Gouvernement Chicu

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Gouvernement Chicu
(ro) Guvernul Ion Chicu

République de Moldavie

Description de cette image, également commentée ci-après
Ion Chicu en novembre 2019.
Président de la République Igor Dodon
Maia Sandu
Premier ministre Ion Chicu
Aureliu Ciocoi a.i.
Élection
Législature Xe
Formation
Fin
Durée 1 an, 8 mois et 23 jours
Composition initiale
Coalition PSRM (2019-2020)
PSRM-PDM (03-09/2020)
PSRM (09/2020)
Ministres 11
Femmes 1
Hommes 10
Représentation
Parlement (2019-2020)
35  /  101
Parlement (03-11/2020)
59  /  101
Parlement (2020-2021)
37  /  101
Description de l'image Flag of Moldova.svg.

Le gouvernement Chicu (en roumain : Guvernul Ion Chicu) est le gouvernement de la république de Moldavie du , durant la Xe législature du Parlement, au .

Coalition et historique[modifier | modifier le code]

Dirigé par le nouveau Premier ministre indépendant Ion Chicu, ancien ministre des Finances, ce gouvernement est soutenu par une coalition entre le Parti des socialistes de la république de Moldavie (PSRM) pro-russe, et le Parti démocrate de Moldavie (PDM). Ensemble, ils disposent de 62 députés sur 101, soit 61,4 % des sièges du Parlement.

Il est formé à la suite de la censure du gouvernement précédent.

Il succède donc au gouvernement de la libérale Maia Sandu, constitué d'une coalition entre le bloc électoral pro-européen ACUM — qui réunit le Parti action et solidarité (PAS) et la Plateforme vérité et dignité (DA) — et le Parti des socialistes de la république de Moldavie (PSRM)[1].

Formation[modifier | modifier le code]

Le , le Parti des socialistes fait tomber le gouvernement Sandu. Un désaccord sur une réforme du mode d'élection du procureur de la République, voulue par la Première ministre, mène le au dépôt par les socialistes d'une motion de censure, qui est votée avec le soutien des démocrates six jours plus tard par 63 voix sur 101. Les différentes formations politiques disposent alors de trois mois pour s'entendre sur un nouveau gouvernement, faute de quoi le Parlement sera dissous, entraînant des élections législatives anticipées[2],[3].

Ion Chicu est chargé dès le lendemain de former un gouvernement[4], qui est approuvé le lendemain par le Parlement[5]. Chicu déclare dès le lendemain que son gouvernement assurera un rôle de transition jusqu'aux prochaines élections[6].

Évolution[modifier | modifier le code]

Le gouvernement se maintient cependant, tandis qu'un remaniement le 16 mars y fait entrer plusieurs ministres du Parti démocrate qui s'ajoutent à ceux socialistes, cimentant l'alliance de circonstance entre les deux formations[7].

Le , le président du PDM Pavel Filip annonce que son parti se retire de la majorité parlementaire après que le président de la République a affirmé qu'une fois passée l'élection présidentielle, la situation au sein de la coalition devra être revue dans la mesure où le gouvernement ne dispose plus de la majorité absolue au Parlement en raison de la dissidence de la moitié des députés du PDM ; le Premier ministre orchestre en conséquence un remaniement ministériel deux jours plus tard et remplace les cinq ministres choisis par les démocrates, par des indépendants, dont deux anciens membres de son équipe qui retrouvent leurs ex-ministères[8].

