Jean de Cardaillac-Saint-Cirq

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Jean de Cardaillac-Saint-Cirq
Biographie
Naissance vers 1450
Lot
Décès
Abbé de l'Église catholique
Abbaye Saint-Géraud d'Aurillac
Abbaye de Belleperche
Autres fonctions
Fonction religieuse
Abbé

Jean de Cardaillac-Saint-Cirq né vers 1450 et mort le est un homme d'Église français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jean de Cardaillac-Saint-Cirq est issu de la famille de Cardaillac à qui appartenait la terre de Saint-Cirq. Il est le troisième garçon d'une fratrie de quatre enfants, nés de Jean de Cardaillac Saint-Cirq Lapopie (1408-1470), seigneur de Saint-Cirq Lapopie, Concots, Cieurac, Aujols, Saint-Céré et Biars, maréchal du Quercy et de Mascarose de Rabastens qu'il épousa en 1445. L'aîné Raymond de Cardaillac, baron de Saint-Cirq Lapopie, était suivi par Antoine, abbé d'Aurillac, doyen de Carjac, puis après Jean, une fille, Catherine de Cardaillac, femme en premières noces de Bertrand des Prèz, seigneur de Montpezat, puis de Jean de Saint-Étienne, seigneur de Montbetou[1].

En 1229, un de ses ancêtres Bertrand de Cardaillac rendit hommage à Raymond VII, comte de Toulouse pour cette terre. Un de ses descendants, nommé lui aussi Bertrand, reçut en 1395 le château et la terre de Saint-Cirq. Il fut la source des barons de Cardaillac-Saint-Cirq[2].

En 1471, Louis XI fit démanteler le château de Raymond de Cardaillac qui avait pris parti contre lui en soutenant le duc de Berry dans la guerre du Bien public. Le château fut reconstruit sous le règne de Charles VIII, qui accorda de grandes faveurs à Raymond de Cardaillac, en dédommagement des préjudices causés sous le règne de Louis XI[2].

Jean de Cardaillac-Saint-Cirq échangea en 1502 son canonicat de Cahors avec Olivier de Gontaud, contre l'église du castrum de Saint-Séré, dont il devint le recteur, et son annexe de Saint-Laurent qui comptait depuis quelques années dans les paroisses de la châtellenie. A partir de 1514, il n'est plus fait mention du recteur de Saint-Séré[3] .

Dénommé Jean IV dans la liste des abbés d'Aurillac, il reconstruit, sur un nouveau plan, la chapelle de Saint-Géraud et renferme ses reliques dans une chasse d'argent. Il était abbé, disent les bénédictins, vers l'an 1558, alors qu'il est mort en 1543.

Le père Dominique de Jésus nomme le cardinal de Pérouse comme étant le 41e, avant Antoine de Cardaillac, et fait succéder Charles de Saint-Martin à Antoine de Cardaillac[4]. Il semble que les consuls d'Aurillac avaient en face d'eux une autorité supérieure et rivale, leur unique préoccupation fut de saper cette autorité, mais, quand l'abbaye fut devenue un simple émolument pour de grands dignitaires étrangers, qui n'avaient plus un intérêt direct à accroître leur pouvoir en restreignant celui des consuls, ceux-ci se firent courtisans pour obtenir des faveurs, pour acheter la protection des abbés de cour, et les franchises municipales leur furent sacrifiées l'une après l'autre. Ainsi, lorsque Jean de Cardaillac, arrivé au château de Belbex[5], voulut faire son entrée en ville, les consuls, en robes et en chaperons, accompagnés des principaux bourgeois, furent le chercher jusqu'à Belbex[6].

