait ni par son animation, ni par sa beauté. On n'avait pas de vue sur la mer, et même la montagne était masqué par les immeubles.Mais ce n'était pas loin de la rue principale, l'Avenue de la Gare, que nous empruntions presque chaque jour pour aller à la mer où nous passions des heures.

S'est alors nouée une amitié touchante entre A.P. (Tchekhov) et Yourassov, vice-consul local et consul à Menton, petit vieillard blanc, qui, avec adoration, veillait sur lui et se conduisait avec lui comme avec un enfant. Une fois par semaine, il lui apportait des gâteaux, de vrais gâteaux russes, et il invitait Anton Pavlovitch chez lui. Parfois j'ai pu partagé le plaisir des gâteaux apportés par le vice-consul.

Le 29 avril 1902, Yourassov écrit à Tchekhov[modifier | modifier le code]

« Il y a beaucoup de malades dans la colonie russe. Comme vous le savez depuis longtemps, j'ai enterré Jacobi au printemps et comme il ne lui restait plus rien que des dettes, sa tombe n'est pas encore recouverte et j'aimerai collecter quelque chose pour un monument. Constantin Makovski était ici cet été et a promis de s'en occuper mais je ne compte pas trop sur lui, mais plutôt sur Mikhail Petrovich Botkine et sur Maxime Maximovitch Kovalevsky, qui m'ont promis leur aide ». (R G B)[9]

Ensuite le monument sur la tombe de Jacobi fut effectivement installé. On ne ne sait pas si Tchekhov a participé à la collecte.[10]

Lettre d'un auteur inconnu[10][modifier | modifier le code]

Anton Pavlovitch voulut connaître de moi l'état de santé de son grand ami qui vivait à Nice, Nicolas Ivanovich Yourassov, vice-consul de Menton, mais qui travaillait simultanément au consulat de Nice. Yourassov avait depuis longtemps perdu un poumon et l'autre était déjà sévèrement endommagé. Dans cette situation, à demi-plié, avec des attaques cruellement suffocantes de toux, cette personne a survécu grâce au climat de la Riviera, jusqu'à quatre-vingts ans. C'était un ami des russes, sincère, généreux, s'affairant pour eux, les aidant, visitant les malades. Par sa philanthropie, son désintéressement et sa générosité, Yourassov fut céleste et fut un véritable consul, pas seulement par sa nomination. Yourassov se rapprocha de Tchekhov qui l'aimait beaucoup. Tchekhov portait à Yourassov une tendresse particulière et s'étonnait et se réjouissait de ce que le  processus de la Tuberculose se développait de façon particulièrement favorable chez Yourassov.

Anton Pavlovitch[[|[1]]] disait de lui qu'à part l'âme, il ne lui restait que la peau et les os. Mais il grince, court tout le temps, travaille, trouve encore le temps de peindre, et vit de la sorte non pour lui mais pour les autres. Yourassov de son côté m'a dit plusieurs fois et a écrit à ses amis l'impression sympathique qu'il gardait d'Anton Pavlovitch. Il lui avait conseillé de venir s'installer sur la Riviera, et qui sait, le climat bienfaisant du sud de la France et de la mer Méditerranée nous auraient peut-être conservé Tchekhov quelques années de plus. Yourassov en était lui-même un exemple.

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de décès, Archives départementales des Alpes Maritimes
  2. Acte de naturalisation de Valérien Yourassof en 1900, AD des Alpes-Maritimes
  3. Acte de naissance de Nicolas Yourassof, Archives départementales des Alpes-Maritimes
  4. a et b « Église russe », sur www.tourisme-menton.fr/
  5. a b c et d (ru) « Юрасов Николай Иванович », sur fedordostoevsky.ru
  6. Lettre du 9 mai 1878 de Grigoriev à Dostoïevski
  7. Ludmila Nalegatskaia, « Tchekhov à Nice I », Revue des Deux Mondes,‎ , p. 340 - 349 (lire en ligne)
  8. Ludmila Nalegatskaia, « Tchekhov à Nice II », Revue des deux Mondes,‎ , p. 578 - 589 (lire en ligne)
  9. a et b A priori : Государственная библиотека СССР имени В. И. Ленина (Москва) : Bibliothèque d'état de l'URSS Lénine (Moscou), aujourd'hui Bibliothèque d'état Russe
  10. a et b (ru) « Николай Иванович Юрасов », sur u442011.eto-ya.com,‎