Utilisateur:Maud.grunen/Brouillon

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Claude Audran II
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Naissance
Décès
Nom de naissance
Claude Audran II
Nationalité
française Drapeau de la France
Activités
Autres activités
graveur
Maître
Influencé par
Nicolas Poussin
Distinction
honneurs de May de Notre Dame
Œuvres principales
L'institution de l'Eucharistie
Mars tiré sur son char par des loups
Vénus, recevant de Vulcain les armes d'Enée
Le char de Mars

Biographie[modifier | modifier le code]

Originaire de Lyon où il est né en 1639, Audran est issu d’une famille de peintres et de graveurs. Il est le fils de Audran Claude I, graveur lyonnais, et appartient à la longue dynastie des Audran qui se prolonge jusqu’au XVIIIème siècle. A dix ans, il acquiert ses premières expériences dans l’atelier des frères Perrier puis auprès du peintre lyonnais Wyris avec lequel il participe à la décoration de l’hôtel de ville et de l’église des jésuites. Venu à Paris en 1657, il rencontre Noel Coypel et surtout Charles Errard. C’est avec ce dernier qu’il fit ses premiers grands décors en contribuant à l’ornementation du château de Versailles, à la galerie d’Apollon du Louvre, des Tuileries, à la pompe funèbre du chancelier Séguier, et c’est probablement par cet intermédiaire qu’il fit la connaissance de Charles Le Brun. Après son retour d’un voyage à Rome, il devient proche collaborateur de Le Brun dont il est l’assistant dans la genèse des travaux décoratifs. Il collabore aussi avec des élèves de Le Brun dont René-Antoine Houasse et Jean Jouvenet. Il est nommé peintre ordinaire du Roi en 1669 puis il reçoit les honneurs de May de Notre Dame en 1674, en peignant une Décapitation de Saint Jean Baptiste, aujourd’hui perdue. En 1675, il est reçu à l’académie royale de peinture et de sculpture, avec un tableau représentant l’Institution de l’Eucharistie. Enfin, Claude Audran devient adjoint à professeur le 3 juillet 1676 et obtint le rang de professeur, le 29 novembre 1681. Ainsi, il adopte la carrière d’un artiste confirmé du XVIIème siècle. Cependant, malgré un intérêt de nombreux chercheurs sur ses œuvres dessinées et son investissement au sein de grands monuments, Audran Claude II reste un peintre très mal connu. Seuls, Guillet de Saint Georges dans ses Mémoires Inédits et Patrick Reutersward dans son article publié en 1964, évoquent des éléments de la vie du peintre. Ce trait de « fortune historiographique lacunaire » le rapproche de d’autres peintres de sa génération tel que François Verdier, René-Antoine Houasse. De plus, peu d’œuvres reconnues de Claude Audran II nous sont parvenues en raison de sa mort prématurée à Paris en 1684.

Projets artistiques[modifier | modifier le code]

Audran collabora avec Le Brun à la galerie d’Apollon au Louvre et aux Batailles d’Alexandre. Il a aussi exécuté trois projets de plafonds pour la maison de Charles Perrault au Palais Royal et s’est vu confier au milieu des années 1670, l’exécution du plafond de Mars dans le Grand appartement du Roi. On lui doit également un Cyrus chassant le sanglier pour le salon de Diane à Versailles ou encore un dessus de cheminée réalisé pour l’appartement des bains à Versailles en 1677. Néanmoins, malgré sa participation à de nombreuses commandes publiques et privées comme la salle de la Comédie à Fontainebleau, le plafond de la salle de jeu à Anet, ou encore le vaisseau Le Soleil royal, la personnalité artistique d’Audran Claude II reste encore très méconnue. On évoque très peu, par exemple, ses multiples projets de Versailles comme le projet pour le cabinet des Beaux Arts de Claude Perrault ou encore la Décollation de Saint Jean Baptiste qu’il réalisa pour Notre Dame.

Ses techniques de peinture[modifier | modifier le code]

Audran Claude II peint avec succès l’Histoire en s’inspirant de scènes religieuses et mythologiques. Sa peinture est liée aux décors Versaillais avec un goût prononcé pour des figures massives mises en relief par des contrastes d’ombre et de lumière. Il s’inspire en effet de la technique de Poussin en utilisant du lavis brun ou gris sur une pierre noire. Il allonge les proportions en mettant en scène des figures « au canon étiré » et aux ombres régulièrement évoquées. Audran Claude II simplifie les formes de ses œuvres qui apparaissent souvent dénuées de détails, très synthétiques et schématiques. Sa peinture refuse la perspective illusionniste stricte et s’appuie sur une "géométrisation des figures humaines ou animales". De plus, Audran Claude II opte pour une palette de tons délicats et raffinés qui témoignent d’une sensibilité originale. Enfin, sa remarquable maîtrise des conventions de la peinture sacrée contemporaine est au service d’une grande lisibilité, d’une unité d’action, d’une variété des groupes, d’une expression des passions et d’une monumentalité du cadre spatial.