Jean de Cardaillac est mort le et fut inhumé dans l'abbatiale de Belleperche[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Généalogie extraite de Les Seigneurs de Concots.
  2. a et b Jacques-Antoine Delpon, Statistique du département du Lot, t. 1, Cahors, Bachelier, (réimpr. 1979), 554 p. (ISBN 2-902422-00-8), « Du Château de St.-Circq-Lapopie », p. 473.
  3. Jacques Juillet, Les Tours de Saint-Laurent de Jean Lurçat, près Saint-Séré, Le Mercure Dauphinois, 2019, 80 p.
  4. Il est possible que Dominique de Jésus ait raison et que les bénédictins aient confondu Charles de Saint-Martin avec Charles de Saint-Nectaire, car le premier était abbé en 1521, ainsi que M. Déribier l'a trouvé dans des titres qu'il n'indique pas, et, après lui, vint Jean de Cardaillac qui fit son entrée à Aurillac en 1530.[non neutre]
  5. « Au XIIIe siècle les textes mentionnent l'existence d'une tour en pierre, également carrée, qui deviendra par la suite une prison de l'abbé (selon les “Paix d'Aurillac”, il y en aurait eu deux autres : une à Naucelles et l'autre au château Saint-Étienne à Aurillac. Appelé alors castrum de Bellovidere, c'est-à-dire de Bellevue (qui donnera Belbes puis Belbex), cet ensemble fut le siège d'une des châtellenies dépendant de l'abbaye Saint-Géraud d'Aurillac. Des bâtiments en pierre ont été construits : une maison forte au centre de la motte castrale avec des tours rondes. Un étang (Cf. ADC, 5 NUM 29) est aménagé pour le service de l'abbé, certainement au pied du promontoire, sur les terres appelées “montagnes” de l'abbé […] Par la suite, le rôle militaire de Belbex est abandonné mais le site est maintenu, symbole de la puissance judiciaire des seigneurs abbés d'Aurillac. Il sera complètement détruit lors des guerres de Religion, à la fin du XVIe siècle. La famille Maras en est propriétaire à la fin du XVIe siècle. Par la suite il est toujours considéré comme faisant partie des possessions de l'abbé d'Aurillac », cité in Fourniel, Société archéologique de la Région d'Aurillac, et Fédération des associations archéologiques du Cantal, 2010. En 1746, une expertise de l'état du château de Belbex menée par des héritiers, dont Jean-Sébastien de Barral, prêtre licencié en théologie, abbé, comte de l’abbaye Saint-Géraud (cf. Leymarie et Jean Vezole : ADC, 1 B 717.), révèle un état de délabrement avancé de la maison forte et de la tour ruinée transformée en chapelle. À la Révolution française, le château est vendu parmi les possessions de l'abbaye comme bien national en 1790 à Basile Carrier, bourgeois d'Aurillac (Fourniel, 2010).
  6. , « On trouve, dans les Analecta de Mabillon, vol. 2, p. 237, une petite chronique d'un moine anonyme, qui vivait vers l'an 1129; elle contient les noms des quinze premiers abbés d'Aurillac et quelques faits de cette même époque. Le carme Géraud Vigier, connu sous le nom de Père Dominique de Jésus, a, de son côté, écrit la série de nos abbés ; elle a été continuée après lui jusqu'à Mgr du Barral, 60e et dernier abbé. C'est dans ces auteurs que nous puiserons ce chapitre, en ajoutant sous chaque abbé l'énonciation des principaux titres dans lesquels ils sont rappelés, titres que nous avons pu trouver soit dans les archives de la ville, soit dans d'autres dépôts » - Deribier-Aurillac.
  7. Sa pierre tombale est conservée à Montauban au musée Ingres, elle fut donnée par monsieur Oulès, curé de Saint-Martin-de-Belcassé, dont le président de la Société archéologique et historique du Tarn-et-Garonne a donné la description peu après sa découverte dans le Bulletin de 1888, p. 4. Informations relevée dans la Bulletin de la Société Archéologique et Historique du Tarn-et-Garonne, 1894, tome XXII.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Baptiste de Ribier du Châtelet, « Delzons », in Dictionnaire statistique et historique du Cantal, 5 vol., Aurillac, Imp. Picut, 1852-1857.
  • Béatrice Fourniel, Le chapitre de Saint-Géraud d’Aurillac, 2010.
  • Lucien Gerbeau , « Saint-Géraud d’Aurillac, onze siècles d’histoire », Cahiers des amis du Patrimoine de Haute-Auvergne, n°4, Aurillac, pp. 47 à 125.
  • Roger Grand , Les Paix d'Aurillac : étude et documents sur l'histoire des institutions municipales d'une ville à consulat, XIIe – XVe siècles, Paris, Librairie du Recueil Sirey, 1945.
  • Jean-Philippe Usse, « Le castrum de Bellovidere, Belbex », BARA, n°8, 2000, p. 64.

Articles connexes[modifier | modifier le code]