Jeux de régression

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Deux jeunes femmes habillées en enfant.

La régression est une pratique consistant à jouer à retomber en petite enfance, à un âge désiré, le plus souvent situé entre 6 mois et 5 ans[réf. nécessaire]. Une séance de régression se déroule idéalement entre deux adultes, l’un qui joue au bébé et l’autre qui joue à la nounou, mais elle peut également se réaliser en solitaire. La régression fait appel à des comportements, à des mises en scène et à des accessoires ordinaires destinés aux bébés ou aux jeunes enfants, dans le but de renforcer les conditions du jeu de rôle et la sensation de dépendance recherchée par ceux qui pratiquent la régression[1].

Les accessoires utilisés sont essentiellement des copies adaptées à taille adulte de vêtements (barboteuses, bodies), d'accessoires (biberons, tétines), de couches, de culottes imperméables en plastique, de mobilier (table de change, lit à barreaux, parc de jeu). Des objets réellement destinés aux enfants tels que de la nourriture (petits-pots), des jouets (poupées, cubes, puzzles), des livres pour enfants ou des dessins animés peuvent également être utilisés. L'expression ageplay ou adultbaby est utilisée dans les pays anglophones pour désigner ceux qui pratiquent la régression. Le terme « infantilisme » est parfois utilisé de façon erronée pour désigner les jeux de régression.

Description

La nounou qui supervise la séance de régression s'applique à traiter la personne qui régresse comme un véritable bébé, en s’occupant notamment de sa toilette et de ses changes, en lui donnant à manger, en lui faisant faire une sieste, en lui lisant des histoires et en lui parlant comme à un enfant. Une nounou peut être un homme ou une femme qui s'occupe d'un autre homme ou d'une autre femme, en fonction de ses préférences personnelles. Les nounous sont le plus souvent des femmes et ceux qui pratiquent la régression sont le plus souvent des hommes. Si les pratiquants de la régression font généralement des séances seuls à leur domicile, ils font souvent appel aux services de leur conjoint ou à des nounous rémunérées travaillant dans des nurseries pour adultes. Il ne s'agit en aucun cas de prostitution et toute pratique sexuelle y est clairement proscrite. Le programme de la séance de régression est alors établi à l'avance par le client qui souhaite régresser et validé par la nounou. Une séance de régression a une durée variable qui peut aller d'une demi-heure à un week-end entier. Il existe plusieurs de ces nurseries en France et dans la plupart des pays occidentaux.

La pratique de la régression est très souvent liée au fétichisme des couches. L'utilisation d'une couche pour adulte est un élément important lors des séances de régression. Le fait de porter des couches renforce physiquement et psychologiquement la sensation de retomber en enfance et le sentiment de dépendance, d'autant plus lorsqu'elles sont réellement utilisées. L'intimité des séances de change renforce par ailleurs le lien affectif entre la « nounou » et le « bébé ».

Compte tenu de l'importance du phénomène, de nombreuses sociétés ont ouvert des boutiques sur Internet permettant d'acheter toute une gamme de vêtements et d'accessoires destinés à ceux qui pratiquent la régression.

Psychologie

Le manuel de psychologie américain Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV) nomme cette pratique sous le terme d'autonépiophilie (du grec ancien αὐτός / autós (« soi-même »), νήπιον / nếpion (« bébé ») et φιλία / philía (« amour »)[2], terme trouvé nulle part ailleurs que dans ce manuel. Considérée par le DSM-IV comme une paraphilie, la régression rentre cependant difficilement dans cette catégorie, car elle n'implique généralement aucune forme d'excitation sexuelle[réf. nécessaire] alors qu'il s'agit la base même d'une paraphilie. La plupart de ceux et celles[Qui ?] pratiquant la régression considèrent que le sexe n'a pas sa place lors d'une séance de régression[réf. nécessaire].

La régression a également été utilisée en psychologie en analyse transactionnelle dans le cadre d'une thérapie appelée « reparentage »[3]. Le but est de faire régresser le patient de façon dirigée à des étapes antérieures de son développement pour surmonter certaines difficultés, en lui donnant notamment le biberon ou en lui faisant porter des couches.

Notes et références

  1. (fr) « Diaper Alliance Foundation : Qui sont les adeptes des couches ? » (consulté le ).
  2. American Psychiatric Association, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, American Psychiatric Pub, , 535–582 (ISBN 0890420254), « Sexual and Gender Identity Disorders »
  3. (fr) Martine Maurer, « Le reparentage est-il thérapeutique ? » (consulté le ).