Une vieille histoire. Nouvelle version

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Une vieille histoire
Nouvelle version
Auteur Jonathan Littell
Pays Drapeau de la France France
Genre Roman
Éditeur éditions Gallimard
Collection NRF
Date de parution
Type de média papier
Nombre de pages 375
ISBN 978-2-07-277684-7

Une vieille histoire est un roman de Jonathan Littell publié en aux éditions Gallimard, ayant obtenu le Prix Sade 2018 et le Prix Renaudot poche 2019.

Résumé

La première version se composait de deux récits indépendants, de cinq séquences chacun. La nouvelle version comporte trente-cinq séquences réparties en sept récits indépendants.

Dans chaque récit, un personnage sort d'une piscine où il fait des longueurs, et retourne à l'eau en fin de récit dans une autre piscine.

Le personnage s'engage dans un couloir, en survêtement ou en jogging et baskets, et court dans la pénombre, seul (en général), se heurte aux murs, passe devant diverses ouvertures remarquées à la dernière seconde (galeries de traverses ou ouvertures de puits de sécurité), sue beaucoup, et finit par avoir le regard accroché par quelque chose de lumineux, qui se trouve être une poignée de porte.

Il pénètre alors dans un espace privé, au sol mou, appartement, studio, chambre, où quelqu'un est assis face à la fenêtre fermée et volets fermés. Suit une relation sexuelle, tarifée ou non, violente. Il est impossible de régler le thermostat, et l'électricité est également défectueuse. Après l'épisode toilette, baignoire, douche, le personnage choisit une des deux portes de sortie, puis c'est un long couloir obscur...

Il pénètre alors dans un grand jardin familier, éventuellement avec piscine, où quelqu'un lui dit Enfin ! et l'accompagne à l'étage d'une maison pour se doucher, changer de vêtements (fournis), avant une soirée entre amis. Il peut y avoir un très jeune garçon à qui il faut décortiquer les langoustines, et/ou un père et une mère, une reproduction de La Dame à l'hermine. Le repas achevé, la nuit sexuelle peut commencer, en petits groupes. Au petit matin, une pomme verte, une douche, un rhabillage comme la veille à l'arrivée, et on ressort pour une course en couloir mal éclairé.

Le personnage pénètre alors dans un troisième lieu, privé ou non, où d'autres aventures surviennent. Puis, il reprend une des portes disponibles, pour un long couloir obscur...

Essai d'analyse

Aucun nom, de personne ni de lieu, n'est fourni, mais le contexte est occidental, avec quelques personnages blonds à peau claire Aucune référence temporelle n'est donnée, autre que technologique (fusible, réfrigérateur, interphone, téléphone, télévision, caméra, tablette), mais le récit porte à chaque fois sur une durée d'environ vingt-quatre heures, avec des phases de sommeil, d'ingestion, d'excrétion, de toilette, de sexe, de course. Le récit est rétrospectif, aux temps du passé, à la première personne du singulier, avec un narrateur-protagoniste différent à chaque fois.

Le personnage principal est généralement présenté comme jeune (25-35 ans), nageur accompli, homme ou femme, hétérosexuel ou homosexuel ou bisexuel ou transsexuel. Au troisième, le protagoniste se retrouve dans un village de cases en Afrique, puis dans un groupe de prisonniers encordés vers un camp de guerriers, façon Boko Haram. Au quatrième, le protagoniste est une jeune femme, qui se rend à son emploi de militaire sniper dans une scène de guerre. Au cinquième récit, le protagoniste est l'enfant blond : activités et relations sont très différentes des six autres. Au sixième récit, les déplacements se réalisent en voiture, et le trans est engagé dans une relation avec un chef mafieux en une sorte de guerre des gangs et de la police.

Parmi les différents motifs récurrents : un enregistrement de concerto pour piano de Mozart ou un extrait de Don Giovanni, une reproduction de La Dame à l'hermine, un jeu de soldats de plomb et une caméra pour filmer les batailles, un mur de photos de famille avec l'enfant et un de ses parents, des livres de photos de nus, les herbes vertes dans la chambre (drap, housse, dessus de lit, tissu), des pommes, un chat, des fourmis rouges dévoreuses (dans un documentaire à la télévision (p. 216-218)), une glycine...

Les personnages sont très sensibles à leurs sensations (chaud/froid, sec/humide, faim/soif, toucher, plaisir/douleur), peu sensibles à leurs émotions, à part l'attraction et la répulsion, le désir et la colère. Le sixième récit présente le seul cas de sentiment ou de sentimentalisme : mon amant, éperdue d'amour (p. 316). Aucune référence n'est faite à une réflexion sociale, politique, éthique, philosophique, religieuse.

Les scènes sexuelles (verges, fesses, seins, testicules, vulves tapes, gifles, grognements, gémissements, cris...), à deux et plus souvent en groupe, parfois filmées, s'accompagnent souvent de prise de cocaïne (me délectant du frémissement nerveux qui traversait mon corps et le cambra (p. 304. Le protagoniste observe (et s'observe) cet étrange assemblage mouvant de chair (p. 306), de figures, de positions, de pénétrations, dans des miroirs parfois éclatés. Le personnage revendique une perte d'identité ou de conscience : Je n'étais plus que cette peau et ces organes tièdes qu'elle contenait comme un condamné cousu dans son sac, grinçant doucement dans le jeu de leur agencement nocturne (p. 286), je perdais pied et chutais, et pour rien au monde n'aurais voulu me rattraper (p. 312), mon corps, une coquille vide, tout juste fonctionnelle (p. 151), tout comme le récit que je tente maintenant de cet événement inouï, je faisais eau de toute part, je fuyais, mais en moi-même, libre à jamais (p. 291).

Certains épisodes sont plus que d'autres propices à des motifs stéréotypés : Douchez-vous là, ordonna l'hôtesse. Vous puez la transpiration et ces messieurs n'aiment pas ça. Vous vous croyez où, enfin ? C'est impossible (p. 137, Un brouhaha feutré emplissait le grand salon. Leurs talons plantés dans une épaisse moquette écrue, piquée d'étoiles dorées, des jeunes femmes élégantes et racées conversaient poliment avec des hommes en costumes d'affaires, bien plus âgés qu'elles (p. 139) ou encore ce mur constellé d'anus (p. 346).

Certaines scènes sont suggérées comme étant des rêves. Le protagoniste se déplace, se perd ou se trouve dans des sortes de labyrinthes (couloirs, parfois routes)(seule dans ma bulle de cuir, de verre et de métal, fonçant vers... (p. 282). En ce sens, le texte se rapproche d'œuvres littéraires érotiques (Alain Robbe-Grillet, Dominique Aury, Catherine Millet...), mais aussi de scénarios de jeux vidéo érotiques.

Réception

Le livre semble avoir fait scandale, il en reste peu de critiques[1],[2],[3],[4],[5],[6].

Notes et références

Annexes

Articles connexes

Liens externes