Influences[modifier | modifier le code]

Audran Claude II emprunte à son maître le Brun de nombreuses techniques comme le lavis sur pierre noire qui n’est pas sans rappeler celle de Poussin. On remarque, en effet, une véritable inspiration des œuvres de Poussin qui ont permis à Audran Claude II de réaliser L’Institution de l’Eucharistie. D’autres œuvres de l’artiste comme Femme assise au torse dénudé, font échos à François Verdier ou encore au grand décorateur Simon Vouet dont Claude Audran rejoint le lyrisme. Cependant, l’artiste ayant intégré le langage monumental de Charles Le Brun, fait preuve d’originalité dans l’agencement des groupes, le goût de certains détails et le choix des coloris.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Femme assise au torse dénudé[modifier | modifier le code]

Mise au carreau à la pierre noire, trait d’encadrement à la plume et à l’encre brune, trait d’encadrement au crayon sur les côtés, sur papier beige vergé (Hauteur : 43,7 cm L 18 cm). Simplification des formes avec détails du drapé, main du modèle esquissée de manière grossière, la jambe est épaisse ; le profil réduit à son strict minimum. Esquisse

L’Institution de l’Eucharistie[modifier | modifier le code]

C’est une composition très proche de Poussin avec sa série des Sept Sacrements. Audran Claude opte pour un même choix de présentation des apôtres, couchés à la manière antique. Le décor, constitué d’une salle à colonnes ou à pilastres avec une draperie et une lampe à huile éclairant la table, est repris. De plus, Audran Claude II réutilise l’introduction de la trahison de Judas déjà présente dans l’œuvre de Poussin. On retrouve de nombreux échos à la peinture de Poussin notamment dans la luminosité, issue d’un unique lustre à trois bougies unissant les disciples. Cependant, Audran Claude II semble se démarquer sur de nombreux points. En effet, Audran Claude II opte pour une disposition plus aérée ainsi qu’un décentrement du Christ qui se tient à droite de l’œuvre, debout et de profil. Quant à Judas il se situe tout à droite, derrière le Christ, et il se dirige vers la sortie tout en se retournant vers l’Assemblée, l’index levé et menaçant. Cette figure de Judas, représentée à l’écart, dans une zone d’ombre, offre une figure symbolique de la scène biblique. Audran Claude II propose alors une toute nouvelle version de l’œuvre de Poussin et son style s’exprime à travers la monumentalité des personnages, le classicisme un peu rigide de la composition et la représentation de drapés aux plis cassés et lourds.

Mars tiré sur son char par des loups[modifier | modifier le code]

Mars sur son char tiré par des loups

Huile marouflée commandée pour le compartiment central du salon de Mars de l’appartement du Roi à Versailles. On compte dix années de travaux avec de nombreux arrêts de chantier.

L’œuvre représente un char entouré des génies de la guerre et dans le fond on aperçoit Saturne. Cette iconographie est complétée par deux scènes, rappelant la Terreur, la Crainte, et la Fureur épouvantant la Terre, et la Victoire conduite par l’Abondance et la Félicité, peintes respectivement par Houasse et Jouvenet. Dans les voussures, six médaillons en camaïeu exposent des épisodes militaires tirés de l’histoire ancienne. Ils constituent l’illustration de nombreux exemples permettant de situer l’action militaire de Louis XIV dans la continuité historique.

Autres oeuvres d’Audran Claude II[modifier | modifier le code]

  • Vénus, recevant de Vulcain les armes d’Enée
  • Study of a seated man (collection de Carl Gustav Tessin à Stockholm)
  • Le Char de Mars (château de Versailles)
  • César envoyant une colonie à Carthage (premier dessin préparatoire d’ensemble pour une composition du Grand Appartement du roi)
  • La dernière communion de Saint Denis (Toulouse, musée des Augustins)
  • La multiplication des pains (huile sur toile, peint pour l’Eglise des Chartreux, saisi à la Révolution)
  • Bacchus, l’automne ; Tenture des portières des dieux (manufacture des Gobelins)
  • Diane recevant les offrandes de ses servantes dans son temple (musée du Louvre)
  • Le Temps, l’Histoire et la Poésie (huile sur toile) (château des Tuileries, appartement du Grand Dauphin)
  • L’Inspiration (huile sur toile) (appartement du Grand Dauphin)
  • Projet pour le cabinet des Beaux Arts de Claude Perrault (1680)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Louis Antoine PRAT, "le dessin Français au XVIIème siècle", p.530.531
  • Barbara BREJON DE LAVERGNÉE, "dessins français du XVIIème siècle", bibliothèque Nationale de France, collections du département des estampes et de la Photographie, article Claude II Audran, 2014
  • Bénédicte GADY, "Peupler les cieux, les plafonds parisiens au XVIIème siècle", musée du Louvre, 2014
  • Guillaume KAZEROUNI, "L’idée et la ligne, dessins français du musée de Grenoble XVIème XVIIIème siècle", Somogy éditions d’art musée de Grenoble, p.72
  • Nicolas MILOVANOVIC, "Revue du Louvre, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon", Acquisitions p.93, 2003
  • Tierry BAJOU, "La peinture à Versailles XVIIème siècle",réunion des musées nationaux Buchet et Chastel, 1998, p.138
  • Dominique DENDRAEL, "Le morceau de Réception retrouvé de Claude II Audran", Bulletin de la société de l’Histoire de l’Art français publié avec le concours du centre National de la Recherche scientifique et de la Ville de Paris, 1675, p.31 à 35
  • Véronique BENOIT, "Claude II Audran : l’Ombre de Le Brun, Alexandre le Grand et les peintures du Roi", Gazette de l’Hôtel Drouot n°13
  • M. Louis BERTHOMIEU, "Catalogue descriptif et annoté des peintures et sculptures", 1923, Toulouse
  • Bénédicte GADY, "Acquisitions XVIIème siècle", Acquisitions 2013-2014, 2015, p.64
  • Françoise DEBAISIEUX, "Peintures françaises des XVIIème et XVIIIème siècle", Caen Musée des Beaux Arts, réunion des musées nationaux, musée des Beaux Arts de Caen, p.18.19
  • Françoise DEBAISIEUX, "Deux nouveaux tableaux de Claude II Audran", Bulletin de la Société de l’Histoire de l’Art Français, société de l’Histoire de l’Art Français, p.50 à 56, 2002