Semilla

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Mouvement Semilla
(es) Movimiento Semilla
Image illustrative de l’article Semilla
Logotype officiel.
Présentation
Secrétaire général Abelardo Pinto
Fondation (comme organisation politique)
(comme parti politique)
Siège 13 calle, 2-14 zona 1 Guatemala
Slogan « Faisons l'Histoire » (espagnol : Hagamos História)
Organisation jeunesse Jeunesse Semilla
Positionnement Centre à centre gauche[1],[2]
Idéologie Social-démocratie[3]
Social-libéralisme[4]
Lutte contre la corruption[4]
Couleurs Turquoise, pourpre et vert
Site web movimientosemilla.gt
Représentation
Députés
23  /  158
Parlement centraméricain
1  /  20

Le Mouvement Semilla (en espagnol : Movimiento Semilla), connu simplement sous le nom de Semilla, est un parti politique guatémaltèque enregistré par le Tribunal suprême électoral du Guatemala comme organisation politique le puis comme parti politique le .

Histoire[modifier | modifier le code]

Le Mouvement Semilla est enregistré par le Tribunal suprême électoral du Guatemala le . Le parti débute comme un groupe d'analyse qui émerge peu après les manifestations de 2015, qui ont conduit à la démission du président de la République Otto Pérez Molina et de se vice-présidente Roxana Baldetti[5],[6]. Parmi ses membres fondateurs figurent Edelberto Torres Rivas, Samuel Pérez Álvarez, Bernardo Arévalo, Lucrecia Hernández Mack, Jonathan Menkos, Irma Alicia Velásquez Nimatuj, Patricia Orantes et Alberto Fuentes Knight[7], ce dernier est écarté du comité encore en formation jusqu'à sa capture en 2018 en raison de son implication présumée dans une affaire de corruption liée au projet Transurbano[8],[9].

Élection présidentielle de 2019[modifier | modifier le code]

Par la suite, le Mouvement Semilla se rapproche et entre en relation avec l'ancienne procureure générale Thelma Aldana pour une éventuelle candidature présidentielle de 2019 et une coalition avec Rencontre pour le Guatemala (es) et le Mouvement libre (Movimiento Libre). Après les enquêtes de la procureure générale María Consuelo Porras et du commissaire de la CICIG Iván Velásquez Gómez, qui demande la levée de l'immunité parlementaire de Nineth Montenegro, secrétaire générale de Rencontre pour le Guatemala pour un éventuel financement électoral anonyme, la recherche d'une possible coalition cesse. Le , Semilla, alors organisation politique, satisfait aux exigences et devient officiellement un parti politique le même jour[10],[11],[12],[13].

Le , Semilla annonce officiellement la candidature présidentielle de l'ancienne procureure générale du Guatemala Thelma Aldana[14]. Son colistier est l'économiste Jonathan Menkos, qui est très proche de Fuentes Knight[15]. À cette époque, Aldana déclare que Semilla a de nombreuses « similitudes » avec le parti Nouvelles Idées du président salvadorien Nayib Bukele, venu la soutenir[1].

En août 2019, la Commission internationale contre l'impunité au Guatemala dépose une plainte pour une affaire d'espionnage et d'écoutes téléphoniques illégales. Ces actions seraient intentées par le ministre de l'Économie de l'époque, Acisclo Valladares Urruela, contre les membres de Semilla, Pérez Álvarez, Hernández Mack et Patricia Orante[16]. L'affaire est classée en [17].

Élection présidentielle de 2023[modifier | modifier le code]

Le , le député Bernardo Arévalo est désigné comme candidat à la présidence, aux côtés de la chimiste biologiste Karin Herrera comme candidate à la vice-présidence pour l'élection de 2023[18],[19].

Les résultats du premier tour donne Arévalo en deuxième position avec plus de six cent mille voix, le positionnant donc en ballottage avec Sandra Torres de l'Union nationale de l'espérance[20]. L'ascension d'Arévalo est considérée comme une « surprise » par BBC News[20] et El País[21]. Semilla O’Brien également obtenu un résultat relativement élevé, qui l'a positionne comme la troisième force politique au Congrès, au Parlement centraméricain et dans la ville de Guatemala. La parti obtient également des résultats municipaux mitigés dans la quasi-totalité des départements du Guatemala[20].

