Mark Ogilvie-Grant

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Mark Ogilvie-Grant
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 63 ans)
Formation
Activité
Père
Mère
Maud Louisa Pechell (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Charles Randolph Mark Ogilvie-Grant, né le et mort le , est un diplomate britannique qui fut aussi botaniste[1] et l'un des premiers membres des Bright Young Things. En dépit de sa jeunesse frivole, il devient un héros de la campagne de Grèce de 1940-1941.

Biographie[modifier | modifier le code]

Ogilvie-Grant naît en 1905, fils aîné de l'ornithologiste William Robert Ogilvie-Grant et de son épouse Maud Louisa née Pechell, fille de l'amiral Mark Robert Pechell[2],[3].

Le Railway Club d'Oxford, imaginé par John Sutro, dont Harold Acton était le pivot. De gauche à droite, au fond : Henry Yorke, Roy Harrod, Henry Weymouth, David Plunket Greene, Harry Stavordale, Brian Howard. Rang du milieu: Michael Rosse, John Sutro, Hugh Lygon, Harold Acton, Bryan Guinness, Patrick Balfour, Mark Ogilvie-Grant, Johnny Drury-Lowe ; devant : les bagagistes.

Il suit ses études à Eton[3] où il rencontre des amis qui le seront toute sa vie, Brian Howard et Robert Byron[4]. Il fait partie avec eux des Bright Young Things. Ensuite il poursuit ses études au Trinity College (Oxford)[3], où il fait partie d'un groupe de jeunes gens hédonistes comprenant Harold Acton, Robert Byron, Henry Vincent Yorke, Henry Thynne (6e marquis de Bath), David Plunket Greene, Brian Howard, John Sutro, Hugh Lygon, Bryan Guinness (2e baron Moyne), Patrick Balfour (3e baron Kinross)[5]. Le Railway Club d'Oxford dont Ogilvie-Grant fait partie comprend : Henry Yorke, Roy Harrod, Henry Thynne (6e marquis de Bath), David Plunket Greene, Edward Henry Charles James Fox-Strangways (7e comte d'Ilchester), Brian Howard, Michael Parsons (6e comte de Rosse), John Sutro, Hugh Lygon, Harold Acton, Bryan Guinness (2e baron Moyne), Patrick Balfour (3e baron Kinross), John Drury-Lowe[6]. Avec Harold Acton, William Howard (8e comte Wicklow), Hugh Lygon et Robert Byron, Ogilvie-Grant fait partie du cercle d'Oxford qui appartient au Hypocrites' Club[6]. Il est membre de la « Georgeoisie » avec Alan Pryce-Jones, groupe d'étudiants qui dînaient le soir au restaurant George[7]. Il est diplômé en 1929 avec un Bachelor of Arts (B.A.)[3].

C'est un cousin de Nina Studley-Herbert (12e comtesse de Seafield) qui fait aussi partie des Bright Young Things, et qui est la fille unique de son oncle, James Ogilvie-Grant (11e comte de Seafield). C'est pour cette raison que Cullen Castle, dans le Banffshire, demeure de Nina Seafield, devient l'un des séjours préférés des Bright Young Things. Nancy Mitford les rejoint souvent ainsi que Hamish St. Clair-Erskine[5]. Il était confident et très ami de Nancy Mitford[8] et était fréquemment invité dans la maison de famille des Mitford à Swinbrook. Il a servi de modèle au personnage de Sir Ivor King dans le roman de 1940 Pigeon Pie[9],[8]. Il illustra les livres de Nancy Mitford, Christmas Pudding et Highland Fling[10],[11]. Il fit aussi le portrait de Brian Howard qui paraît dans Cherwell en 1927[6].

Mark Ogilvie-Grant est attaché honoraire à Athènes entre 1927 et 1929 de même qu'Alastair Hugh Graham, avec qui il avait une liaison[12],[3],[13] et ils habitaient ensemble. L'hiver 1926-1927, Evelyn Waugh vint les voir (il était ami intime de Graham depuis Eton) et se sentit « dégoûté du genre de vie qu'ils menaient en Grèce. »[14]. En 1929, Ogilvie-Grant est transféré au Caire[15], avec Graham et Vivian Cornelius[16],[9],[3] Waugh et sa femme Evelyn Gardner habitèrent deux jours chez Graham et Ogilvie-Grant, et, cette fois-ci, Waugh « s'amusa beaucoup », mais sa femme n'était pas à l'aise[14].

Ogilvie-Grant rencontre au Caire Wilhelmine Cresswell qui y habitait avec son beau-père, Sir Peter Strickland, officier général commandant. Quand elle épousa Roy Harrod, Ogilvie-Grant devint un ami proche de la famille Harrod et fut le parrain de baptême du fils aîné, Henry Mark Harrod[17]. En 1933, Patrick Leigh Fermor fit un voyage à pied de Londres à Constantinople, il portait avec lui le sac à dos d'Ogilvie-Grant dont il s'était servi lorsqu'il était parti visiter le Mont Athos avec David Talbot Rice et Robert Byron, dont Byron fit le récit dans The Station (1928). Pour Fermor, ce sac à dos, qui « s'était fané et décoloré sous le soleil macédonien », était une véritable relique « bourrée de mana »[18].

