Salvinia molesta

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Salvinia molesta est une fougère aquatique, originaire du sud-est du Brésil.

Description

Aspect général

C'est une plante flottante libre, c'est-à-dire qui est non ancrée au sol, et qui reste à la surface de l'eau.

Feuillage

Les frondes mesurent 0,5 à 4 cm en largeur et en longueur, avec une surface tomenteuse, et produites par paires avec une troisième fronde modifiée semblable à une racine qui est suspendue dans l'eau.

Reproduction

Cette espèce se reproduit uniquement par reproduction asexuée. Elle est capable de croître extrêmement rapidement, débutant à partir de petits fragments et doublant en population en très peu de jours, avec pour résultat le recouvrement de mares, réservoirs et lacs par un tapis flottant épais de 10 à 20 cm (rarement plus de 60 cm).

Distribution

Aire d'origine

L'espèce est originaire des zones tropicales d'Amérique du Sud[1].

Caractère envahissant

Cette espèce est considérée comme une plante envahissante adventice dans certaines parties du monde, notamment la Nouvelle-Calédonie où elle a été introduite en 1956 par des aquariophiles[1],[2],[3].

Les impacts négatifs sont multiples. Premièrement, le tapis qu'elle forme empêche la lumière solaire d'atteindre d'autres organismes photosynthétiques, comme les algues qui oxygènent l'eau. Deuxièmement, elle fournit des gîtes larvaires propices au développement des moustiques, qui en Nouvelle-Calédonie peuvent être porteurs de la dengue. Troisièmement, elle perturbe les activités économiques liées à son milieu (pêche, barrages hydro-électriques)[1]. En Nouvelle-Calédonie, le Code de l'environnement de la Province Sud interdit l’introduction dans la nature de cette espèce ainsi que sa production, son transport, son utilisation, son colportage, sa cession, sa mise en vente, sa vente ou son achat[4].

En Europe, Salvinia molesta est inscrite depuis 2019 dans la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union européenne[5]. Cela signifie qu'elle ne peut pas être importée, cultivée, commercialisée, plantée, ou libérée intentionnellement dans la nature, et ce nulle part dans l’Union européenne[6].

Lutte biologique

La lutte biologique a donné des résultats efficaces en Australie, avec un petit charançon, Cyrtobagous salviniae, que l'on trouve dans le biotope d'origine de Salvinia molesta, un papillon, Samea multiplicalis, et une sauterelle, Paulinia acuminata. Cette lutte nécessite 1 à 3 ans de suivi[1].

Références

  1. a b c et d Groupe espèces envahissantes, Plantes envahissantes pour les milieux naturels de Nouvelle-Calédonie, Nouméa, Agence pour la prévention et l'indemnisation des calamités agricoles ou naturelles (APICAN), , 222 p., pp. 92-93
  2. Bernard Suprin, Mille et une plantes en Nouvelle-Calédonie, Nouméa, Editions Photosynthèse, , 382 p. (ISBN 9782952731638), p. 149
  3. Vanessa Hequet, Mickaël Le Corre, Frédéric Rigault, Vincent Blanfort, Les espèces exotiques envahissantes de Nouvelle-Calédonie, IRD, Institut de Recherche pour le Développement, , 87 p. (lire en ligne), p. 17
  4. Code de l'environnement de la Province Sud, Nouméa, , 346 p. (lire en ligne), p. 147
  5. « List of Invasive Alien Species of Union concern - Environment - European Commission », sur ec.europa.eu (consulté le )
  6. « RÈGLEMENT (UE) No 1143/2014 du parlement européen et du conseil du 22 octobre 2014 relatif à la prévention et à la gestion de l'introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes »

Liens externes

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