Succession[modifier | modifier le code]

Devenu minoritaire au Parlement, le gouvernement se retrouve fin décembre sous la menace d'une motion de censure le . Cependant, quelques heures avant le vote de la motion, Ion Chicu remet sa démission et celle de ses ministres, après s'être entretenu avec le président de la République Igor Dodon et la présidente du Parlement Zinaida Greceanîi. Il explique cette décision par l'objectif de dissoudre l'assemblée parlementaire et convoquer des élections législatives anticipées. Plus tôt dans le mois, environ 20 000 personnes avaient manifesté pour réclamer un tel scrutin, après que les députés avaient voté une loi transférant la supervision des services de renseignement du chef de l'État aux députés. Le départ du Premier ministre se produit ainsi à la veille de la fin du quinquennat présidentiel, la présidente élue Maia Sandu — défenseure d'une politique libérale pro-européenne opposée à la ligne pro-russe d'Igor Dodon — devant être assermentée le [9],[10].

Après un entretien avec la nouvelle présidente, Chicu indique qu'il expédiera les affaires courantes jusqu'au , et qu'après cette date, il quittera ses fonctions, de même que la ministre de la Santé Viorica Dumbrăveanu, le ministre des Finances, Sergiu Puşcuţa, et le ministre de l'Économie, Anatol Usatii[11]. Le 31 décembre, alors que le Premier ministre sortant a proposé le nom de la vice-Première ministre Olga Cebotari, la présidente Sandu nomme finalement le ministre des Affaires étrangères Aureliu Ciocoi comme Premier ministre par intérim[12].

Après que la Cour constitutionnelle a rendu un avis selon lequel les députés n'ont pas le pouvoir de dissoudre le Parlement par le vote d'une motion, Maia Sandu charge le Natalia Gavrilița de former un nouveau gouvernement[13],[14]. Elle annonce son gouvernement le 5 février 2021[15]. Alors que pour provoquer des législatives anticipées, la présidente Sandu appelle à ne pas voter pour le gouvernement, le Parti action et solidarité, dont sont issues Sandu et Gavrilița, annonce qu'il ne votera pas la confiance, de même que son allié de la Plateforme vérité et dignité. Le 11 février, le Parlement refuse la confiance au gouvernement proposé[16]. Le soir même, Gavrilița est de nouveau chargée de former un gouvernement[17]. Le 23 février, sa nomination est invalidée par la Cour constitutionnelle[18].

Le 25 mars, Igor Grosu est chargé de former un gouvernement. Le gouvernement Grosu échouer de manière automatique à obtenir la confiance du parlement, le quorum de membres présent nécessaire à l'obtention du vote n'étant pas réuni[19],[20].

Le , Maia Sandu demande à la Cour constitutionnelle de constater l'échec de deux gouvernements successifs à obtenir la confiance du Parlement dans un délai de 45 jours, ce qui devrait lui permettre de convoquer des élections anticipées[21],[22]. Entre-temps, le , le Parlement décrète l'état d'urgence pour deux mois — au cours duquel des élections ne peuvent légalement être organisées — en raison de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19. La décision du Parlement est suspectée d'avoir directement pour objectif de retarder la tenue du scrutin, aucune autre mesure n'ayant été prise contre la pandémie[23],[24],[25]. Le , la Cour constitutionnelle juge invalide la mise en place d'un état d'urgence sous un gouvernement d'intérim[26]. Le jour même, Maia Sandu procède à la dissolution du Parlement et convoque des élections anticipées pour le [27]. Son parti l’emporte avec 52,80 % des suffrages exprimés et obtient une majorité parlementaire confortable qui permet à la présidente Sandu d'appliquer son programme politique[28]. Elle désigne de nouveau Natalia Gavrilița pour forme le prochain gouvernement. Après avoir obtenu la confiance du Parlement, celle-ci est officiellement investie avec le nouveau gouvernement le [29].

