Shirō Kido

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Shirō Kido
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Shirō Kido en 1952.
Nom de naissance Shirō Kitamura
Naissance
Tokyo (Japon)
Nationalité Drapeau du Japon Japonais
Décès (à 82 ans)
Profession Producteur
Homme d'affaires
Films notables Mon amie et mon épouse

Shirō Kido (城戸四郎, Kido Shirō?), né le et mort le , est un homme d'affaires et un producteur japonais. Directeur des studios Shōchiku de Kamata à partir de 1924 puis de ceux d'Ōfuna (ja), il devient ensuite président de la Shōchiku de 1954 jusqu'à sa mort en 1977. Son vrai nom est Shirō Kitamura (北村四郎, Kitamura Shirō?).

Biographie[modifier | modifier le code]

Shirō Kido, né Shirō Kitamura, est le 4e fils d'une famille qui tient un restaurant de style occidental. Il fait des études de droit à l'université de Tokyo puis entre dans une société de négoce. En 1922, une connaissance de la famille, le président de la Shōchiku Takejirō Otani, lui propose un travail de comptable qu'il accepte puis, peu de temps après, se marie avec Tsuru Kido, elle-même membre de la famille de Takejirō Otani[1]. Adopté par la famille de sa femme, il prend le nom de Shirō Kido[1].

Studios Kamata de la Shōchiku dans les années 1920.

Le grand séisme de Kantō de 1923 endommage durement les studios Shōchiku de Kamata, la majorité des personnels sont transférés aux studios de Kyoto tandis que Shirō Kido est chargé de relancer la production de film à Kamata avec le seul réalisateur encore présent, Yasujirō Shimazu[1]. En l'absence de grandes vedettes et de réalisateurs marquants, ils créent un nouveau genre réaliste, mettant en scène la vie quotidienne des simples citoyens, avec un humour mêlé de tristesse[2]. Il est ensuite nommé directeur du studio Kamata en [3].

Découvrant le système Photophone de la RCA lors d’un voyage à New York en 1928, Shirō Kido s'entoure de techniciens capables d'élaborer une technologie sonore 100% japonaise et produit Mon amie et mon épouse (マダムと女房, Madamu to nyōbō?, 1931), réalisé par Heinosuke Gosho, qui devient le premier film japonais entièrement parlant[4].

Avec la généralisation du parlant, la Shōchiku quitte ses studios de Kamata à Tokyo en 1936 pour s'installer à Ōfuna (ja) dans la préfecture de Kanagawa, car il faut des studios plus grands et plus calmes pour les prises de son[5].

En 1937 a commencé la seconde guerre sino-japonaise et le est mise en application au Japon la loi sur le cinéma qui vise à placer toute la création cinématographique sous le contrôle du gouvernement[6]. Les studios de la Shōchiku n'échappent pas au cinéma de propagande, si bien qu'aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement japonais, sous la pression de l'occupant américain, ordonne au syndicat japonais des employés du film de dresser une liste des « criminels de guerre » au sein de l'industrie, classés en trois catégorie A, B et C[7]. Shirō Kido est classé « criminel de guerre » de catégorie A avec vingt-deux autres personnes et à ce titre est démis de ses fonctions en [7],[8].

Shirō Kido ne réintègre la Shōchiku qu'en peu après le début de la guerre de Corée[8], il en devient ensuite le président en 1954 et occupe cette fonction jusqu'à sa mort en 1977.

Filmographie sélective[modifier | modifier le code]

Producteur[modifier | modifier le code]

Scénariste[modifier | modifier le code]

Réalisateur[modifier | modifier le code]

  • 1931 : Runpen to sono musume (ルンペンとその娘?)

Récompenses et distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) Mark Schilling, Shiro Kido : Cinema Shogun, Livre numérique, , 55 p.
  2. Tadao Satō (trad. du japonais), Le Cinéma japonais (tome I), Paris, Éditions du Centre Pompidou, , 264 p. (ISBN 2-85850-919-0), p. 93
  3. Donald Richie (trad. de l'anglais), Le Cinéma japonais, Monaco, Éditions du Rocher, , 402 p. (ISBN 2-268-05237-0), p. 56 à 58
  4. [PDF] 100 ans de cinéma japonais (1re partie), le cinéma d'avant 1945 : naissance d'une industrie, éclosion d'une modernité - Rétrospective du 26 septembre au 22 octobre dans le cadre de Japonismes 2018 - Cinémathèque française
  5. Tadao Satō (trad. du japonais), Le Cinéma japonais (tome I), Paris, Éditions du Centre Pompidou, , 264 p. (ISBN 2-85850-919-0), p. 206
  6. Tadao Satō (trad. du japonais), Le Cinéma japonais (tome I), Paris, Éditions du Centre Pompidou, , 264 p. (ISBN 2-85850-919-0), p. 208
  7. a et b Donald Richie (trad. de l'anglais), Le Cinéma japonais, Monaco, Éditions du Rocher, , 402 p. (ISBN 2-268-05237-0), p. 134
  8. a et b Tadao Satō (trad. du japonais), Le Cinéma japonais (tome II), Paris, Éditions du Centre Pompidou, , 324 p. (ISBN 2-85850-930-1), p. 22

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (ja) Shirō Kido, 日本映画伝 : 映画製作者の記錄 [« Nihon eigaden : Eiga seisakusha no kiroku »] (autobiographie), Bungei Shunju Shinsha,‎
  • (en) Mark Schilling, Shiro Kido : Cinema Shogun, Livre numérique, , 55 p.
  • (en) Marianne Lewinsky et Peter Delpeut, Kido Shiro : producer of directors : in celebration of Shochiku Centennial, Nederlands Filmmuseum, , 48 p. (ISBN 978-90-71338-07-6)

Liens externes[modifier | modifier le code]