Glaciovolcanisme

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Le volcan Herðubreið en Islande

Le glaciovolcanisme est le volcanisme en présence de glace. La glace contraint mécaniquement la lave et se transforme en eau de fonte. Une fonte considérable de la glace peut créer de puissants lahars ou provoquer des inondations connues sous le nom de jökulhlaups.

Différents types[modifier | modifier le code]

On distingue trois types de glaciovolcanisme :

Prévalence[modifier | modifier le code]

Des dépôts glaciovolcaniques ont été identifiés sur tous les continents terrestres sauf l'Australie, et sur Mars. Ces dépôts servent aux reconstructions paléoclimatiques en délimitant les limites spatiales et temporelles des calottes glaciaires quaternaires sur Terre, ainsi qu'à la cartographie des calottes glaciaires sur Mars[1].

Aujourd'hui, les régions du monde concernées par l'activité glaciovolcanique sont principalement l'Alaska et l'ouest du Canada, le sud du Chili, l'Argentine, l'Islande et deux zones côtières de l'Antarctique (péninsule Antarctique et plate-forme de Ross)[2]. Les éruptions récentes du Gjálp en 1996 (en), du Redoubt en 2009 (en) et de l'Eyjafjallajökull en 2010 montrent que les interactions volcan-glace entraînent des risques locaux et régionaux, jusque dans des zones éloignées et urbaines[1].

Implications[modifier | modifier le code]

Le volcanisme sous-glaciaire peut contribuer à l'élévation du niveau de la mer. La plus puissante éruption volcanique des 10 000 dernières années en Antarctique s'est ainsi produite il y a 2 200 ans dans la chaîne Hudson, sous l'inlandsis. On pense que cette éruption a eu des conséquences significatives sur le retrait du glacier de l'île du Pin, et qu'une future éruption pourrait de même contribuer à l'élévation en cours du niveau de la mer[3].

Il peut aussi se produire une rétroaction positive entre le réchauffement climatique et le volcanisme sous-glaciaire, l'amincissement de la glace sus-jacente entraînant une baisse de la pression au-dessus de la chambre magmatique, cause plausible d'une activation ou réactivation du volcanisme. On soupçonne ce phénomène d'avoir joué un rôle dans l'initiation du réchauffement Bølling–Allerød (en), il y a environ 14 700 ans[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Edwards (2015), abstract.
  2. (en) Claire L. Cooper, Graeme T. Swindles, Ivan P. Savov, Anja Schmidt et Karen L. Bacon, « Evaluating the relationship between climate change and volcanism », Earth-Science Reviews (en), vol. 177,‎ , p. 238-247 (DOI 10.1016/j.earscirev.2017.11.009 Accès libre).
  3. (en) Hugh F. J. Corr et David G. Vaughan, « A recent volcanic eruption beneath the West Antarctic ice sheet », Nature Geoscience, vol. 1,‎ , p. 122-125 (DOI 10.1038/ngeo106).
  4. (en) S. K. Praetorius, Alan C. Mix Britta, J. L. Jensen, Duane G. Froese, Glenn Milne et al., « Interaction between climate, volcanism, and isostatic rebound in Southeast Alaska during the last deglaciation », Earth and Planetary Science Letters, vol. 452,‎ , p. 79-89 (DOI 10.1016/j.epsl.2016.07.033).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]