Rosa Bordas

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Rosa Bordas
Description de l'image Rosa Bordas, photographiée par Emile Robert (1870).JPG.
Nom de naissance Marie-Rosalie Martin
Naissance
Monteux, Vaucluse, France
Décès (à 61 ans)
Activité principale Chanteuse populaire
Style Opéra

Marie-Rosalie Martin, épouse Bordas, née le à Monteux (Vaucluse) où elle est morte le , est une chanteuse populaire à la fin du Second Empire, et en 1871 durant la Commune de Paris.

Biographie[modifier | modifier le code]

Rosa Bordas est née dans une famille de tradition montagnarde de Monteux où ses parents tiennent le café « rouge » de la ville[1]. Selon Amédée Burion, son ami et impresario, elle déclare avoir appris à chanter sur les genoux de son grand-père en 1848[2]. C'est dans ce café qu'elle débute dans la chanson avant de commencer à tourner dans plusieurs autres cafés-chantants dans le Midi[1]. À 17 ans, elle épouse Étienne Bordas, le musicien qui a l'habitude de l'accompagner, depuis ses débuts, au violon, à l'accordéon ou à la guitare[3]. C'est à cette époque qu'elle rencontre Frédéric Mistral, qu'elle admire et avec qui elle entretiendra une correspondance à la fin de sa vie.

En 1869, elle monte à Paris et se fait connaître au Grand Concert parisien ainsi qu'au Théâtre du Châtelet sous le nom de « la Bordas »[4]. Début 1870, à la déclaration de guerre, elle interprète La Marseillaise un drapeau tricolore à la main[4],[1]. Dans ses chansons, elle aborde des sujets politiques et sociaux comme avec Plus de frontières !, La Canaille ou L'Âme de la Pologne[5].

Lors de la Commune de Paris, elle chante, entre le 6 et 21 mai 1871, aux Tuileries[6] pour rassembler des fonds pour les blessés de la Fédération de la Garde nationale[1],[7]. Elle monte sur scène vêtue d'un Péplos blanc, enveloppée dans un grand drapeau rouge[8].

Après la Commune, elle tombe dans l'oubli et lors de son retour sur scène trois ans plus tard, elle est critiquée par la presse conservatrice. Elle se retire alors de la vie publique jusqu'à l'avènement de la Troisième République, connaissant alors trois à quatre ans de succès avant de prendre sa retraite[1].

Elle passe les dernières années de sa vie à Alger, dans l'anonymat complet[9]. Elle est enterrée à Monteux[10].

Rosa Bordas

Hommage[modifier | modifier le code]

À la demande de Rosa Bordas, Ernest Chebroux, alors président de la goguette de la Lice chansonnière, a tracé ces vers au bas d'un portrait de l'artiste drapée dans l'étendard français[11] :

« À voir ce mâle visage
Et ces traits pleins de fierté,
On se dit : Est-ce l'image
De la jeune Liberté ?
Est-ce la Muse guerrière,
Tenant ferme le drapeau
Qui guidait à la frontière
Les phalanges de Marceau ?
Non, c'est Bordas, ardente femme,
Artiste qui sait, à la fois
Prendre des accents dans son âme,
Mettre son âme dans sa voix. »

  • En 2011, une exposition sur sa vie est organisée à l'Office du tourisme de sa ville natale, Monteux[12].
  • Une rue de Monteux porte son nom[13].
  • La Mountelenco, de Frédéric Mistral (Armana prouvençau, p.60, 1873).
  • La Mountelenco (Rosa Bordas), brochure de Marie Broussais, ADG Paris.
  • Rosa Bordas, rouge du Midi, par François Chevaldonné (L'Harmattan, 2012).
  • En 2022, la brasserie "La Canaille" crée une bière Rosalie Bordas (American Pale Ale)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e « Bordas Rosa [Bordas Rosalie, née Martin] - Maitron », sur maitron.fr (consulté le ).
  2. Burion, Amédée, Rosa Bordas : sa biographie, appréciations de la presse, études littéraires, épilogue / documents, Paris, Ludovic Vieillot, Paris, , 32 p. (lire en ligne)
  3. Louis-Henry Lecomte, Rosa Bordas, artiste lyrique (revue "La Chanson" n°6), Paris,
  4. a et b Maria Spyropoulou Leclanche, Le refrain dans la chanson française de Bruant à Renaud, Presses Univ. Limoges, , 329 p. (ISBN 978-2-84287-096-6, lire en ligne)
  5. Michelle Zancarini-Fournel, Les luttes et les rêves : Une histoire populaire de la France de 1685 à nos jours, La Découverte, , 1286 p. (ISBN 978-2-35522-114-9, lire en ligne)
  6. Chants de la Commune suivi de Poèmes en prose : Jean Jaurès, Les Nans, Z4 Éditions, , 95 p. (ISBN 978-1-291-84198-5, lire en ligne)
  7. Littérature officielle sous la Commune : documents sur les événements de 1870-71, Paris, Librairie des bibliophiles, , 140 p. (lire en ligne)
  8. Maxime Vuillaume, Mes Cahiers Rouges au temps de la Commune, idem.
  9. Pierre Darmon, Un siècle de passions algériennes : Histoire de l’Algérie coloniale (1830-1940), Fayard, , 936 p. (ISBN 978-2-213-65399-0, lire en ligne)
  10. « Les célébrités », sur monteux.fr.
  11. Poème cité par Alfred Leconte dans son article : Biographie de Mme Bordas, publié dans La Chanson française, no 22, 11 février 1877, p. 171, 1re colonne.
  12. « exposition sur la vie de Rosa Bordas à l'office du tourisme », sur ledauphine.com (consulté le ).
  13. « Rosa Bordas, chanteuse patriotique de Monteux », sur ledauphine.com (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Anne Labérinto et Jean-Paul Chabaud, Rosa Bordas, une voix sous la Commune, Pernes-les-Fontaines, Études comtadines, , 128 p. (ISBN 978-2 9528874-7-2)
  • François Chevaldonné, Rosa Bordas, Rouge du Midi, L'Harmattan, 2012

Liens externes[modifier | modifier le code]