Pont Barbier

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Pont Barbier
Le pont Barbier (XVIIe siècle).
Le pont Barbier (XVIIe siècle).
Géographie
Pays France
Région Île-de-France
Département Paris
Commune Paris
Coordonnées géographiques 48° 51′ 39″ N, 2° 19′ 49″ E
Fonction
Franchit la Seine
Caractéristiques techniques
Matériau(x) Bois
Construction
Construction 1632
Démolition 1684
Maître d'ouvrage Louis XIII

Carte

Le pont Barbier était un pont de bois situé à Paris et traversant la Seine, qui n’existe plus aujourd’hui.

Situation et accès[modifier | modifier le code]

La Seine au niveau de la rue de Beaune.

Ce pont se situait dans le prolongement de la rue de Beaune.

Origine du nom[modifier | modifier le code]

Il a porté différents noms : « pont Barbier » (du nom de son constructeur, Louis Le Barbier), puis « pont Sainte-Anne » (en l’honneur de la reine Anne d'Autriche), « pont des Tuileries » et, plus communément, « pont Rouge » car il était recouvert d’une couche de minium,

Historique[modifier | modifier le code]

Après avoir assisté à un accident du bac qui traverse la Seine dans le prolongement de la rue du Bac au cours d'une promenade, Louis XIII décide la construction d'un pont à cet emplacement[1].

En 1632, Pierre Pidou, secrétaire de la Chambre du roi et premier commis de Louis Le Barbier, entreprend la réalisation d'un pont en bois à péage à cet endroit. Ce sera le « pont Barbier », du nom de Louis Le Barbier, l’un des premiers promoteurs immobiliers de Paris. Louis Le Barbier conclut un marché avec un maître-charpentier, Robert Chuppin, pour la somme de 50 000 livres tournois[2],[3]. La construction dure six mois. L’entrepreneur obtient les droits de péage pour 80 ans[4].

Le pont est très fréquenté mais les carrosses ne peuvent l'emprunter ; seuls peuvent passer les piétons, les cavaliers et les bestiaux[5]. Cependant, certains s’indignent du péage, à tel point qu’un jour, un voyageur, « plus prompt à mettre la main à l’épée qu’à la poche », tue le préposé[6].

Le 5 février 1649, plusieurs arches du pont sont rompues. En 1656, il connaît un début d’incendie[7] et, le 20 février 1684, il est emporté par les glaces lors de la débâcle[8]. Madame de Sévigné rapporte cette destruction et écrit : « Le pont Rouge partait pour Saint-Cloud[5]. » Le pont y perd huit de ses arches.

Il est remplacé entre le et le par un pont en pierre entièrement financé par le roi Louis XIV, ce qui lui vaut son nom de « pont Royal[9] ».

Description[modifier | modifier le code]

Parfois qualifié de « vilain pont de bois », il comptait, selon les sources, dix ou douze arches. On trouvait, à chacune de ses extrémités, une petite cabane en bois où se percevait le péage. Au-dessus de la porte figurait en lettres d’or l’inscription « Pont Sainte-Anne ». Les pilotis, le parapet et le tablier étaient peints en rouge[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Pierre Lavedan, Histoire de l'urbanisme à Paris, Paris, Hachette, 1975, p. 177.
  2. Jean Delay, Avant Mémoire I. D'une minute à l'autre, Paris, Gallimard, coll. « Folio », no 2327, 1992 (ISBN 978-2-070384518), p. 190-191.
  3. Évelyne Saint-Paul, « Le quai Malaquais au XVIIIe siècle : formation d'un paysage urbain », Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France, 1986, p. 44. [1] Lire en ligne.
  4. Édouard Fournier, Histoire de la butte des Moulins, 1877, sur gallica.bnf.fr.
  5. a et b Brigitte Gournay, Vie et histoire du VIIe arrondissement, Hervas, 1986, p. 12.
  6. Édouard Fournier, Chroniques et légendes des rues de Paris, 1893, sur gallica.bnf.fr.
  7. a et b Lucien Hoche, Paris occidental, XIIe siècle-XIXe siècle : ses rues, leur passé, leurs passants, 1912, sur gallica.bnf.fr.
  8. Eusèbe Girault de Saint-Fargeau, Dictionnaire géographique, industriel et commercial de toutes les communes de France, 1844-1846, sur Gallica.
  9. Alice Camus, « Le Pont-Royal, 1685 », sur carnavalet.paris.fr (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]