Hôtel de Saige

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Hôtel de Saige
Hôtel de Saige, côtés rue Esprit des lois et rue Louis.
Présentation
Type
Style
Architecte
Construction
1775-1777
Commanditaire
Localisation
Pays
France
Commune
Adresse
Cours du Chapeau-Rouge, rue Louis, rue Esprit-des-lois
Coordonnées
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L'hôtel de Saige est un hôtel particulier du XVIIIe siècle situé à Bordeaux, en France.

Ce bâtiment fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le et d'inscriptions depuis les et [1].

Localisation[modifier | modifier le code]

L'immeuble, qui forme la partie ouest de l'îlot Louis, est compris entre le cours du Chapeau-Rouge, la rue Louis et la rue Esprit des Lois.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'hôtel fut construit entre 1775 et 1777 par l'architecte parisien Victor Louis pour le richissime armateur, négociant et parlementaire François-Armand de Saige[2].

Souhaitant édifier une résidence à la hauteur de son rang et de sa fortune, Saige commence par acquerir un terrain situé à l'arrière du Grand-Théâtre pour la somme de 186 000 livres[3] (env. 2 800 000 euros actuels[4]). La grande parcelle choisie constitue toute l'extrémité ouest de l'îlot Louis, grand lotissement dont la vente finance la construction de la nouvelle salle de spectacle.

Pour la construction, Saige exige que son hôtel soit terminé avant le Grand-Théâtre. Les travaux commencent donc en 1775 et se terminent en 1777, trois ans avant l'inauguration du prestigieux édifice voisin[5].

En 1781, il passe commande par contrat au peintre Pierre Lacour de « grands tableaux d’histoire » pour décorer son nouvel hôtel[3].

La veuve de Saige, dont l’époux a été décapité en 1793, cède l’hôtel au maire de Bordeaux en 1808[6]. Il devient la même année le siège de la préfecture de la Gironde, et le reste jusqu'en 1993, date à laquelle celui-ci déménage dans les locaux de l'hôtel du département situé dans le quartier Mériadeck.

L’ensemble aujourd'hui privatisé est divisé en plusieurs appartements.

Architecture[modifier | modifier le code]

Son architecture s'inspire directement du Palais Mancini, somptueux bâtiment dessiné par Carlo Rainaldi, qui était à cette époque le siège de l'Académie de France à Rome[7]. C'est là que Victor Louis a séjourné comme pensionnaire entre 1756 et 1759[5].

Palais Mancini à Rome.

Comme similitudes on retrouve le décor de bossages à refends au rez-de-chaussée, l'ordre toscan pour les quatre colonnes dégagées qui encadrent la porte cochère, les lourdes consoles à volutes portant les balcons à balustres, l'alternance de frontons triangulaires et segmentaires pour les baies du bel étage, et une puissante corniche au sommet de la façade[5].

Victor Louis fera cependant des adaptations en reprenant des formes déjà utilisées à Bordeaux. Aussi les baies du rez-de-chaussée sont cintrées et très hautes, incluant l'entresol. De même la façade est plus épurée avec l'absence de lignes de refend aux étages, et la sobriété des éléments décoratifs[5].

Après l'installation du siège de la préfecture de la Gironde en 1808, l'architecte Thiac engage des travaux de modernisation à l'intérieur de l'édifice. Il supprime le jardin et le portique pour agrandir la cour.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Ancienne préfecture de Gironde (composée de maisons et des hôtels Saige et Legris) », notice no PA00083208, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. « François-Armand de Saige - Mémoire de l'esclavage et de la traite négrière - Bordeaux », sur www.memoire-esclavage-bordeaux.fr (consulté le ).
  3. a et b « Srpi Aquitaine : L’îlot Louis », sur inventaire.aquitaine.fr (consulté le ).
  4. « Convertisseur de monnaie d'Ancien Régime - Livres - euros », sur convertisseur-monnaie-ancienne.fr (consulté le ).
  5. a b c et d Philippe Prévôt, Bordeaux, petits secrets et grandes histoires, Sud Ouest, (ISBN 9782817704814), p. 56.
  6. « Les hôtels Saige, Boyer-Fonfrède et Lamolère à Bordeaux », sur inventaire.aquitaine.fr (consulté le ).
  7. Robert Coustet, Le Nouveau Viographe de Bordeaux, Mollat, 2009, p. 110.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]