Gabriel Doublier

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Gabriel Doublier
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Gabriel Antoine DoublierVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom officiel
Gabriel DoublierVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Inventeur, directeur de la photographie, photographe, chercheur, ingénieurs et cadres techniques d'entreprise, chimisteVoir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales

Gabriel Doublier est un ingénieur et inventeur français né à Lyon le , où il est décédé le . Il est le frère de Francis Doublier.

Biographie[modifier | modifier le code]

Débuts professionnels[modifier | modifier le code]

Alors qu’il a 7 ans, son père, Louis-Etienne Doublier, décède accidentellement, écrasé par une voiture à cheval. À la mort de leur père, Antoine Lumière embauche 4 des 5 enfants Doublier restés au foyer. Tout d'abord Philippine qui devient chef de service, et Jenny, employée aux bureaux, puis, à la fin de leur scolarité, Gabriel et Francis.

Gabriel commence son apprentissage de mécanicien-électricien dans l'atelier de Charles Moisson puis entre aux usines Lumière à l'âge de 14 ans en 1897. Fin 1898, Louis l'envoya faire un stage de quelques mois chez un constructeur et il revint fin 1899 et reprit les travaux d'entretien mécanique, en contact perpétuel avec les frères.

En 1900 il contribua à l'invention du photorama, un projecteur comportant un plateau tournant muni de douze objectifs identiques et animé d'une rotation de 3 tours par seconde. Merveille d'ingéniosité, cela permettait d'obtenir sur une bande pelliculaire une vue panoramique correspondant à un tour complet d'horizon et de projeter ensuite cette image sur un écran cylindrique de vastes dimensions avec un bon rendement lumineux sans effet de scintillement. L'appareil fonctionna dès 1901 dans une salle située rue de Clichy, à côte du Casino de Paris. Gabriel fut chargé durant 3 ans du fonctionnement des séances, recevant à cette occasion le premier et certainement dernier diplôme de "cosmographe". La commercialisation de ce procédé s'arrêta en 1904. Gabriel fut chargé de démolir et de renvoyer le matériel, 20 tonnes environ[1].

Les ateliers[modifier | modifier le code]

En 1904, de retour à Lyon, Gabriel prend en main les "ateliers de la fécule", situés rue des Tournelles, aujourd'hui rue Paul-Sisley.

Il met au point le procédé des autochromes (plaques de verre aux grains de fécule de pomme de terre colorés) qui se commercialisaient en 1907. Il s'installera cours Gambetta, dans la bâtisse adjacente aux ateliers, pour surveiller la fabrication dont il est le seul, avec les Lumière, à connaître la formule.

Il profitait de ses longues nuits d'insomnie pour s'instruire dans tous les domaines. Il était incollable dans tout ce qui se rapportait aux sciences naturelles. Il se cultiva seul et fut un autodidacte fort apprécié par les frères Lumière qui n'acceptèrent jamais de s'en séparer malgré les propositions faites à Gabriel, souvent avec un salaire bien supérieur.

Gabriel a aussi participé, aux côtés du chef mécanicien Charles Moisson, à la fabrication du premier appareil de prises de vues.

Il fut nommé au grade de Chevalier de la Légion d'Honneur le 8 novembre 1954 en qualité de Chef de Service de Laboratoire. Auguste Lumière fut le premier à demander sa nomination.Henri fut son parrain et lui remit sa médaille[2].

C'est à Gabriel que reviendra le privilège d'inaugurer, en 1955, l'avenue des Frères Lumière à Lyon.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Rive Gauche, Lyon, , p. 10 - 14
  2. Rive Gauche, Lyon, , p. 5 - 10

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jeanne Françoise Chemin-Doublier, Tel fut Monplaisir - Berceau de l'autochrome et du cinématographe, Éditions du Vingt Mars, Lyon 1991
  • G-Michel Coissac, Histoire du cinématographe, de ses origines à nos jours, Éditions du Cinéopse, Paris, 1925.
  • Georges Sadoul, Histoire du cinéma mondial, Flammarion, Paris, 1949.
  • Auguste Lumière, Mes travaux et mes jours, Éditions La Colombe, Lyon, 1953.
  • Georges Sadoul, Louis Lumière, Éd. Pierre Seghers, Paris, 1964.
  • Alice Guy Blaché, Autobiographie d'une pionnière du cinéma, présentée par Musidora, Denöel/Conthier, Paris, 1976.
  • Revue Rive Gauche - A l'ombre des Lumière - Numéros 83 et 84 - Décembre 1982 et Mars 1983
  • Jacques Rittaud-Hutinet, Le cinéma des origines - Les Frères Lumière et leurs opérateurs, Champ Vallon, Lyon, 1985.
  • Bernard Chardère, Lumières sur Lumière, Institut Lumière/Presses universitaires de Lyon, 1987.
  • Jacques Rittaud-Hutinet, Auguste et Louis Lumière - Correspondances 1890/1953, Cahiers du cinéma, 1994, préface de Maurice Trarieux-Lumière.
  • Bernard Chardère, Au pays des Lumière, Institut Lumière/Actes Sud, Lyon, 1995.
  • Jacques Rittaud-Hutinet, Les Frères Lumière - l'invention du cinéma, Flammarion, Paris, 1995.
  • Bernard Chardère, Le roman des Lumière, Gallimard, Paris, 1995.
  • Olivier Perrin, La Fondation nationale de la photographie, Entpe Aléas, Lyon, 2001.
  • Michel Faucheux, Auguste et Louis Lumière, Gallimard, Paris, 2011, Coll. Folio biographies.

Liens externes[modifier | modifier le code]