Jardin médiéval
Un jardin médiéval est un jardin d’inspiration médiévale créé à l'époque contemporaine (XXe ou XXIe siècle), à partir de documents historiques sur les plantes et jardins du Moyen Âge européen et présentant une collection de plantes connues en Europe avant le XVe siècle.
Du VIIe au XIIIe siècle, l'Europe féodale développe une forme distincte de jardins, notamment sous l'influence de l'expansion monastique (avec l'hortus conclusus), alors que la tradition des jardins antiques évolue différemment dans le vaste empire musulman, avec l'apogée des jardins andalous (VIIIe-XIe siècle) d'une remarquable richesse végétale et architecturale.
Sources documentaires
Pour connaître les plantes et jardins du Moyen Âge, il y a deux types de sources :
- Les documents écrits : manuscrits.
- Les illustratible ble bleons : enluminures du Moyen Âge.
Documents
- Le capitulaire De Villis ou liste de Charlemagne, aussi appelé Herbularius (fin du VIIIe siècle ou début du IXe siècle)[1], comprend une liste de 90 espèces à planter obligatoirement dans les cloîtres et les jardins de l'empire. Parmi elles, des herbes médicinales et des herbes aromatiques pour préparer remèdes, tisanes et onguents, mais aussi des herbes condimentaires pour relever les plats.
- Le plan de l’abbaye de Saint-Gall[2].
- Le Tacuinum Sanitatis ou Traité de Santé (vers 1050).
- Le Livre des simples médecines[3].
- Au XIIIe siècle, le Rustican ou Le Livre des profits champêtres et ruraux de Pietro de' Crescenzi[3], nous renseigne sur les plantes et leur culture.
Miniatures et enluminures
Elles sont extraites de livres de prières, appelés livres d’heures. Parmi les plus remarquables, on trouve :
- Les Très Riches Heures du duc de Berry[4].
- Le Livre d'heures d'Étienne Chevalier (1416).
- Les Grandes Heures d'Anne de Bretagne (premières années du XVIe siècle)[4], considéré comme un véritable traité de botanique de la fin du Moyen Âge.
Caractéristiques
- Paysage : c’est un jardin clos situé aux abords ou dans l’enceinte d’un monument issu de l’époque médiévale : château-fort, manoir, abbaye, monastère, prieuré… Il peut comprendre des structures construites : banc, puits, fontaine, pergola, allées…
- Ordonnancement : les plantes y sont ordonnées en espaces cultivés, eux-mêmes limités par des bordures en bois, des plates-bandes, ou des fascines en branches tressées (plessis) de saule, d'osier, de coudrier ou de châtaignier.
- Type de plantes : les plantes admises dans un jardin médiéval sont toutes les plantes sauvages ou cultivées connues en Europe, entre les Ve et XVe siècles, telles : absinthe[5], hysope[6], marjolaine, mélisse[7], menthe poivrée[8], menthe verte[8], origan, pimprenelle[9], romarin[10], sauge sclarée[11], sauge officinale[11], thym[6], verveine citronnelle[12]
Symbolique
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Le jardin monastique
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Le jardin courtois
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Organisation
- La fontaine.
- Les allées.
- Les limites.
Lieux
Nombreux sont les jardins d'inspiration médiévale visibles actuellement. Parmi ceux-ci, on peut citer :
- Tusson (16) : Jardin monastique médiéval[13].
- Les Fermes du Moyen Âge (19) : au sein d'un village médiéval, le jardin médiéval présente plus de 350 plantes régionales collectées en plus de 60 ans de recherches[14].
- Daoulas (29) : Jardin de plantes médicinales de l'abbaye[13].
- Fontevraud (49) : Jardin de l'abbaye royale[13].
- Paris (75) : Jardin du Musée national du Moyen Âge[13].
- Moissac (82) : jardin de l'abbaye Saint-Pierre[13].
Filmographie
- Jardins de parchemin, par Gabriel Peynichou, Sylvie Germain et Pierre-Gilles Girault, film vidéo 26 min, Chamaerops productions (première diffusion France 3, ).
- Jardins d'amour, par Olivier Segard, film documentaire de 52 min, coproduit par Cercle bleu Productions et KTO (diffusé plusieurs fois sur KTO en ).
Notes et références
- MF Valéry et A Le Toquin 2002, p. 12.
- MF Valéry et A Le Toquin 2002, p. 16-17.
- MF Valéry et A Le Toquin 2002, p. 15.
- MF Valéry et A Le Toquin 2002, p. 20.
- M Botineau 2003, p. 130.
- M Botineau 2003, p. 51.
- M Botineau 2003, p. 155.
- M Botineau 2003, p. 129.
- M Botineau 2003, p. 28.
- M Botineau 2003, p. 50.
- M Botineau 2003, p. 113.
- M Botineau 2003, p. 95.
- MF Valery et A Le Toquin 2002, p. 228-241.
- Les Fermes du Moyen Âge
Annexes
Bibliographie
- Jardins du Moyen Âge, préface de Pierre Grimal, Paris, Le Léopard d’or, 1995, 143 p., ill. (publications du Centre de l’enluminure et de l’image médiévale de l’abbaye de Noirlac).
- Pierre-Gilles Girault (éd.), Flore et jardins. Usages, savoirs et représentations du monde végétal au Moyen Âge, Paris, Le Léopard d’or, 1997, 288 p. (Les cahiers du Léopard d’or, 6).
- Marie-Thérèse Haudebourg, Les Jardins du Moyen Âge, Paris, Perrin, , 266 p. (ISBN 2-262-01469-8).
- Marie-Françoise Valéry, Alain Le Toquin, Jardins du Moyen Âge, Tournai, La Renaissance du Livre, , 245 p. (ISBN 2-8046-0625-2).
- Marie-Thérèse Gousset, Jardins médiévaux en France, Rennes, Ouest-France, , 126 p. (ISBN 2-7373-2581-1).
- Michel Cambornac, Plantes et jardins du Moyen Âge, Hartmann, , 103 p..
- Michel Botineau, Les Plantes du Jardin Médiéval, Paris, Belin, , 187 p. (ISBN 2-7011-3785-3). .
- Laetitia Bourgeois-Cornu, LesBonnes Herbes du Moyen-Age, Publisud, , 207 p. (ISBN 978-2-86600-464-4). .
Articles connexes