Mark Ogilvie-Grant est aussi botaniste et en 1940 il contribue à un essai, Plants and Western Crete pour New Flora and Silva d'Evan Hillhouse Methven Cox[19]. Son amour des plantes est sans doute hérité de son père qui avait travaillé au département de botanique du Natural History Museum[20].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Mark Ogilvie-Grant est capitaine dans les Scots Guards et il est recruté par le brigadier Dudley Clarke au quartier général de "A" Force, département du renseignement britannique au Caire en mars 1941[3],[21]. Après avoir quitté la "A" Force, il est secrètement infiltré en Grèce occupée[3],[22]. Il est sorti de Grèce par bateau puis il y retourne en sous-marin en . Il vit avec deux cents évadés dans les Taygetos, dans des conditions de semi-famine en essayant de s'échapper par les montagnes, marchant de jour sous l'ardent soleil de Grèce et de nuit dans le gel[23]. Vers 1943, il est fait prisonnier par les Allemands dans un camp en Autriche, et s'échappe à nouveau. Il est de nouveau capturé au bout de trois semaines et déporté dans un camp de prisonniers en Allemagne[24]. De 1947 à 1969, il travaille pour le département d'information de l'ambassade de Grèce à Londres[3].

En 1959, John Murray distribue en Grande-Bretagne le livre d'Helani Vlachos Mosaic, traduit en anglais par Mark Ogilvie-Grant[25].

Il vit ses dernières années au 71 Kew Green, à Kew, endroit qu'il appelait Vocal Lodge, et où il invitait souvent Nancy Mitford et où elle travailla au manuscrit de la comédie d'Ealing, Kind Hearts and Coronets[26].

Mark Ogilvie-Grant meurt le .

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Nécrologie, E. Hodgkin, Journal of the Royal Horticultural Society XLIV, May 1969, pp. 232–233
  2. Melville Henry Massue Marquis de Ruvigny et Raineval, The Plantagenet Roll of the Blood Royal: Being a Complete Table of All the Descendants Now Living of Edward III, King of England. The Isabel of Essex volume, Genealogical Publishing Company, Incorporated, (ISBN 9780806314341, lire en ligne), p. 234
  3. a b c d e f g h et i (en) Mosley, Charles, editor. Burke's Peerage, Baronetage & Knightage, 107e édition, 3 volumes. Wilmington, Delaware, U.S.A.: Burke's Peerage (Genealogical Books) Ltd, 2003
  4. (en) M.J. Lancaster, Brian Howard, Portrait of a Failure, 1968, p. 212
  5. a et b D J Taylor, Bright Young People: The Rise and Fall of a Generation 1918–1940, Random House, (ISBN 9781409020639, lire en ligne), p. 27
  6. a b et c Marie-Jaqueline Lancaster, Brian Howard: Portrait of a Failure, Timewell Press, (ISBN 9781857252118, lire en ligne), p. 122
  7. John Betjeman, Tennis Whites and Teacakes, John Murray, (ISBN 9780719569036, lire en ligne), p. 101
  8. a et b Selina Hastings, Nancy Mitford, Random House, (ISBN 9781448112418, lire en ligne), p. 44
  9. a et b M.C. Rintoul, Dictionary of Real People and Places in Fiction, Routledge, (ISBN 9781136119323, lire en ligne), p. 455
  10. Nancy Mitford, Christmas Pudding; Illustrated by Mark Ogilvie-Grant, (lire en ligne)
  11. Laura Thompson, The Six: The Lives of the Mitford Sisters, St. Martin's Press, (ISBN 9781250099556, lire en ligne), p. 108
  12. Maria DiBattista et Emily O. Wittman, Modernism and Autobiography, Cambridge University Press, (ISBN 9781107025226, lire en ligne), p. 80
  13. Jeffrey Heath, Picturesque Prison: Evelyn Waugh and His Writing, McGill-Queen's Press – MQUP, (ISBN 9780773560888, lire en ligne), p. 23
  14. a et b John Howard Wilson, Evelyn Waugh: 1924–1966, Fairleigh Dickinson Univ Press, (lire en ligne Inscription nécessaire), 45
  15. En suivant l'ambassadeur, Sir Percy Loraine, qui avait été leur ambassadeur à Athènes.
  16. The Letters of Rudyard Kipling: 1931–36, University of Iowa Press, (lire en ligne Inscription nécessaire), 23
  17. (en) « Ogilvie-Grant, Mark », sur economia (consulté le )
  18. Paul Fussell, Abroad: British Literary Traveling between the Wars, Oxford University Press, (ISBN 9780199878536, lire en ligne), p. 114
  19. Evan Hillhouse Methven Cox, New Flora and Silva, Volume 12, Dulau & Company, limited, (lire en ligne)
  20. Journal of the Royal Horticultural Society, Royal Horticultural Society (Great Britain)., (lire en ligne), p. 232
  21. (en) Howard, Michael; Hinsley, Francis Harry (26 October 1990). British Intelligence in the Second World War: Strategic Deception. Cambridge University Press. (ISBN 0521401453).
  22. Xan Fielding, Hide and Seek: The Story of a Wartime Agent, Paul Dry Books, (ISBN 9781589880849, lire en ligne), p. 7
  23. (en) « Captain Mark Ogilvie-Grant », sur Greek Veterans The Brotherhood of Veterans of The Greek Campaign 1940–1941 (consulté le )
  24. « Kew Guild Journal », Kew Guild Journal,‎ 1943–1944 (lire en ligne, consulté le )
  25. British Books, Volume 173, Publisher's Circular Limited, (lire en ligne), p. 36
  26. Laura Thompson, Life in a Cold Climate: Nancy Mitford The Biography, Head of Zeus, (ISBN 9781784082635, lire en ligne), p. 187