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Utilisateur:Blanchitout/Académie de musique Saint-Grégoire

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L'Académie de musique Saint-Grégoire est un Institut de musique sacrée, fondé en 1880[1] à Tournai (Belgique), agréé par la Communauté française de Belgique en qualité d'établissement d'enseignement secondaire artistique à horaire réduit en 1987[2].

Avant sa reconnaissance, cet établissement portait le nom d'École Saint-Grégoire.

Séminaire Épiscopal de Tournai, lieu de l'Académie de Musique Saint-Grégoire

Histoire[modifier | modifier le code]

Siège épiscopal depuis le Ve siècle, la Cathédrale Notre-Dame de Tournai est riche d'une longue tradition musicale : la présence d'une Maîtrise est attestée dès le Xe siècle. Ce cadre prestigieux voit naître, au XIIIe siècle, la célèbre Messe de Tournai (ou Tournay), plus ancienne Messe polyphonique connue[3].

Bien plus tard (vers 1840), en Italie, apparaît le Mouvement Cécilien. Ce courant liturgique, après une période marquée par un répertoire musical de type théâtral, entend renouer avec la grande tradition de la musique sacrée (chant grégorien et polyphonie vocale).

D'Italie, ce courant se propage en Autriche et en Allemagne, puis à l'Europe entière, annonçant ainsi, avec les travaux paléographiques menés en France à l'Abbaye de Solesmes, la Réforme Liturgique du Pape Pie X.

C'est ainsi que naissent, dans la plupart des pays européens, de nombreuses Écoles de Musique Sacrée. Lointaines héritières des Schola médiévales qui, naguère, assuraient la formation des chantres, elles forment des organistes, des choristes, des chefs de chœur et des compositeurs (inspirés par la doctrine chrétienne).

L'Institut Lemmens (1879) à Malines (B), la Schola Cantorum (1894) à Paris, L'Institut Pontifical de Musique Sacrée (1910) à Rome en sont quelques exemples.

Dans ce sillage naît, en 1880 à Tournai, l'École Saint-Grégoire.

Deux ecclésiastiques en sont à l'origine : les Chanoines Frédéric Maton (1827-1893) et Victor Durez (1848-1918), directeurs successifs de la Maîtrise de la Cathédrale de Tournai (jusque 1891, l'École Saint-Grégoire est placée sous l'égide des Frères des Écoles Chrétiennes de Saint-Luc[4]).

Premier directeur, le Chanoine Maton est diplômé du Conservatoire Royal de Musique de Bruxelles où il a été élève de François-Joseph Fétis. Musicien de qualité, il jouit de l'estime de compositeurs tels César Franck, Edgar Tinel et Peter Benoît.

En 1891, Mgr Isidore-Joseph du Rousseaux[5], évêque de Tournai, confie la direction de l'établissement à l'Abbé Joseph Dedoncker[6] (1863-1947). Comme son prédécesseur dans cette charge, il est également directeur de la Maîtrise de la Cathédrale.

La guerre de 1940 met un terme à sa longue carrière au cours de laquelle il formera, entre autres, les compositeurs et organistes Jean Absil[7] et Abel-Joseph Debourle[8].

En 1946, la destinée de l'École Saint-Grégoire échoit à l'abbé Abel Delzenne[9]. Homme d'initiative, il réorganise les cours (prenant conseil auprès de Mgr Jules Van Nuffel, directeur de l'Institut Lemmens), fait construire un ordre d'étude par la Maison Delmotte[10], organise les Matinées de Saint-Grégoire.

En 1981, devenu chanoine, l'Abbé Delzenne prend sa retraite. L'évêque de Tournai, Mgr Jean Huard, confie la direction de l'École à Henri Barbier[11], diplômé du Conservatoire Royal de Bruxelles, Maître de Chapelle et organiste de la Cathédrale de Tournai, lequel s'entoure d'une équipe de jeunes professeurs. Quelques années plus tard, en 1987, l'Académie de Musique Saint-Grégoire (nouveau nom qui lui est attribué) est classée parmi les établissements subventionnés par l'État.

Appelé à d'autres fonctions, Henri Barbier achève son mandat directorial en 1988.

La même année (1988), Stéphane Detournay, organiste diplômé du Conservatoire Royal de Musique de Bruxelles et docteur en musicologie, lui succède. Il met en place la nouvelle structure de l'établissement, tant aux plans pédagogique qu'administratif et gère son adaptation au Décret de 1998 qui repense intégralement l'organisation des Académies en Communauté française. En 2000, un deuxième orgue d'étude (dont il est auteur de projet) est installé. Dans le sillage de ses prédécesseurs, il affirme l'identité de l'établissement, organise des manifestations musicales thématiques et contribue rayonnement de l'institution par le biais de conférences et de publications (Le Courrier de Saint-Grégoire).

