Palais de Placentia

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Palais de Placentia
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Le palais de Placentia, selon une représentation du XVIIIe siècle fondée sur des illustrations antérieures.

Le palais de Placentia était un palais royal, construit en 1447 par Humphrey de Lancastre[1],[2] à Greenwich, sur les bords de la Tamise, en aval de Londres. Le palais fut démoli au XVIIe siècle et remplacé par le Greenwich Hospital (aujourd'hui le Old Royal Naval College) à la fin du XVIIe siècle.

Histoire[modifier | modifier le code]

Humphrey de Lancastre fut régent durant le règne d'Henri VI, et fit construire le palais en 1433[2], sous le nom de Bella Court[3].

En 1447, Humphrey perdit la faveur de la nouvelle reine, Marguerite d'Anjou, et fut arrêté pour haute trahison. Il mourut en prison – Shakespeare dit qu'il fut assassiné – et Marguerite prit pour elle « Bella Court », en le renommant « palais de Placentia », parfois écrit Palace of Pleasaunce[3].

Plaque historique sur le site de l'ancien palais démoli en 1660.

Henri VII rebâtit le palais, avec une architecture basée autour de trois grandes cours entre 1498 et 1504[3].

Le palais resta le principal palais royal pour les deux siècles suivants. Ce fut le lieu de naissance du roi Henri VIII en 1491, et il marqua fortement sa vie et son règne[4]. À la suite de son mariage avec Catherine d'Aragon, Placentia fut le lieu de naissance de Marie Ire en [5]. Après son mariage avec Anne Boleyn, sa fille qui devint plus tard la reine d'Angleterre, Élisabeth Ire, naquit aussi à Placentia en 1533[6], et il se maria avec Anne de Clèves en ce lieu en 1540. Un arbre du parc de Greenwich est connu comme le chêne de la reine Élisabeth, sous lequel elle est supposée avoir joué lors de son enfance[7].

Tant Mary qu'Élisabeth vécurent à Placentia plusieurs années durant le XVIe siècle mais durant le règne de Jacques Ier et ensuite de Charles Ier, la Maison de la reine (Queen's House) fut érigée plus au sud du Palais Royal[8]. Placentia tomba dans l'oubli pendant la première guerre civile anglaise, servant un moment d'usine de fabrication de biscuit et de camp pour les prisonniers de guerre[8],[9].

En 1660, Charles II décida de reconstruire le palais, engageant John Webb comme architecte pour un nouveau Palais Royal[10]. La seule partie du palais qui fut réalisée fut l'aile est de ce qui est actuellement la cour du roi Charles, mais qui ne fut jamais occupée comme résidence royale[10]. La plupart du reste du palais fut démoli et le site resta vide jusqu'à la construction de l'hôpital de Greenwich en 1694 (Greenwich Hospital (London) (en)[10] .

Époque moderne[modifier | modifier le code]

Le complexe de l'hôpital de Greenwich devint le Greenwich Royal Naval College (en) en 1873, quand le "collège naval collège" fut déplacé de Portsmouth[11]. Les bâtiments sont actuellement occupés par l'université de Greenwich et la Faculté de musique du Trinity College of Music[9],[12].

Des travaux de drainage à la fin de 2005 identifièrent des restes inconnus de la période des Tudors. Un chantier archéologique d'excavation fut mené en découvrant la chapelle des Tudors et la sacristie avec son sol orné des titres en place[13]. La sacristie du vieux palais n'avait pas été démolie et était devenue plus tard la maison du Trésorier de l'Hôpital de Greenwich[14].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Bold 2000, p. 7
  2. a et b (en) John Richardson, The Annals of London: A Year-by-year Record of a Thousand Years of History, University of California Press, , 408 p. (ISBN 978-0-520-22795-8, lire en ligne), p. 64
  3. a b et c (en) Alison Weir, Henry VIII : King and Court, Vintage, , 656 p. (ISBN 978-0-09-953242-2, lire en ligne), p. 10
  4. (en) James Panton, Historical Dictionary of the British Monarchy, Scarecrow Press, , 722 p. (ISBN 978-0-8108-7497-8, lire en ligne), p. 247
  5. (en) James Panton, Historical Dictionary of the British Monarchy, Scarecrow Press, , 722 p. (ISBN 978-0-8108-7497-8, lire en ligne), p. 326
  6. (en) James Panton, Historical Dictionary of the British Monarchy, Scarecrow Press, , 722 p. (ISBN 978-0-8108-7497-8, lire en ligne), p. 178
  7. (en) Time Out Guides Ltd, 1000 things to do in London for under £10, Ebury Publishing, , 320 p. (ISBN 978-1-4090-8520-1, lire en ligne), p. 215
  8. a et b (en) Michelin et Michelin Travel &. Lifestyle, London Green Guide Michelin 2012-2013, MICHELIN, , 432 p. (ISBN 978-2-06-718238-7, lire en ligne), p. 410
  9. a et b (en) Lewis Foreman et Susan Foreman, London : A Musical Gazetteer, Yale University Press, , 371 p. (ISBN 978-0-300-10402-8, lire en ligne), p. 178
  10. a b et c (en) Trudy Ring, Noelle Watson et Paul Schellinger, Northern Europe : International Dictionary of Historic Places, Routledge, , 432–434 p. (ISBN 978-1-136-63944-9, lire en ligne)
  11. (en) Mike Osborne, Defending London : A Military History from Conquest to Cold War, History Press Limited, , 96 p. (ISBN 978-0-7524-7931-6, lire en ligne), p. 158
  12. (en) The Guardian, The Guardian University 2011, Random House, (ISBN 978-0-85265-216-9, lire en ligne), p. 378
  13. Kate Ravilious, « Henry VIII's Lost Chapel Discovered Under Parking Lot », National Geographic,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. « Major Archaeological Discovery at Greenwich: Henry VII’s Chapel & Vestry », Old Royal Naval College Greenwich, (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • John Bold, Greenwich : An Architectural History of the Royal Hospital for Seamen and the Queen's House, Paul Mellon Centre for Studies in British Art in association with English Heritage, , 292 p. (ISBN 978-0-300-08397-2)