Famille Dubern

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 27 octobre 2021 à 20:07 et modifiée en dernier par Ajurieu (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

La famille Dubern est une famille subsistante d'ancienne bourgeoisie française, originaire des confins du Béarn et de la Chalosse, puis établie à Nantes vers 1720.

Historique

Dubern (autrefois deu Bern), nom celte qui signifie "de l'aulnaie", lieu où poussent les aulnes, est fréquent dans les Landes, principalement sur la côte, autour des étangs de Parentis et de Biscarosse (le vaste "pays de Bern"), ainsi qu'en Gironde, du fait des migrations landaises. Ailleurs ce patronyme est plus rare, y compris en Béarn, où le nom est cité à partir de 1385. C'est de cette dernière région, plus précisément d'Arzacq-Arraziguet, qu'est originaire la famille Dubern établie à Nantes au commencement du règne de Louis XV.

Deux Dubern, oncle et neveu, tous deux prénommés Pierre, ont occupé successivement les fonctions de jurats du bourg d'Arzacq et de baillis du comté de Louvigny, l'un des principaux fiefs des ducs de Gramont, sous Louis XIII et Louis XIV. Petit-fils du second de ces jurats baillis [1], et fils d'Estienne (1647 + 1717), homme d'armes ayant abjuré le protestantisme, Jean Du Bern (1690 + 1770) quitta Arzacq pour les Antilles vers 1718 et s'établit bientôt à Nantes, paroisse St-Nicolas, comme marchand, puis négociant[2],[3]

Son fils Pierre DuBern (1735 + 1810), sieur de Lamarche, négociant et manufacturier de toiles d'Indiennes, devint l'un des principaux entrepreneurs français sous Louis XVI[4],[3] Egalement secrétaire-greffier du Point d’Honneur (ou Tribunal des Maréchaux de France) au baillage de Nantes dès 1772 et échevin de Nantes en 1789, ce réformateur monarchien a été condamné à mort en 1793 par Jean-Baptiste Carrier. (Affaire des 132 modérés nantais)[5],[6],[7]

En deux siècles, plus de vingt de ses descendants Dubern ont servi comme officiers, principalement dans l'armée française, parmi lesquels sept Saint-Cyriens, mais aussi dans l'armée britannique (cf. Delavenne, op. cit. et généalogie de la branche britannique).

Branches

  • L'aîné des enfants de Pierre DuBern, Charles (1767+1834), commissaire de la marine, puis courtier, épouse en 1798 Françoise de Boislandry (1777 + 1859), fille de Louis de Boislandry, qui lui apporte notamment le Château de Champgueffier, en Brie[8],[9]
    • En 1864, leur fils aîné Jules Du Bern de Boislandry (1800 + 1880), magistrat et historien, aîné de la famille, et ses fils relèvent le nom de Boislandry, éteint dans les mâles en 1857[10]. L'un d'eux, Albert, est mort pour la France en 1871. Ce rameau, à son tour éteint en 1922, a une postérité en ligne féminine, issue de Mathilde, baronne de Cambourg.
    • Leur fils cadet, Eugène Dubern (1802 + 1870), qui s'est distingué pendant la conquête de l'Algérie, devient général de division, inspecteur de la cavalerie impériale et grand officier de la légion d’honneur. De son mariage en 1844 avec Anaïs du Moulin de la Fontenelle (1820 + 1887), il a Jeanne, comtesse de La Gournerie, et Maxime et Charles, tous deux officiers de cavalerie.
      • Maxime (1848 + 1907) est décoré de la légion d'honneur au feu en 1871, comme son fils Maurice en 1915 et son petit-fils Michel en 1940, mort pour la France. Ce rameau, qui subsiste, est appelé de La Fontenelle, nom éteint en 1867[11].
      • Charles (1850 + 1930), propriétaire de Champgueffier, est père d'Eugène (1880 + 1976), économiste, créé comte romain par le Pape Pie X en 1913, à l'occasion de son mariage avec Françoise de Fonscolombe, fille de Fernand de Fonscolombe, proche collaborateur et ami du duc d'Orléans, prétendant au trône. Leur fils aîné Guy (1917 + 2012), a été cité à l'ordre de l'armée pour son action au combat de Pont-de-l'Arche. Ce rameau, qui subsiste, porte le nom Boislandry en dernier prénom depuis 1850[11].
  • René (1771 + 1804), manufacturier et négociant (père d'Henry Dubern), et son frère Joseph (1775 + 1851), capitaine d'infanterie, puis armateur, propriétaire du château de Lamarche et maire de Bouguenais, sont auteurs de rameaux éteints.
  • Le plus jeune fils de Pierre DuBern, Antoine (1779 + 1846), industriel au Havre, est père d'Edouard DuBern (1818 + 1868), capitaine de navires, établi à Calcutta, aux Indes britanniques au lendemain de la Révolte des cipayes. Les fils d'Edouard, en particulier l'Honorable Jules DuBern (1857+1931), homme d'affaires, maire de Rangoon, député et officier de l'ordre de l'Empire britannique, puis ses petits-fils, ont détenu une position régionale significative dans le domaine industriel et commercial (DuBern & Co, télégraphe, eau potable, réfrigération, logistique ferroviaire et portuaire) jusqu'au coup d'État militaire birman de 1962. Cette branche DuBern subsiste au Royaume-Uni, en Australie et en Nouvelle Zélande.