Directeurs[modifier | modifier le code]

  • 1880-1891 : Chanoine Frédéric Maton
  • 1891-1946 : Chanoine Joseph Dedoncker
  • 1946-1981 : Chanoine Abel Delzenne
  • 1981-1988 : Mr Henri Barbier
  • 1988 : Mr Stéphane Detournay

Les Matinées de Saint-Grégoire[modifier | modifier le code]

À l'initiative du Chanoine Abel Delzenne sont organisées, à partir de 1948, les Matinées de Saint-Grégoire. Parmi les personnalités qui collaborent à ces auditions en qualité d'interprète, de compositeur ou de conférencier, citons : Jean Absil (compositeur, professeur au Conservatoire de Bruxelles), Jules Bastin (Basse), Ernest Closson (musicologue), Abel Debourle (organiste, compositeur), Suzanne Daneau (pianiste, compositrice), André Dumortier (Lauréat du Concours Eugène Ysaÿe, professeur au Conservatoire Royal de Bruxelles, Directeur du Conservatoire de Tournai), Mireille Flour (Harpiste), Joseph Jongen (compositeur, directeur du Conservatoire Royal de Bruxelles), Jeanne Joulain (organiste, professeur au Conservatoire National de Région de Lille), Jean Langlais (organiste, compositeur), Maurice Guillaume (organiste et compositeur), Charles Van den Borren (Conservateur de la Bibliothèque du Conservatoire Royal de Bruxelles, professeur d'université).

Certaines œuvres sont créées lors de ces auditions. Parmi celles-ci, citons Thrène pour le Vendredi-Saint de Jean Absil (1956).

Extrait du manuscrit de la Messe de Tournai

La Messe de Tournay[modifier | modifier le code]

En 1949, dans le cadre de l'École Saint-Grégoire (à laquelle s'associe la Maîtrise de la Cathédrale), l'Abbé Delzenne donne la première audition (aux temps modernes) de la Messe de Tournay, plus ancienne messe polyphonique connue, retrouvée, identifiée et reconstituée par le musicologue français Edmond de Coussemaker.

Le Courrier de Saint-Grégoire[modifier | modifier le code]

En 2012, à l'initiative du directeur, Stéphane Detournay, une revue électronique mensuelle (de novembre à juillet) voit le jour : Le Courrier de Saint-Grégoire. Cette revue présente des informations relatives à l'établissement et propose une mise en perspective de ses activités (auditions, concerts thématiques, conférences, visites, etc). Elle est publiée sur le web par l'intermédiaire du site dédié au Séminaire Épiscopal de Tournai[12].

Localisation de l'Académie[modifier | modifier le code]

Au cours de son existence, l'École (puis Académie de Musique) Saint-Grégoire a déménagé à plusieurs reprises (toujours à Tournai).

Depuis 1986, ses locaux se situent au Séminaire Épiscopal de Tournai.

Enseignement[modifier | modifier le code]

Classé par le Ministère de la Communauté française de Belgique en 1987, l'Académie de Musique Saint-Grégoire, étant donné sa spécificité, a été intégrée au Décret organisant l'enseignement secondaire artistique à horaire réduit subventionné par la Communauté française au titre d'organisation particulière (2 juin1998).

Les certificats et diplômes qu'elle délivre sont équivalents à ceux délivrés dans les autres Académies et Conservatoires Communaux.

En outre, elle délivre un diplôme spécifique d'organiste apte aux fonctions liturgiques, reconnu par le Diocèse de Tournai.

Cours dispensés[modifier | modifier le code]

Formation théorique et pratique[modifier | modifier le code]

  • Formation musicale
  • Écriture-Analyse (et Harmonie Pratique)
  • Histoire - Analyse (et Histoire de la Facture d'orgue)

Formation instrumentale[modifier | modifier le code]

  • Orgue
  • Accompagnement liturgique
  • Clavecin
  • Continuo

Formation vocale[modifier | modifier le code]

  • Chant
  • Chant d'ensemble
  • Direction de Chœur

Activités[modifier | modifier le code]

L'Académie de Musique Saint-Grégoire organise de nombreuses activités: auditions, concerts thématiques, conférences, visites d'orgue et d'ateliers de facture d'orgue.

Une page facebook relaye périodiquement le calendrier de ces manifestations.

