Marie Meurdrac

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Marie Meurdrac
Biographie
Naissance
Décès
Activité
Père
Vincent Meurdrac (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Elisabeth Dovet (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Œuvres principales
La Chymie charitable & facile, en faveur des dames (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Marie Meurdrac (c. -1680) est une chimiste française du XVIIe siècle.

Biographie[modifier | modifier le code]

Marie Meurdrac appartenait à la bourgeoisie aisée de Mandres[1], où elle est née[2].

Elle est la fille de Vincent « Meurdrac » ou « Meurdrat » notaire et greffier à Mandres de 1595 à 1650 (mort à Mandres le ) et de Elisabeth Dovet (morte à Mandres en )[3].

Elle est la sœur de Madame de La Guette (1613-1676), née Catherine Meurdrac, autrice de Mémoires publiés en 1681.

Moreau, éditeur des Mémoires de Madame de La Guette écrit en 1859 : « Le nom patronymique du père de Madame de La Guette n'est presque jamais écrit Meurdrac par un c, mais Meurdrat par un t. Le nom de la famille du Cotentin à laquelle se rattache avec orgueil Madame de La Guette est bien Meurdrac au contraire »[3].

Suivant Madame de La Guette, elle avait épousé M. de Vibrac, capitaine du château de Grosbois. Suivant les notes de l’abbé Sanson, son mari demeurait à Grosbois et il s’appelait Guillaume Brisset. Elle est qualifiée de « veuve Brisset » dans des actes de 1641 et 1651[4].

Dame de compagnie de la comtesse de Guiche, elle étudie la chimie et la pharmacie dans son propre laboratoire, assez bien équipé. Elle distribue médicaments, drogues et onguents gratuitement aux pauvres, ce qui lui permet de tester les différentes recettes.

Peu de détails concernant sa vie nous sont parvenus.

Travaux[modifier | modifier le code]

Page titre de 1687

Elle publie un traité en 1666 sous le titre de La Chymie charitable & facile, en faveur des dames qui s'appuie explicitement sur son expérience, qu'elle préfère à la théorie. Cet ouvrage se découpe en six parties : principes, méthodes et techniques de la chimie, propriétés des végétaux, des substances animales et des minéraux, préparation des médicaments et cosmétique. Relativement court (334 pages), il s'adresse à un public féminin (en particulier dans sa dernière partie) dans un vocabulaire simple. Il a été réédité de nombreuses fois : d'abord en 1674 puis en 1680, après sa mort en 1687, enfin en 1711. L'ouvrage a par ailleurs été édité en allemand (Francfort, 1674, 1676, 1689, 1712, 1738 ; Erfurt, 1731)[5] et en italien (Venise, Pontio Bernardon, 1682.

Sa chimie s’appuie sur la théorie des trois Principes (ou Substances) de Paracelse selon laquelle tout corps consiste en Sel, Mercure et Soufre qu’il faut extraire des substances animales, végétales et minérales afin d’élaborer des médicaments. Marie Meurdrac s’inspire des travaux de Rupescissa, Ramon Llull, Joseph du Chesne et de Nicolas Lémery mais fait preuve également d’une grande connaissance d’apothicaire. Les expériences et préparations décrites dans son traité peuvent être généralement reproduites avec un matériel rudimentaire mais elle propose à ses lectrices de réaliser des préparations sur demande, des cours pratiques dans son laboratoire ou de leur apprendre de nouveaux secrets.

Extrait :

« Quand j'ai commencé ce petit Traité, ça a été pour ma seule satisfaction, et pour ne pas perdre la mémoire des connaissances que je me suis acquises par un long travail, et par diverses recherches plusieurs fois réitérées. J'ai été tentée de le publier; mais si j'avais des raisons de le mettre en lumière, j'en avais pour le tenir caché; je m'objectais à moi-même que ce n'était pas la profession d'une femme d'enseigner ; qu'elle se doit demeurer dans le silence, écouter et apprendre, sans témoigner qu'elle sait ; qu'il est au-dessus d'elle de donner un Ouvrage au public, et que cette réputation n'est pas d'ordinaire avantageuse, puisque les hommes méprisent et blâment toujours les productions qui partent de l'esprit d'une femme. Je me flattais d'un autre côté que je ne suis pas la première qui ai mis quelque chose sous la Presse; que les Esprits n'ont point de sexe ; et que si ceux des femmes étaient cultivés comme ceux des hommes, et que l'on employât autant de temps et de dépenses à les instruire, ils pourraient les égaler. »

Notes et références[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Marie Meurdrac, La chymie charitable & facile, en faveur des dames : 1666, Paris, CNRS, (réimpr. présentée et annotée par Jean Jacques) (1re éd. 1666), 249 p. (ISBN 2-271-05726-4).
  • Jean-Pierre Poirier (préf. Claudie Haigneré), Histoire des femmes de science en France Du Moyen Âge à la Révolution : Du Moyen-Age à la Révolution, Paris, Pygmalion, , 410 p. (ISBN 2-85704-789-4).
  • Jean Flahaut, « La chimie et les dames au XVIIe siècle : Meurdrac (Marie), La Chymie charitable et facile, en faveur des Dames (réédition). », dans Revue d'histoire de la pharmacie, vol. 88 (no 326), , p. 299-301
  • Lucia Tosi, Marie Meurdrac: Paracelsian Chemist and Feminist, Ambix: The Journal of the Society for the History of Alchemy and Chemistry, Vol 48, Part 2 ().

Liens externes[modifier | modifier le code]