Alliances

La Barthe (vers 1645), La Borde (1683), du Lucq de Labadie (1683), Betbeder de Larrouzé (1721), Coullaud (1728), Ducos de Lartigue (1729), Caplane (vers 1730), Gaschet (1764), Le Grand de Boislandry (1798), Riédy (1799), Gondouin (1811), Geffrier (1815), Lefeuvre (1817 et 1909), Bajot d'Argensol (1832), Darmendaritz (1838), Richard d'Abnour (1842), du Moulin de La Fontenelle (1844), Renaulaud (1866), Cambourg (1868), Maillard de La Gournerie (1868), Frignet-Despréaux (1876), Lécuyer de la Papotière (1877), Daumas (1879), Cavé d'Haudicourt de Tartigny (vers 1900), des Champs de Boishébert (1910), Boyer de Fonscolombe (1913), Verchère (1919), Bigot d'Engente (1935), Saboulin-Bollena (1939), Gaudin de la Grange (1947), Démians d'Archimbaud (1952), Hamon (1957), Baguenault de Puchesse (1958), Magon de Saint-Elier (1958), Le Couteulx de Caumont (1965).

Sources imprimées

  • d'Allemagne (H.) : Histoire de la manufacture de Jouy et de la toile imprimée en France, Edition Van Oest, Paris-Bruxelles 1928 (page 164).
  • Chaix d'Est-Ange (Gustave) : Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome VII, Hérissey, Evreux 1914 (article « Dubern », lire en ligne sur Gallica).
  • Clouzot (Henri) : La toile imprimée et les indiennes de traite, 1942.
  • Delavenne (André) : Recueil généalogique de la bourgeoisie ancienne, Editions S.G.A.F., Paris 1954 (Article Dubern de 2 pages).
  • Dioudonnat : Encyclopédie de la fausse noblesse et de la noblesse d'apparence, Sedopols, Paris 1976.
  • Dubern (Eugène Boislandry) : Les Boislandry et l'activité économique de l'Aigle, Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne, Alençon 1943-44.
  • Dugast Rouillé (Dr Michel) : Les notables ou la "seconde noblesse", collection du nobiliaire de France, Nantes 1978, tome 1 (articles Dubern, Dubern de Boislandry et Dubern de La Fontenelle).
  • Frotier de La Messelière (Vte Henri) : Filiations bretonnes 1650-1912, tome II, René Prud'Homme, St Brieuc 1913 (Article Dubern de 3 pages).
  • Guillet : Grands notables du premier Empire, tome 8 (Loir-et-Cher, Indre-et-Loire, Loire-Inférieure), CNRS Editions, Paris 1999 (Article Pierre Dubern).
  • Lallie (Alfred) : Les cent trente deux Nantais, Germain et Grassin imprimeurs libraires, Angers 1894.
  • Labarre de Raillicourt (D.) : Les comtes du Pape en France (XVIe-XXe siècle), tome 1, Paris 1965 (article Dubern).
  • Labarre de Raillicourt (D.) : Légion d'honneur, anciens honneurs héréditaires, 1re série, Paris 1966 (article Dubern).
  • Labarre de Raillicourt (D.) : À ce titre, catalogue de l'aristocratie française titrée contemporaine, tome 2, Paris 1974 (article Dubern).
  • Lamant (Hubert) : Armorial général et nobiliaire français, tome XVI (article Dubern de 2 pages).
  • Mellinet (Camille) : Le commerce et la milice de Nantes, tomes V, VI, VII et VIII, Camille Mellinet imprimeur, Nantes 1842.
  • Prevost et Roman d'Amat (sous la direction de) : Dictionnaire de biographie française, Paris, librairie Letouzey et Ané, 1954.
  • Roy (Bernard) : Une capitale de l'indiennage : Nantes, Musée des Salorges, Nantes 1948 (article Dubern pages 193 à 203).
  • Archives de la Guerre : P.L.H., XXI
  • Archives départementales des Pyrénées Atlantique (Série E) et de la Loire Atlantique.

Article connexe

Références

  1. Frotier de La Messelière, op. cit.
  2. Delavenne (André) : Recueil généalogique de la bourgeoisie ancienne, Editions S.G.A.F., Paris 1954 (Article Dubern de 2 pages).
  3. a et b Roy (Bernard) : Une capitale de l'indiennage : Nantes, Musée des Salorges, Nantes 1948 (article Dubern pages 193 à 203).
  4. d'Allemagne (H.) : Histoire de la manufacture de Jouy et de la toile imprimée en France, Edition Van Oest, Paris-Bruxelles 1928 (page 164).
  5. Lallie (Alfred) : Les cent trente deux Nantais, Germain et Grassin imprimeurs libraires, Angers 1894.
  6. Mellinet (Camille) : Le commerce et la milice de Nantes, tomes V, VI, VII et VIII, Camille Mellinet imprimeur, Nantes 1842.
  7. Guillet : Grands notables du premier Empire, tome 8 (Loir-et-Cher, Indre-et-Loire, Loire-Inférieure), CNRS Editions, Paris 1999 (Article Pierre Dubern).
  8. Dubern (Eugène Boislandry) : Les Boislandry et l'activité économique de l'Aigle, Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne, Alençon 1943-44.
  9. Dugast Rouillé (Dr Michel) : Les notables ou la "seconde noblesse", collection du nobiliaire de France, Nantes 1978, tome 1 (articles Dubern, Dubern de Boislandry et Dubern de La Fontenelle).
  10. décret impérial du 10 février 1864 et jugement du tribunal de Meaux du 2 mars 1865
  11. a et b Bottin Mondain 2018,p.575