Positions politiques[modifier | modifier le code]

Le parti se définit comme un mouvement politique démocratique et pluriel, il explique aussi que son identité politique est écologique et progressiste, bien que des membres de différents secteurs et idéologies de la société guatémaltèque appartiennent également au parti. Le parti politique a 5 principes idéologiques :

  1. La construction de la démocratie ;
  2. L'équité comme axe directeur de l'action publique ;
  3. La reconnaissance d'un pays pluriel ;
  4. Stimuler l'économie humaine ;
  5. Respect de la nature.

Positions internationales[modifier | modifier le code]

Semilla condamne les gouvernements du Nicaragua et du Venezuela, les qualifiant de « systèmes dictatoriaux »[22]. Semilla a notamment proposé et voté en faveur d'une motion visant à ne pas reconnaître les résultats des élections générales nicaraguayennes de 2021[23].

En mars 2022, les députés de Semilla et d'autres partis d'opposition ont pris la parole pour une proposition législative visant à exhorter le président de la République Alejandro Giammattei à prendre des mesures contre la Russie pour son invasion de l'Ukraine. La proposition comprend l'annulation de la licence d'exploitation minière de la société Compañía Guatemalteca de Níquel, S. A. (Pronico), qui appartient à la société russe Solway Investment Group. En outre, l'annulation du contrat d'acquisition des vaccins Spoutnik V avec le gouvernement russe est aussi demandée[24].

Controverses[modifier | modifier le code]

En 2020, l'épouse de Fuentes Knight, Ana Cristina Castañeda, se plaint du « peu de soutien » que le parti apporte à son mari après l'affaire dans laquelle il est impliqué et qu'« Ils les ont pratiquement mis de côté » selon ses paroles, en plus du fait que dans plusieurs blogs, elle exprime des désaccords avec la direction du parti[25]. En février 2021, la fondatrice Suzanne Brichaux et pré-candidate députée pour le Sacatepéquez en 2019 est expulsée du parti au motif d'usurpation de ses fonctions et violation du règlement intérieur[26]. Brichaux fait valoir que tout est dû à « remettre en question la direction »[25].

En décembre 2021, le parti ignore le député José Alberto Sánchez Guzmán pour avoir « sauté » la discipline du parti en ayant voté en faveur de la concession de la construction et de l'exploitation de l'autoroute Escuintla-Puerto Quetzal, Sánchez Guzmán rejoint finalement le parti de droite Union républicaine[27]. En 2022, le député Luis Fernando Pineda Lemus se détache de Semilla en bons termes et rejoint le parti Vision avec valeurs[28].

En juillet 2023, durant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle, le Parquet spécial contre l’impunité annonce « une nouvelle affaire de corruption dénommée “Corruption Semilla”, pour laquelle le juge Fredy Orellana a ordonné la suspension du parti politique Semilla ». Si cette annonce était rendue effective, la candidature de Bernardo Arévalo au deuxième tour serait rejetée. La loi électorale prévoit cependant qu’un parti politique ne peut être suspendu quand une élection est en cours, amenant la Cour constitutionnelle à suspendre l’ordonnance. La société civile guatémaltèque a également immédiatement manifesté son indignation ; des communiqués émanant de l’Église catholique, des universités, des communautés autochtones et des organisations de défense des droits humains ont demandé le respect du processus électoral[29].

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Élections présidentielles[modifier | modifier le code]

Élection Candidats Premier tour Second tour Statut
Président Vice-président Voix % Voix %
2019 Thelma Aldana Jonathan Menkos NC NC NC NC Disqualifié
2023 Bernardo Arévalo Karin Herrera 653 486 15,51 2 441 661 60,90 Vainqueur

Élections législatives[modifier | modifier le code]

Élection Voix % Sièges +/– Statut
2019 211 691 5,36
7  /  160
Nv Opposition
2023 488 692 8,82
23  /  160
en augmentation 16 Arévalo

