Provincialisme

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Province désignait sous l'Ancien Régime les divisions administratives du royaume de France. Elles ont été remplacées par les départements en 1789, et province(s) désigne de nos jours la France métropolitaine (ses anciennes provinces) hors région parisienne (Île-de-France).

Provincialisme, en France, souligne alors le plus souvent une distinction/opposition entre ces provinces de France et la capitale Paris. Au Canada, provincialisme se réfère aux provinces dans le cadre du Fédéralisme canadien.

Langue[modifier | modifier le code]

Provincialisme désigne, dans le domaine linguistique, une prononciation, un mot ou une expression, particuliers à une province et qui ne sont pas en usage à Paris[1]. Synonyme de Régionalisme (linguistique).

Les différentes langues régionales (ou provinciales) parlées notamment dans le Midi de la France, en Bretagne, dans de nombreuses provinces dont elles portent souvent le nom[Note 1], et d'usage courant jusqu’au XXe siècle étaient trop différentes du français de la capitale pour y être perçues comme correctes aux oreilles parisiennes.

Littérature et médias[modifier | modifier le code]

Dans le domaine littéraire, le terme peut faire référence à deux attitudes contraires :

  • Provincialisme désigne (en France, depuis la fin du XIXe siècle) des œuvres orientées vers la description ou la mise en valeur des particularités d'une province. Synonyme de régionalisme (littérature) pour une région.
  • Le provincialisme a été pris pour cible, avec un sens péjoratif, par le parisianisme. Des articles de journaux nationaux, donc parisiens, continuent à employer le terme dans un sens péjoratif[2] aussi ouverts se veulent-ils aux cultures du monde entier.

« Petite patrie »[modifier | modifier le code]

Le provincialisme est aussi une attitude favorable à une province, souvent celle de naissance, à laquelle le provincialiste (adepte, partisan du provincialisme) est attaché et qu’il veut promouvoir ou défendre, notamment face à l’État centralisateur[1].

On peut classer parmi les provincialistes, des érudits passionnés qui mènent des recherches scientifiques, historiques ou littéraires locales[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Liste de l'abbé Grégoire dans son « Rapport sur la nécessité et les moyens d'anéantir les patois et d'universaliser l'usage de la langue française » (1794) : "le bas-breton, le normand, le picard, le rouchi ou wallon, le flamand, le champenois, le messin, le lorrain, le franc-comtois, le bourguignon, le bressan, le lyonnais, le dauphinois, l’auvergnat, le poitevin, le limousin, le picard, le provençal, le languedocien, le velayen, le catalan, le béarnois, le basque, le rouergat & le gascon"

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Provincialisme », sur CNRTL
  2. Jean-Michel HELVIG, « Un certain «provincialisme» », sur Libération,
  3. Bernard Brunhes, « L'œuvre et le rôle d'une Académie de province », Revue internationale de l'enseignement, via Persée (portail), vol. 49,‎ , p. 64 (lire en ligne, consulté le )

    « Si une société savante de province veut vivre..., il faut qu’elle se livre à des recherches, à des travaux utiles ; il faut ensuite que ces recherches, que ces travaux n’aient qu’un seul objectif, la province où la société est constituée. (...) C’est sur ce terrain de la petite patrie, de la province natale et sur celui-là seul qu’elle doit s’exercer et travailler. »

Articles connexes[modifier | modifier le code]