Hafedh Caïd Essebsi

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Hafedh Caïd Essebsi
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Mohamed Hafedh Caïd EssebsiVoir et modifier les données sur Wikidata
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Partis politiques

Hafedh Caïd Essebsi (arabe : حافظ قائد السبسي), né en 1961 à Tunis, est un homme politique tunisien, fils de Béji Caïd Essebsi, président de la République tunisienne de 2014 à 2019, et de Chadlia Caïd Essebsi.

Il dirige le parti Nidaa Tounes de 2016 à 2020.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Né en 1961 à Tunis, il est le fils de Béji Caïd Essebsi et Chadlia Caïd Essebsi[1].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

En 1988, il effectue un passage au Parti social-libéral[2] et se présente aux élections législatives comme l'une de ses têtes de liste[3].

Après la révolution de 2011, il intègre le parti Nidaa Tounes fondé par son père, Béji Caïd Essebsi. Dès 2013, il assure la coordination de quatre structures régionales sous la supervision du secrétaire général Taïeb Baccouche[2]. Le , il provoque une restructuration du parti et prend la tête d'une nouvelle direction chargée des structures régionales au sein du comité exécutif[2]. Pressenti pour être tête de liste de la première circonscription de Tunis pour les élections législatives, son inexpérience et sa proximité avec des membres de l'ancien Rassemblement constitutionnel démocratique suscitent des critiques de l'aile gauche et de nombreux membres du parti[2]. Également accusé de vouloir succéder à son père, il renonce à sa candidature le de la même année[4].

En 2015, il devient l'un des vice-présidents du parti[5]. Le , à l'issue du congrès de Sousse, il en est nommé directeur exécutif[6]. Ceci entraîne le départ du secrétaire général Mohsen Marzouk, qui fonde Machrouu Tounes[7] ; celui-ci annonce le sa charte constitutive[8]. Le , il devient président du comité politique du parti, à l'occasion de la fusion avec l'Union patriotique libre[9].

En [10], il suscite une polémique après la diffusion d'un enregistrement dans lequel il déclare au sujet de son père : « tant que le vieux est à Carthage, rien ne nous échappera ». Dans un autre contexte, le président estime qu'il ne peut pas, à son âge, imposer ses vues à son fils, et regrette que ce dernier se soit engagé en politique[11].

Après la défaite du parti aux élections municipales du , le chef du gouvernement Youssef Chahed et Hafedh Caïd Essebsi sont en désaccord sur la ligne à suivre[12]. Un conflit ouvert éclate alors entre les deux hommes quand le premier accuse publiquement le second de détruire le parti dans un discours télévisé diffusé le [13]. Le , un nouveau bloc parlementaire, appelé « Coalition nationale », est fondé afin de soutenir Chahed et attire rapidement plusieurs députés[14],[15]. Le , Chahed est suspendu des rangs de Nidaa Tounes et celui-ci lance une procédure disciplinaire à son encontre[16]. Le bureau politique du parti décide également de geler son adhésion[17]. Cette démarche conduit à la transformation de la Coalition nationale en un nouveau parti, Tahya Tounes, le [18].

En , à l'issue du congrès de Monastir, le parti se scinde en deux clans, lorsque les 217 membres du comité central appelés à élire leur président se divisent entre deux réunions distinctes le  : 100 membres à Monastir soutiennent Hafedh Caïd Essebsi et 117 membres à Hammamet soutiennent le chef du groupe parlementaire Sofien Toubel[19]. Fin juin, la justice reconnaît Hafedh Caïd Essebsi comme représentant légal du parti[20].

En , il renonce à se présenter aux élections législatives[21].

En , une polémique éclate alors qu'il est soupçonné par la douane tunisienne d'importer illégalement une importante somme d'argent en devises. Arrêté à l'aéroport de Tunis-Carthage, il dénonce alors une fouille disproportionnée et un traitement « inapproprié »[22]. Il confirme en ne pas avoir déposé de demande d'asile politique en France[23]. Il y est depuis en exil volontaire[24].

