Félix Mangini

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 9 novembre 2014 à 09:30 et modifiée en dernier par Guym75 (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Félix Mangini
Description de l'image Felix Mangini2.jpg.
Naissance
Lyon
Décès (à 66 ans)
Saint-Pierre-la-Palud
Nationalité française
Diplôme
Ingénieur civil
Profession
Ingénieur ferroviaire
Activité principale
Philanthrope
Autres activités
Maire de Saint-Pierre-la-Palud
Formation
Ascendants
Conjoint
Marie-Pauline Seguin
Descendants
Marc Mangini
Hélène Mangini
Louise Mangini
Famille
Marc Seguin (beau-père)
Lucien Mangini (frère)
Léon Bérard (gendre)
Louis Gallavardin (gendre)

Félix Mangini, né à Lyon en 1836, mort en août 1902 à Saint-Pierre-la-Palud, est un ingénieur pionnier du chemin de fer en France, un philanthrope pionnier de l'habitat social à Lyon, et un homme politique français.

Biographie

Fils de Lazare Mangini, qui fut un collaborateur et ami précieux des pionniers du chemin de fer les frères Seguin, Félix Mangini suit les cours de l'École des mines de Paris entre 1858 et 1861. En 1863, son père s'installe dans la vallée de la Brévenne, achetant une propriété au lieu-dit la Pérollière, sur la commune de Saint-Pierre-la-Palud[1]. Félix Mangini la fera raser, reconstruire et lui fera adjoindre un château de style florentin en 1885, œuvre de l'architecte lyonnais Gaspard André. Le domaine, vendu par ses héritiers en 1942 à la Compagnie du gaz de Lyon, est désormais une propriété d'EDF[2].

Il fait partie d'un groupe d'amis comprenant Joseph Gillet, Édouard Aynard et Auguste Isaac, baptisée la « bande à Aynard ». Avec l'abbé Camille Rambaud, ils constitue un groupe de bienfaiteurs et d'entrepreneurs qui investissent significativement dans les œuvres de bienfaisance de la région lyonnaise, dans la mouvance des « chrétiens modérés » et du catholicisme social de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle[3].

Sa fille, Hélène Mangini (1879-1958), se marie à Léon Bérard, pionnier de la chirurgie thoracique. Ils construisent une extension du domaine de la Pérollière dans le même style que le bâtiment de Gaspard André, qu'ils baptisent du nom de « Villa Félix » en honneur de Félix Mangini[4].

Vie professionnelle

Associé à son frère Lucien Mangini, il entreprend dans un premier temps dans le secteur des houillères. Mais il s'oriente bientôt dans l'ingénierie ferroviaire, en disciple de Marc Seguin, dont il épouse la fille Marie-Pauline[5]. Les frères dirigent les travaux de construction de la ligne de chemin de fer de Lyon à Montbrison[1], dont l'exploitation leur est concédée par le décret impérial no 17275 du 16 octobre 1869[6],[7].

Toujours avec son frère Lucien, il prend la tête de la Compagnie des Dombes et des chemins de fer du Sud-Est dont les deux frères assurent à la fois les rôles d'ingénieurs, de constructeurs et d'administrateurs[5]. Sous leur direction, de grands travaux sont entrepris pour le déploiement de leur réseau, dont l'un des plus importants est la construction de la gare Saint-Paul, entre 1872 et 1875, avec une façade de l'architecte Louis Sainte-Marie-Perrin[6]. Félix quitte toutefois la société, après la vente de ses lignes à la compagnie PLM en 1883.

Il est le fondateur ou le collaborateur de plusieurs sociétés et fondations :

  • en 1864, aux côtés du soyeux Arlès-Dufour et de Henri Germain, il participe à la création de la Société d'enseignement professionnel du Rhône, dont il sera le président de 1870 jusqu’à sa mort.
  • en 1885, il lance la construction des « maisons Mangini  », quai Pierre-Scize à Lyon, sur un emplacement qu'il avait proposé pour la construction de la faculté de droit et des lettres. Leur gestion est reprise par la société suivante[6].
  • en 1886, il crée la Société des logements économiques, devenue par la suite Office public des HLM du Rhône puis OPAC du Rhône.
  • en 1891, il crée également la Société d'alimentation, avec le financement d'Édouard Aynard. Elle distribue des repas à bon marché dans deux restaurants sociaux, aux Brotteaux et à la Guillotière[3].
  • en 1897, il fonde L'Œuvre lyonnaise des tuberculeux indigents, association reconnue d'utilité publique. Cette société participe à la création du sanatorium d’Hauteville aux côtés de Joseph Gillet et d'Aynard à nouveau, pour soigner et guérir les habitants de la région lyonnaise atteints de la tuberculose. Cet établissement de cent-vingt lits, ouvert le 23 août 1900, vient répondre à l'absence de prise en charge des tuberculeux dans la région lyonnaise. C'eest le premier des bâtiments qui constituent aujourd'hui le centre hospitalier public d'Hauteville ou CHPH, à Hauteville-Lompnes, dans l'Ain[8].
  • Il est également administrateur des Hospices civils de Lyon.