Composition[modifier | modifier le code]

Initiale (14 novembre 2019)[modifier | modifier le code]

  • La composition du gouvernement est la suivante[30] :
Portefeuille Nom Parti
Premier ministre Ion Chicu Sans
Vice-Premier ministre
Ministre de l'Intérieur
Pavel Voicu PSRM
Vice-Premier ministre
Chargé de la Réintégration territoriale
Alexandru Flenchea Sans
Ministre des Affaires étrangères et de l'Intégration européenne Aureliu Ciocoi Sans
Ministre de l'Agriculture, du Développement régional et de l'Environnement Ion Perju Sans
Ministre de la Défense Victor Gaiciuc Sans
Ministre de l'Économie et des Infrastructures Anatol Usatîi Sans
Ministre de l'Éducation, de la Culture et de la Recherche Corneliu Popovici Sans
Ministre des Finances Sergiu Pușcuța Sans
Ministre de la Justice Fadei Nagacevschi PSRM
Ministre de la Santé, du Travail et de la Protection sociale Viorica Dumbrăveanu Sans

Remaniement du 16 mars 2020[modifier | modifier le code]

  • Les nouveaux ministres sont indiqués en gras, ceux ayant changé d'attributions en italique[7].
Portefeuille Nom Parti
Premier ministre Ion Chicu PSRM
Vice-Premier ministre
Ministre de l'Intérieur
Pavel Voicu PSRM
Vice-Première ministre
Chargée de la Réintégration territoriale
Cristina Lesnic Sans
Ministre des Affaires étrangères et de l'Intégration européenne Oleg Tulea PDM
Ministre de l'Agriculture, du Développement régional et de l'Environnement Ion Perju Sans
Ministre de la Défense Alexandru Panzari PDM
Ministre de l'Économie et des Infrastructures Sergiu Railean PDM
Ministre de l'Éducation, de la Culture et de la Recherche Igor Sharov PDM
Ministre des Finances Sergiu Pușcuța Sans
Ministre de la Justice Fadei Nagacevschi PSRM
Ministre de la Santé, du Travail et de la Protection sociale Viorica Dumbrăveanu Sans

Remaniement du 9 novembre 2020[modifier | modifier le code]

  • Les nouveaux ministres sont indiqués en gras, ceux ayant changé d'attributions en italique[8].
Portefeuille Nom Parti
Premier ministre Ion Chicu PSRM
Vice-Premier ministre
Ministre de l'Intérieur
Pavel Voicu PSRM
Vice-Première ministre
Chargée de la Réintégration territoriale
Olga Cebotari Sans
Ministre des Affaires étrangères et de l'Intégration européenne Aureliu Ciocoi Sans
Ministre de l'Agriculture, du Développement régional et de l'Environnement Ion Perju Sans
Ministre de la Défense Victor Gaiciuc Sans
Ministre de l'Économie et des Infrastructures Anatol Usatii Sans
Ministre de l'Éducation, de la Culture et de la Recherche Lilia Pogolsa Sans
Ministre des Finances Sergiu Pușcuța Sans
Ministre de la Justice Fadei Nagacevschi PSRM
Ministre de la Santé, du Travail et de la Protection sociale Viorica Dumbrăveanu Sans

Remaniement du 1er janvier 2021[modifier | modifier le code]

  • Les nouveaux ministres sont indiqués en gras, ceux ayant changé d'attributions en italique[31],[12].
Portefeuille Nom Parti
Premier ministre a.i.'
Ministre des Affaires étrangères et de l'Intégration européenne
Aureliu Ciocoi Sans
Vice-Premier ministre
Ministre de l'Intérieur
Pavel Voicu PSRM
Vice-Première ministre
Chargée de la Réintégration territoriale
Olga Cebotari Sans
Ministre de l'Agriculture, du Développement régional et de l'Environnement Ion Perju Sans
Ministre de la Défense Victor Gaiciuc Sans
Ministre de l'Économie et des Infrastructures Mihail Lupașco a.i. Sans
Ministre de l'Éducation, de la Culture et de la Recherche Lilia Pogolsa Sans
Ministre des Finances Tatiana Ivanicichina a.i. Sans
Ministre de la Justice Fadei Nagacevschi PSRM
Ministre de la Santé, du Travail et de la Protection sociale Tatiana Zatîc a.i. Sans