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (es) Saúl Hernández, « Partido de Thelma Aldana : « Hay muchas coincidencias con Bukele » », sur focostv.com, Focos, (consulté le )
  2. (es) Carlos Malamud et Rogelio Núñez, « Claves electorales en América Latina en 2023 », sur realinstitutoelcano.org, Real Instituto Elcano, (consulté le )
  3. (es) Elsa Cabria, « Movimiento Semilla : las raíces para un partido (con ideología) de centro izquierda », sur nomada.gt, Nomada, (consulté le )
  4. a et b Mikaël Faujour, « Élections au Guatemala : après la voyoucratie et l'extrême droite, l'espoir ou le narco-État ? », sur marianne.net, (consulté le ).
  5. (es) Martín Rodríguez Pellecer, « ¿Quién pagó la cuenta de la reunión ‘presidencial’ de Thelma Aldana? Y otras respuestas clave », sur nomada.gt, Nomada, (consulté le )
  6. (es) Ana González, « Oscar Clemente Marroquín habla de reunión con Thelma Aldana », sur republica.gt, República, (consulté le )
  7. (es) Alberto Pradilla, « Cómo pasó Semilla de grupo de análisis a querer competir en las elecciones », sur plazapublica.com.gt, Plaza Publica, (consulté le )
  8. (es) Rédaction, « Esto dice el Movimiento Semilla tras la captura de Fuentes Knight », sur soy502.com, Soy 502, (consulté le )
  9. (es) Rédaction, « #CasoTransurbano : Movimiento Semilla y Oxfam defienden a su fundador y presidente, Juan Alberto Fuentes Knight », sur guatevision.com, Guatevision, (consulté le )
  10. (es) Rédaction, « Diez grupos sueñan con ser  partidos políticos », Crónica, (version du sur Internet Archive)
  11. (es) Ana González, « Conozca la oferta electoral que podríamos tener en el 2019 », sur republica.gt, República, (consulté le )
  12. (es) Saira Ramos, « Movimiento Semilla alcanza número mínimo de afiliados », sur publinews.gt, Publinews, (consulté le )
  13. (es) Condy Espina, « El acercamiento lo buscó Thelma Aldana », sur elperiodico.com.gt, El Periodico, (version du sur Internet Archive)
  14. (es) Rédaction, « Movimiento Semilla anuncia a Thelma Aldana como su presidenciable », sur soy502.com, Soy 502, (consulté le )
  15. (es) Luis González, « Principal hombre de confianza de Juan Alberto Fuentes Knight, es vicepresidenciable de Semilla », sur republica.gt, República, (consulté le )
  16. (es) Hedy Quino, « Semilla podría accionar por nuevo caso que involucra a Acisclo Valladares », sur lahora.gt, La Hora, (consulté le )
  17. (es) César Pérez Marroquín et Edwin Pitán, « Sala cierra investigación por espionaje contra el exministro de Economía Acisclo Valladares Urruela », sur prensalibre.com, Prensa Libre, (consulté le )
  18. (es) Henry Montenegro et Ana Lucía Ola, « El binomio presidencial del partido Movimiento Semilla es Bernardo Arévalo y Karin Herrera », sur prensalibre.com, Prensa Libre, (consulté le )
  19. (es) « Binomio presidencial del Movimiento Semilla (DGRC-250-2023) » [PDF], sur tse.org.gt, Tribunal suprême électoral du Guatemala (consulté le )
  20. a b et c (es) Marcos González Díaz, « Elecciones en Guatemala: quiénes son Sandra Torres y Bernardo Arévalo, la eterna candidata y el aspirante sorpresa que se disputarán la presidencia », sur bbc.com, BBC News, (consulté le )
  21. (es) Rédaction, « Sorpresa en Guatemala », sur elpais.com, El País, (consulté le )
  22. (es) Luis González, « Bernardo Arévalo de Semilla dice cómo harán para formalizar a los que "comercian sin tributar" », sur republica.gt, República, (consulté le )
  23. (es) César Pérez Marroquín et Henry Montenegro, « Elecciones en Nicaragua: quiénes son los 76 diputados que votaron en contra de iniciativa para desconocer “ilegítima” reelección de Ortega », sur prensalibre.com, Prensa Libre, (consulté le )
  24. (es) Manuel Garcia, « Oficialismo protegió a Giammattei sobre petición de cancelar contrato minero y Sputnik V », sur lahora.gt, La Hora, (consulté le )
  25. a et b (en) Carlos Enrique Castañeda Boer, « La infamia y la traición viven en Movimiento Semilla », sur relato.gt, Relato, (consulté le )
  26. (es) Saira Ramos, « Excandidata a diputada de Semilla denuncia expulsión “arbitraria” », sur republica.gt, República, (consulté le )
  27. (es) Manuel Garcia, « Semilla separa y acusa de traición al diputado José Alberto Sánchez Guzmán », sur lahora.gt, La Hora, (consulté le )
  28. (es) Jessica Gramajo, « Diputado Luis Pineda se desliga de la bancada Semilla », sur soy502.com, Soy 502, (consulté le )
  29. « Au Guatemala, les interférences du « pacte des corrompus » dans l’élection présidentielle », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]