Le , il est exclu de Nidaa Tounes[25].

Autres activités[modifier | modifier le code]

Hafedh Caïd Essebsi est PDG de l'entreprise Méditerranée Plastique, gérant de sociétés et le propriétaire d'une supérette de La Soukra qui réalise le plus gros de son chiffre d'affaires avec la vente d'alcool[2].

Il a également été vice-président de l'Espérance sportive de Tunis[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (ar) Mohamed Bou Gomaa, « Le chef du gouvernement tunisien : le fils du président agit dans l'État comme dans une propriété privée », sur arabnn.net,‎ (consulté le ).
  2. a b c d et e Frida Dahmani, « Tunisie : un Essebsi peut en cacher un autre », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
  3. a et b Frida Dahmani, « Tunisie : Hafedh Caïd Essebsi ou la tentation dynastique », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
  4. « Hafedh Caïd Essebsi renonce à Tunis 1, l'adhésion d'Elloumi gelée », sur gnet.tn, (consulté le ).
  5. « Tunisie - Nidaa Tounes à l'épreuve de l'unité », sur parismatch.com (consulté le ).
  6. Frida Dahmani, « Tunisie : Hafedh Caïd Essebssi confirme son leadership sur Nidaa Tounes », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
  7. « Mohsen Marzouk annonce le nom de son parti », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
  8. « Le Mouvement du projet de la Tunisie présente sa charte constitutive », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
  9. « Slim Riahi, nouveau secrétaire général de Nidaa Tounes », sur leconomistemaghrebin.com, (consulté le ).
  10. Frida Dahmani, « Tunisie : ce que révèle l'enregistrement déroutant d'une réunion de Nidaa Tounes autour de Hafedh Caïd Essebsi », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
  11. Benoît Delmas, « Tunisie : avant Kaïs Saïed, un quinquennat de feu et de fureur », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  12. Jules Crétois, « Tunisie : Nidaa Tounes au bord de la crise de nerfs », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
  13. « En Tunisie, Youssef Chahed accuse Hafedh Caid Essebsi d'avoir "détruit" le parti présidentiel », sur france24.com, (consulté le ).
  14. Frida Dahmani, « Tunisie : la Coalition nationale, le groupe pro-Chahed qui bouleverse l'équilibre parlementaire », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
  15. « Tunisie : 8 députés quittent le bloc Nidaa Tounes pour rejoindre l'Alliance nationale », sur tunisienumerique.com, (consulté le ).
  16. Benoît Delmas, « Tunisie : le chef du gouvernement congédié par son parti », sur afrique.lepoint.fr, (consulté le ).
  17. Nadia Dejoui, « Nidaa Tounes gèle l'adhésion de Youssef Chahed du parti », sur leconomistemaghrebin.com, (consulté le ).
  18. Camille Lafrance, « Tunisie : Tahya Tounes, le nouveau parti dans le giron de Youssef Chahed », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
  19. Frida Dahmani, « Tunisie : Hafedh Caïd Essebsi et Soufiane Toubel, deux chefs autoproclamés pour Nidaa Tounes », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
  20. « Mohsen Marzouk : Salma Elloumi a fondé son parti Amal Tounes », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
  21. « Nidaa : après le décès de son père, Hafedh Caïd Essebsi renonce aux législatives », sur kapitalis.com, (consulté le ).
  22. « Hafedh Caid Essebsi affirme avoir été "maltraité" par la douane, celle-ci dément », sur huffpostmaghreb.com, (consulté le ).
  23. « HCE : je n'ai pas déposé de demande d'asile politique en France », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
  24. « Hafedh Caïd Essebsi veut relancer Nidaa Tounes : quel rôle pour Abdelkarim Zbidi ? », sur kapitalis.com, (consulté le ).
  25. « Nidaa Tounes n'existe plus au sein du Parlement – Une éclipse qui coïncide avec la 1re commémoration de la disparition de BCE son Président-fondateur », sur tunivisions.net, (consulté le ).