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Accord en Moldavie sur un gouvernement après des mois d'impasse », Boursorama,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. « Nouvelle crise en Moldavie, le gouvernement pro-européen censuré », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  3. (en) « Moldovan Socialists Topple Govt in No-Confidence Vote », sur Balkan Insight, (consulté le )
  4. (en) « Moldova leader nominates former finance minister as PM candidate », sur euronews, (consulté le )
  5. (en) « Moldovan parliament approves Ion Chicu as new prime minister », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. (en) « Moldovan Parliament Approves New 'Technocratic' Government », sur www.rferl.org, (consulté le )
  7. a et b (en) « Moldova Govt Reshuffle Cements Socialist-Democrat Alliance », sur Balkan Insight, balkaninsight, (consulté le ).
  8. a et b (en) « Chicu Reshuffles Moldovan Govt Ahead of Presidential Run-Off », Balkan Insight, (consulté le ).
  9. « En Moldavie, le premier ministre annonce sa démission », Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  10. « Moldavie : le premier ministre annonce sa démission », Le Figaro, (ISSN 0182-5852, consulté le ).
  11. (ro) « Ion Chicu REFUZĂ să asigure interimatul funcției de prim-ministru şi se va retrage de la 1 ianuarie », Sinteza, (consulté le ).
  12. a et b (ro) « Aurel Ciocoi, Ministru de Externe, desemnat premier interimar », sur Radio Europa Liberă, europalibera.org (consulté le ).
  13. (en) « Moldovan president appoints interim PM but pushes for snap election », Xinhua,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. (en) « Moldova’s president nominates PM-designate in step towards forcing snap election », bne IntelliNews,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. (ro) « Ultima oră! Lista integrală a Cabinetului de Miniștri, propusă de Natalia Gavrilița », sur UNIMEDIA, (consulté le ).
  16. (ro) « Breaking NEWS // Guvernul Gavrilița a picat în Parlament », sur Deschide.MD (consulté le ).
  17. (ro) « Maia Sandu o propune repetat pe Natalia Gavrilița la funcția de premier (VIDEO) », sur AGORA, AGORA.md, (consulté le ).
  18. (en) « Moldovan President’s Appointment of PM Declared Unconstitutional », sur Balkan Insight, balkaninsight, (consulté le ).
  19. (en) « Grosu Fails To Be Approved As Moldovan Prime Minister Over Absence Of Quorum - Speaker », sur UrduPoint (consulté le ).
  20. « Moldavie : toujours pas de Premier ministre, vers des législatives anticipées », sur Le Courrier des Balkans (consulté le ).
  21. (ro) « Maia Sandu s-a adresat Curții Constituționale », sur dw.com (consulté le ).
  22. (en) « Moldova Parliament Rejects Proposed PM, Bringing Elections Nearer », sur balkaninsight.com, (consulté le ).
  23. (en) « Moldova Edges Closer to Election Sought by Pro-European President », sur balkaninsight.com, (consulté le ).
  24. (en) « Moldova declares state of emergency to contain COVID-19 pandemic », sur dailysabah.com, (consulté le ).
  25. (en) « Moldova Introduces Two-Month State Of Emergency To Contain Pandemic », sur rferl.org (consulté le ).
  26. (en) « Moldova's tough president gets the election she wanted », sur emerging-europe.com, (consulté le ).
  27. « Moldavie: La présidente dissout le parlement, législatives le 11 juillet », sur latribune.fr (consulté le ).
  28. « Les pro-européens remportent largement les législatives en Moldavie », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  29. (pt) « Moldovan parliament confirms Gavrilita as president's choice for new PM », sur MSN (consulté le ).
  30. (ro) « Oficial, Moldova: Lista noului guvern în frunte cu Ion Chicu », sur ro.sputnik.md, (consulté le ).
  31. (ro) « Olga Cebotari va întâlni Anul Nou în funcția de prim-ministru interimar », sur Deschide.MD (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]