François-Pierre-Marie-Anne Paigis

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François-Pierre-Marie-Anne Paigis
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Député français
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François-Pierre-Marie-Anne Paigis (, Azé - , Château-Gontier) est un homme politique et médecin français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origine[modifier | modifier le code]

Il est le fils de François Paigis, marchand tanneur, et de Marie Didier. Il fait probablement ses études médicales à Angers : il est médecin à Gennes-sur-Glaize en 1789. Il se montre partisan des idées nouvelles de la Révolution française et est envoyé à l'Assemblée électorale qui se tient à Laval du au , pour nommer les administrateurs du nouveau département de la Mayenne.

Homme politique[modifier | modifier le code]

Le , Paigis est élu par 242 voix, avec Sourdille de la Valette, membre du département pour le district de Château-Gontier. Il assiste à la session de juillet du Conseil départemental, avec les trente-cinq autres membres, réunis à l'église des Cordeliers de Laval pour désigner les membres du Directoire de la Mayenne. A la session de novembre, il siège de nouveau parmi les administrateurs du département, et, le 4 du même mois, est affecté au Comité d'aliénation des biens nationaux formé au sein de cette assemblée.

Député[modifier | modifier le code]

En 1791, il est du nombre des électeurs à l'Assemblée législative, et remplace aux Élections législatives de 1791, comme député de l'arrondissement de Château-Gontier, son confrère Louis-François Allard le [1].

Paigis se rend à Paris et prend domicile rue des Grands-Augustins. Homme à système[2], comme législateur, Paigis est un excellent physiologiste[3].

Le , Paigis est validé avec les autres députés mayennais[4]. Le , il prête le serment constitutionnel. Le et le , il fut nommé membre du comité d'examen des comptes[5] et réélu à la même fonction le .

En 1792, il est victime d'une mésaventure : en qualité de membre du Comité des rapports et pétitions, il avait été chargé d'un rapport sur l'interdiction d'un administrateur de l'Ain[6]. Il ne monte à la tribune qu'une seule fois, le , pour déclarer qu'on lui avait volé la minute du rapport. Le même jour, sur sa motion sans doute, l'Assemblée décide de l'entendre sur le champ au sujet de quatre détenus de Château-Gontier.

Paigis siège parmi les modérés constitutionnels, et se fait inscrire à la Société des amis de la Constitution ou Club des Feuillants où il retrouve son compatriote et collègue Richard de Villiers.

Ayant voté en faveur de La Fayette, il est écarté de la Convention, reprit sa profession à Gennes, devient membre du conseil d'arrondissement de Château-Gontier en l'an XII.

Retour en Mayenne[modifier | modifier le code]

Il semble avoir délaissé la médecine dès 1804, est maire de Gennes de 1808 à 1814, et de 1830 à 1835.

Il n'a pas renoncé à toute ambition politique ; désigné par arrêt consulaire au mois de prairial an VIII, il représente le canton de Bierné au conseil d'arrondissement, dont il préside la première réunion, le 15 messidor an VIII. Il est membre du collège électoral du département pour l'arrondissement de Château-Gontier, mais est considéré comme un jacobin par le pouvoir impérial.

Lors de la Restauration, il recueille le , une voix pour la députation, et est nommé, le , scrutateur de l'Assemblée électorale, mais le personnel administratif le regarde comme un révolutionnaire dangereux. Il est dénoncé comme tel en 1823. En , le sous-préfet de Château-Gontier, Guillaume-François d'Ozouville, demande sa destitution. Le nombre de voix qu'il réunit aux sessions suivantes du collège électoral ne peut l'en faire nommer scrutateur. Malgré cette situation, il conserve sa place de conseiller d'arrondissement jusqu'en 1839[7]. Il se retire à Château-Gontier pour la fin de ses jours. Il fait partie du cercle de la ville[8], avec les notaires, les médecins retraités et le président du tribunal. Il meurt à Château-Gontier le .

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Émile Queruau-Lamerie, Les Députés de la Mayenne à l'Assemblée législative. Mayenne, 1884.
  • Miquel Dalton, Les Médecins à l'Assemblée législative (Chronique médicale, ).
  • Moniteur, réimpression, t. XI, p. 380 ;
  • Paul Delaunay, Bulletin de la Commission Historique et Archéologique de la Mayenne, t. XIX, p. 161-167.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Sur l'initiative de l’évêque Noël-Gabriel-Luce Villar, l'Assemblée termine ses travaux par une messe solennelle et un Te Deum à l'église de la Trinité de Laval. Le l0 septembre, avant de se séparer, elle vote une adresse d'adhésion aux décrets de l'Assemblée Constituante, et émet le vœu que le nouveau parlement conserve la constitution de 1791.
  2. Selon la Liste des députés à la nouvelle Législative, contenant leurs noms et qualités, leur caractère et leurs principes, avec des anecdotes relatives. Paris, chez Lauréat, 1791, in-8, p. 11.
  3. Almanach historique et critique des députés à la première Assemblée législative pour l'année 1792. A Coblentz, de l'Imprimerie des princes françois, p. 86.
  4. Procès-verbal de l'Assemblée nationale, imprimé par son ordre, Paris, 1791, t. I, p. 10.
  5. Procès-verbal de l'Assemblée nationale, p. 200.
  6. Le 13 février 1792, au soir, son portefeuille sous le bras, il passait dans la Cour des Ministres, aux Tuileries, pour aller soumettre son travail au Comité, aile du Noviciat, aux Feuillants. Un homme, qui depuis quelques instants le suivait dans l'ombre, bondit, lui arrache ses papiers, s'enfuit. Cet attentat fut dénoncé le lendemain à l'Assemblée, et, sur la demande de Paigis, on chargea le Directoire du district de Nantua de reconstituer les minutes perdues
  7. Il démissionne à cause de son grand âge, et est remplacé, le 29 septembre 1839, par le notaire Pénil, adjoint au maire de Saint-Denis-d'Anjou.
  8. Martin Foucault, Documents historiques sur Château-Gontier. Ce cercle comptait parmi ses membres les médecins Paigis, Binet, Ghetallier, Jousselin, Tertrais, et les officiers de santé Georges et Jean-Remy Levayer.

Sources partielles[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]