Psaume 24 (Boulanger)

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La terre appartient à l'Éternel

Psaume 24
« La terre appartient à l'Éternel »
Page de la partition
Première page de la réduction voix-piano (Durand, 1924).

Genre Musique sacrée
Musique Lili Boulanger
Texte Psaume 24 (23)
Langue originale français
Effectif ténor solo, chœur mixte, cuivres, timbales, harpes et orgue
Durée approximative min
Dates de composition 1916
Dédicataire Jules Griset

Le Psaume 24, ou Psaume XXIV, « La terre appartient à l'Éternel », est une œuvre de musique sacrée composée par Lili Boulanger en 1916.

Présentation[modifier | modifier le code]

Le Psaume 24 (La terre appartient à l'Éternel) est esquissé à Gargenville en septembre 1915 et terminé en 1916, lors du second séjour à Rome de Lili Boulanger, prix de Rome 1913 et pensionnaire à la Villa Médicis[1],[2],[3].

L'œuvre, écrite pour ténor solo, chœur mixte, cuivres, timbales, harpes et orgue, est dédiée à Jules Griset[2],[1].

Pour la musicologue Adélaïde de Place, la pièce, d'une durée moyenne d'exécution de trois minutes environ[1], « trouve sa force dans sa simplicité »[1]. Pour Harry Halbreich, c'est une « page très brève, mais d'un impact foudroyant »[3].

Structure et analyse[modifier | modifier le code]

Le Psaume XXIV : La terre appartient à l'Éternel , en mi majeur modal, est de forme ternaire et comprend trois parties[1],[3]. Il est composé sur le texte du psaume 24.

Dans la première partie, « les trois strophes initiales sont lancées par le chœur », et les cuivres « soulignent chaque période[1] ». Le chœur est dominé par les voix d'hommes, les voix de femmes n'intervenant que dans la dernière partie du psaume[3].

La deuxième partie est quant à elle plus recueillie. Elle réunit « les quatre strophes suivantes, la dernière étant chantée par le ténor solo[1] ». Cette partie commence à la dominante si majeur par un interlude, « Ce sera l'homme qui a les mains pures », chanté par le chœur d'hommes accompagné de l'orgue seulement. Le ténor solo intervient ensuite (« Il recevra la bénédiction »), dans une sorte de « bref récitatif choral [qui] précède la reprise amplifiée du premier volet[3] ».

La troisième et dernière partie est « confiée de nouveau au chœur[1] » entier, avec l'entrée des voix féminines[3]. Ce dernier volet « célèbre la gloire de l'Éternel[1] ».

Harry Halbreich qualifie l'œuvre de « chant de victoire d'un élan irrésistible, d'une rude et virile allégresse, aux harmonies organales de quartes et de quintes d'une âpreté roborative en l'éclat coruscant des alliages de cuivres et d'orgue[3] ». Le musicologue remarque qu'on « se sent à mi-chemin entre les chœurs conclusifs du Martyre de Saint-Sébastien de Debussy et les grands Psaumes de fête du Roi David d'Honegger, dont voici une préfiguration saisissante[3] ».

Les Psaumes de Lili Boulanger sont « des chefs-d'œuvre du genre, par leur ardeur mystique et leur souffle musical[4] ».

La partition est publiée par Durand en 1924[2]. Lili Boulanger a également réalisé une réduction pour voix et piano du Psaume 24, toujours éditée par Durand.

Discographie[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h et i de Place 1993, p. 95.
  2. a b c et d Helen Julia Minors, « Lili Boulanger | Psalm 24 », sur repertoire-explorer.musikmph.de,
  3. a b c d e f g et h Halbreich 1998, p. 7.
  4. Paul Pittion, La musique et son histoire : tome II — de Beethoven à nos jours, Paris, Éditions Ouvrières, , 574 p., « En France : l'inspiration mystique. Lili Boulanger », p. 445.
  5. (en) Lionel Salter, « Boulanger Psalm 24; Pie Jesi; Psalm du fond. Fauré Requiem », sur Gramophone,
  6. Charlotte Saulneron, « Œuvres chorales de Lili Boulanger, la grande oubliée », sur ResMusica,

Liens externes[modifier | modifier le code]