Maison des femmes de Saint-Denis

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La Maison des femmes de Saint-Denis est un centre d'accueil, de consultation et de prévention des femmes en difficulté ou victimes de violences, situé à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) fondé par la gynécologue Ghada Hatem-Gantzer en 2016.

Le lieu est rattaché au centre hospitalier de Saint-Denis.

Historique[modifier | modifier le code]

Ghada Hatem-Gantzer, cheffe du service de gynécologie-obstétrique de la maternité du centre hospitalier de Saint-Denis, imagine à partir de 2014 un centre pluridisciplinaire pour venir en aide aux femmes vulnérables[1],[2]. La structure réunit en un même lieu environ 80 professionnels de santé et du secteur social[3],[4]. Le financement est assuré à la fois par des subventions publiques et des dons privés, notamment de fondations[5]

Le projet est soutenu dès ses débuts par des personnalités publiques, comme les artistes Inna Modja[6], Imany ou encore Brigitte[7].

Le [8] une première pierre est posée, puis la Maison des Femmes est inaugurée le [9] avec le parrainage de la chanteuse et actrice malienne Inna Modja[10].

En 2017, selon l'INSEE, le taux de pauvreté en Seine-Saint-Denis est le plus élevé de France métropolitaine[11]. De plus, selon l’Observatoire des violences envers les femmes, 36 000 habitantes de la Seine-Saint-Denis de 15 à 59 ans ont déjà subi des violences conjugales[12]. Bien que les violences conjugales n’aient aucun déterminant social, Ghada Hatem-Gantzer a découvert à Saint-Denis une patientèle difficile vivant dans un environnement compliqué[13].

La Maison des Femmes de Saint-Denis fait partie des structures prenant en charge aux femmes victimes de mutilations sexuelles de l'accompagnement psychologique des femmes excisées jusqu'à si besoin la chirurgie réparatrice du clitoris, pratiquée depuis 2013 au centre hospitalier[14],[15].. Selon le docteur Emmanuelle Piet (cité dans un rapport du Sénat) « dans ce département, 16% des femmes qui accouchent ont été mutilées »[16].

En 2021, une extension de 230 m2 permet de doubler la surface du centre[17], avec notamment l'ouverture d'un petit bloc opératoire interne, notamment pour les IVG[18].

Activités[modifier | modifier le code]

La Maison des femmes de Saint-Denis réunit en un même lieu des équipes pluridisciplinaires de santé et du secteur social, autour de la planification familiale (dont IVG), de l'accueil social des femmes victimes de violences et de la prise en charge des femmes victimes de mutilations sexuelles[19]. C'est la première structure en France qui prend en charge de façon globale (médicale, sociale, juridique, psychologique, post-traumatique) les violences faites aux femmes[20]. ). Selon Ghada Hatem-Gantzer « la maison a été pensée pour révéler tous les atouts qu'elles ont pour sortir des violences et se reconnecter avec elles mêmes »[21].

Depuis 2019, les femmes peuvent déposer plainte pour violences au sein de la Maison des femmes[22]. Chaque jour, entre 60 et 90 femmes sont reçues, soit plus de 15 000 consultations à l’année[4],[23],[24]. En 2020, 1400 interruptions volontaires de grossesse y ont été pratiquées[17].

Ce modèle de structure pluridisciplinaire inspire les collectivités et l’État, avec des projets de généralisation du dispositif sur l'ensemble du territoire[3],[18].

Soutiens[modifier | modifier le code]

En 2020, Oxmo Puccino cède à la Maison des femmes de Saint-Denis les droits de son titre Tendrement[25].

Le centre s'associe en 2021 avec l'INA et Cinétévé pour concevoir le court-métrage Good girl, retraçant avec ironie un siècle d'éducation des filles[26] (réalisation : Mathilde Hirsch ; voix : Agnès Jaoui).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « La Maison des Femmes de Saint-Denis, une bulle de sécurité pour les femmes victimes de violences | TV5MONDE - Informations », sur information.tv5monde.com, (consulté le )
  2. « À la Maison des femmes : épisode • 4 du podcast Ghada Hatem, dans l’intimité des femmes », sur France Culture (consulté le )
  3. a et b « La Maison des Femmes de Saint-Denis, une structure soutenue par la Région », sur Région Île-de-France (consulté le )
  4. a et b La Maison des femmes de Saint-Denis, « Qui sommes-nous ? », sur La Maison des femmes de Saint-Denis (consulté le )
  5. « La Maison des Femmes de Saint-Denis, une bulle de sécurité pour les femmes victimes de violences », sur TV5MONDE, (consulté le )
  6. Cheek Magazine, « Inna Modja, marraine de la nouvelle Maison des Femmes de Saint-Denis - ChEEk Magazine », sur cheekmagazine.fr (consulté le )
  7. « #SoyonsdesHéroïnes : ce soir à 20h, un concert 100% digital pour soutenir la Maison des femmes - Elle », sur elle.fr, (consulté le )
  8. « Ghada Hatem, gynéco les deux pieds dans la Seine-Saint-Denis », La Parisienne,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. « Saint-Denis : inauguration de la maison des femmes », leparisien.fr, (consulté le )
  10. « Saint-Denis : inauguration de la maison des femmes », leparisien.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « La pauvreté dans les départements », sur Observatoire des inégalités (consulté le )
  12. « Reportage à la Maison des femmes de Saint-Denis, un lieu où les patientes vulnérables “se sentent autorisées à parler” », sur Les Inrockuptibles, (consulté le )
  13. « Ghada Hatem, fondatrice de La Maison des femmes » (consulté le )
  14. « Unité Mutilations sexuelles féminines », sur lamaisondesfemmes.fr (consulté le )
  15. « Saint-Denis : ici, les chirurgiens réparent l'excision », sur leparisien.fr, (consulté le )
  16. « Mutilations sexuelles féminines : une menace toujours présente, une mobilisation à renforcer », sur www.senat.fr (consulté le )
  17. a et b « Saint-Denis : une Maison des femmes deux fois plus grande pour accueillir les victimes de violence », sur actu.fr, (consulté le )
  18. a et b « Lutte contre les violences conjugales : à la maison des femmes de Saint-Denis, on espère que les mesures annoncées vont "donner confiance en la justice" », sur Franceinfo, (consulté le )
  19. Catherine Robin, « Ghada Hatem-Gantzer, la Dr House des femmes », Elle,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. Yves Géry, « La Maison des femmes répond à un besoin de prise en charge globale des violences », La Santé en action, no 439,‎
  21. « Déconfinement : urgence pour les femmes victimes de violences | Le Média », sur www.lemediatv.fr (consulté le )
  22. « L'État en veut une par département : la Maison des Femmes, un lieu de prise en charge des victimes de violences », sur TF1 INFO, (consulté le )
  23. Par Juliette Duclos Le 19 juillet 2023 à 06h10, « Victimes de violences conjugales : « À la Maison des femmes, on leur assure confidentialité et bienveillance » », sur leparisien.fr, (consulté le )
  24. Equipe B.Corson, « 5 ans de #MeToo : la Maison des femmes et ses gardiennes de phare », sur POLITIS, (consulté le )
  25. « Le cadeau du rappeur Oxmo Puccino à la Maison des femmes de Saint-Denis », sur Europe 1, (consulté le )
  26. « «Good girl» : un siècle d’éducation des filles passé au peigne fin des archives | INA », sur ina.fr (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]