Anciens élèves[modifier | modifier le code]

  • Jean Absil : organiste, compositeur, pédagogue.
  • Henri Barbier : organiste, maître de chapelle, inspecteur de l'enseignement musical.
  • Abel-Joseph Debourle : organiste, compositeur.
  • Jean-Pierre Deleuze : compositeur, pédagogue.
  • Stéphane Detournay : organiste, musicologue, pédagogue.
  • David Dupire : pianiste, organiste, écrivain, pédagogue.
  • Roland Servais : organiste, musicologue, expert en facture d'orgue.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • DELZENNE (A.), "L'École Saint-Grégoire", in Revue Musica Sacra, n°2-3, 1947.
  • DELZENNE (A.), « L'École Saint-Grégoire » in Revue Tournai, reconstruction et avenir, n°26, 1948.
  • DELZENNE (A.), « L'École Saint-Grégoire : un peu d'histoire » in Église de Tournai, n°10, 1986.
  • DETOURNAY (S.), « De l'École Saint-Grégoire à l'Académie : Aperçu historique » in Revue Voce et Organo, n°4, 1995.
  • DETOURNAY (S.), « Histoire d'une résurrection [à propos de la Messe de Tournay] », in Le Courrier de Saint-Grégoire, Revue électronique de l'AMSG, n°48, 2016-VI.
  • DETOURNAY (S.), « Saint-Grégoire : un anniversaire et une histoire (première partie) », in Le Courrier de Saint-Grégoire, Revue électronique de l'AMSG, n°61, 2017-I.
  • DETOURNAY (S.), « Saint-Grégoire : un anniversaire et une histoire (deuxième partie) », in Le Courrier de Saint-Grégoire, Revue électronique de l'AMSG, n°62, 2017-II.
  • DEWONCK (P.), « Les musiciens d'entre les deux guerres », in La Musique en Wallonie et à Bruxelles, t. II, La Renaissance du Livre, 1982.
  • GUIDE (R. de), Jean Absil, vie et œuvre, Tournai, Casterman, 1965.
  • MADULF (Frère J.), « La Maîtrise de la Cathédrale de Tournai. Ce qu'elle fut, ce qu'elle est », in Musica Sacra, t. XXVII (1930).
  • ROUET (P.), « Entretien avec Stéphane Detournay », in Orgues Nouvelles, n°51, 2020. (ISBN 9782490483105)
  • ROUSSEAUX (Mgr du), « Lettre de Mgr du Rousseaux [à propos de l'École Saint-Grégoire] », in Semaine religieuse du diocèse de Tournai, 1881.
  • « La restauration de l'École Diocésaine de Musique Religieuse", L'Observateur, Ath, 1948.
  • SERVAIS (R.), Les facteurs d'orgues Delmotte, Université de Louvain-la-Neuve, 1986.
  • VERDIERE (E.), « L'École Saint-Grégoire et la Maîtrise de la Cathédrale », in Nord-Eclair, 1959.
  • VERHEYDEN (T.), « Abel-Joseph Debourle, organiste-compositeur (1899-1990)», in Mémoires de la Société Royale d'Histoire et d'Archéologie de Tournai, tome X, 2000.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (fr) Frère J. Madulf, « Maîtrise de la Cathédrale de Tournai. Ce qu'elle fut, ce qu'elle est. », Musica sacra, t. XXVII, p. 221; t. XXVIII, pp. 24-33,‎ 1930 (t. xxvii) ; 1931 (t. xxviii)
  2. « Annuaire de l'Enseignement de la Communauté française. »
  3. « la musique de l'ars nova - la Messe de Tournai », sur www.quatuor.org (consulté le )
  4. « historique », sur ESA Saint Luc Tournai (consulté le )
  5. Isidore- Joseph du Rousseaux, « Lettre de Mgr du Rousseaux, Evêque de Tournai », Semaine religieuse du diocèse de Tournai,‎
  6. « Maitres De Chapelle - Maîtrise de la Cathédrale de Tournai », sur www.maitrise.be (consulté le )
  7. Philippe Dewonck, « Les compositeurs d'entre les deux guerres », La musique en Wallonie et à Bruxelles, tome II, La Renaissance du livre, p. 400.,‎
  8. Théo Verheyden, « Abel-Joseph Debourle organiste-compositeur (1899-1990) », Mémoires de la Société Royale d'Histoire et d'Archéologie de Tournai, tome X.,‎
  9. « Maitres De Chapelle - Maîtrise de la Cathédrale de Tournai », sur www.maitrise.be (consulté le )
  10. « DtBOB : Inspelingen », sur www.dtbob.org (consulté le )
  11. « Maitres De Chapelle - Maîtrise de la Cathédrale de Tournai », sur www.maitrise.be (consulté le )
  12. « Accueil - Séminaire de Tournai », sur www.seminaire-tournai.be (consulté le )

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