Il est maire de Saint-Pierre-la-Palud pendant trente-huit ans. Il est également conseiller général du Rhône et membre de la Chambre de commerce de Lyon. Il meurt en 1902 dans sa commune, où il est inhumé[9].

Postérité

Travaux

Il semble que la loi Bonnevay du 23 décembre 1912, portée par le ministre Laurent Bonnevay, s'appuie en partie sur les réflexions de Mangini au sujet du logement social. Il est en effet intéressant de noter que cette loi, qui a permis aux villes de se doter d'offices HLM, prend sa source là où Mangini indiquait que le logement social pouvait être une activité « assurément lucrative »[10].

Lieux et odonymes

La Villa Pérollière, monument historique.
  • À Lyon, dans les jardins de l'hôtel de préfecture du Rhône, un monument inauguré en 1907 par son ami Émile Loubet, ancien président de la République, rend hommage à la mémoire de Félix Mangini philanthrope. Le monument est l'œuvre du sculpteur Alfred Boucher et de l'architecte Louis Rogniat.
  • La Villa Pérollière, demeure familiale à Saint-Pierre-la-Palud, est inscrite aux Monuments historiques depuis 1992.
  • L'une des voies principales d'Hauteville-Lompnes porte son nom, l'avenue Félix-Mangini.
  • Depuis 2013, une voie du 9e arrondissement de Lyon porte également son nom, la rue Félix-Mangini[9].

Notes et références

  1. a et b « L'histoire de Félix Mangini », sur http://saintpierrelapalud.fr/, (consulté le )
  2. Les Amis de l'Arbresle, « La saga Mangini - III - Le domaine de la Pérollière », sur www.amis-arbresle.com (consulté le )
  3. a et b Jacques Prévotat et Jean Vavasseur-Desperriers, Les « chrétiens modérés » en France et en Europe (1870-1960), Septentrion (lire en ligne), p. 200-212
  4. « Historique », sur villafelix.monsite-orange.fr (consulté le )
  5. a et b Paul Lemonnier, « Félix Mangini (1836-1902) », Bulletin de l'Association des Anciens élèves de l'Ecole des Mines de Paris,‎ (lire en ligne)
  6. a b et c « Maurice Berthault - La construction de la gare Saint-Paul et l'aménagement des abords », sur www.archives-lyon.fr (consulté le )
  7. « Histoire de lignes oubliées… Ligne de Lyon Saint-Paul à Montbrison », sur www.lignes-oubliees.com, (consulté le )
  8. « Les anciens sanatoriums d'Hauteville », sur bugey-historique.blogspot.fr, (consulté le )
  9. a et b [PDF] Conseil municipal de Lyon, « 2013/5116 - Dénomination d'une voie nouvelle à Lyon 9e (ZAC du quartier de l'Industrie-Nord) : « rue Félix Mangini » », sur www.lyon.fr, Ville de Lyon, (consulté le )
  10. Mangini, Les petits logements…. Cité par « Loin d’Utopie, Laurent Bonnevay et les HBM en 1912 », sur www.pointsdactu.org, Bibliothèque municipale de Lyon, (consulté le )

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

Sur Mangini
  • Bernadette Angleraud et Catherine Pelissier, Les dynasties lyonnaises, p. 408-409
  • Édouard Aynard, La vie et les œuvres de Félix Mangini : Conférence, Paris, A. Storck,  : Bibliothèque Nationale de France, Gallica.
  • Frédéric Dumarest, L'Œuvre lyonnaise des tuberculeux indigents et le sanatorium Félix Mangini à Hauteville, résultats médicaux et sociaux après cinq années de fonctionnement : Communication au Congrès international de la tuberculose, Paris, A. Rey, , 13 p.
De Mangini
  • Félix Mangini, Les petits logements dans les grandes villes et plus particulièrement dans la ville de Lyon, Paris, A. Storck, , 98 p.