Espace numérique de travail (éducation)

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Un espace numérique de travail (PIM pour Personal information manager (en)) désigne un ensemble d'outils en ligne qui agrège l'information et permet un accès à distance de ressources numériques. Ce terme est couramment utilisé dans les collèges, les lycées et les universités françaises pour désigner un portail intranet. Il commence à être utilisé également dans le primaire. On parle également d'environnement numérique de travail, de bureau virtuel, de cartable en ligne et de plateforme de travail collaboratif. Certaines applications web (LMS) permettant l'enseignement à distance (FOAD) peuvent offrir des services similaires à un espace numérique de travail.

Les ENT dans l'Éducation Nationale

Un espace numérique de travail ou environnement numérique de travail ou « bureau virtuel » ou « portail de services » (ENT) est une plateforme de travail collaboratif respectant un cahier des charges réalisé dans le cadre des TICE par le ministère français de l'Éducation nationale. Celui-ci s'est développé d'abord dans l'enseignement secondaire et commence à être étendu au sein des universités. Les différentes personnes ayant accès aux ENT sont consultables auprès de la CNIL[1] (élèves, professeurs, parents). Cette plateforme doit s'articuler avec d'autres plateformes déjà existantes au sein de l’Éducation nationale, des Académies (Sconet, NOTANET, Admission Post-Bac ou ETNA), des collectivités et des établissements scolaires.

Définitions

Le SDET (Schéma directeur des espaces numériques de travail) donne une première définition dans un document de cadrage réalisé par le ministère français de l'Éducation nationale : « un espace numérique de travail désigne un dispositif global fournissant à un usager un point d’accès à travers les réseaux à l’ensemble des ressources et des services numériques en rapport avec son activité. Il est un point d’entrée pour accéder au système d’information de l’établissement ou de l’école. »[2]

Une seconde définition est que l’ENT est une étude nationale du temps[pas clair].

Ces services peuvent provenir :

  • de leur organisation d’appartenance (rectorat, ministère, ESEN) ;
  • d’une organisation partenaire (collectivité, mécène, etc.) ;
  • d’un éditeur public (CRDP) ou privé.

Aux partenaires, État et collectivités locales (régions, départements ou communes), de se partager le financement des différents services offerts et des actions d'accompagnement nécessaires à la diffusion des usages.

L’ENT comporte un socle, lequel permet l’accès à un ensemble de services applicatifs qui sont articulés avec le socle.

Selon Dominique Cavet, directeur adjoint des ressources et de l'ingénierie documentaire du CNDP, l'ENT est un dispositif global fournissant à un usager un point d'accès à travers les réseaux à l'ensemble des ressources et des services numériques en rapport avec son activité. Il est un point d'entrée pour accéder au système d'information de l'établissement scolaire.

Objectifs

  • Gestion d’un système d'information (pour manager, gérer, enseigner, etc.) ;
  • Fourniture de services numériques aux parents pour suivre la scolarité de leurs enfants ;

Les ENT servent à travailler à l’extérieur de l’établissement, à disposer d’un espace personnel de travail, à travailler en groupe.

Ils permettent également l’organisation de la vie scolaire à travers un accroissement de l’utilisation des technologies de l'information et de la communication dans l’établissement, permettent la réduction des coûts d’assistance et de maintenance[réf. nécessaire]

De plus, l'ENT se veut un instrument de décloisonnement des activités d'apprentissage :
  • décloisonnement dans le temps : articuler le temps de la classe avec d'autres temps (continuité pédagogique) ;
  • décloisonnement dans l'espace : travailler en tout lieu de l'établissement scolaire et plus largement en tout lieu connecté à Internet ;
  • décloisonnement social : structure qui met en relation tous ses utilisateurs

.

Infrastructure informatique

L'hébergement d'un ENT peut se faire par infogérance (fournisseur de services d'applications ou ASP en anglais) auprès d'une société de services en ingénierie informatique (SSII) ou auprès d'un service informatique sous tutelle de l'état (universités, conseil général, conseil régional) ou encore en local (école, entreprise). Ce serveur nécessite l'intervention d'un technicien en informatique, d'un administrateur systèmes, d'un administrateur réseaux, d'un administrateur de bases de données et d'un webmestre (administrateur de site). Chaque professionnel est au courant dans son domaine des règles de sécurités. Des sociétés d'hébergements se sont spécialisés dans l'hébergement pour le domaine de l'éducation en supportant le protocole IPv6[3].

  • Lorsqu'un hébergeur professionnel est choisi, l'établissement scolaire laisse le côté technique au prestataire de services[4].
  • L'hébergement en local demande un investissement matériel important (salle de machines avec solutions de sauvegardes, serveur…) et très pénalisant pour l'interopérabilité avec d'autres solutions[réf. nécessaire] et exigeant l'intervention d'un technicien. Pour les établissements, c'est l'assurance de tout contrôler mais cela a un coût « humain » élevé (souvent lié en partie au bénévolat[réf. nécessaire]), limite la qualité de service[réf. nécessaire] (en soirée, les week-ends et durant les vacances) et comporte des risques juridiques importants pour les chefs d'établissement[réf. nécessaire] sur des sujets aussi sensibles que l'exploitation des données personnelles, la sauvegarde des données, etc..

Moyens à mettre en œuvre

L’intégration d’un ENT dans un établissement scolaire pose la question des moyens à mettre en œuvre pour la réussite d’un tel projet. Des moyens techniques, humains, juridiques et financiers doivent venir répondre aux questions soulevées (questions communes aux TIC).

Du point de vue technique, il est important de consolider le parc informatique de l'établissement, d'assurer le bon fonctionnement des réseaux et de disposer d'une connexion internet d'un débit suffisant. Ensuite, la mise en place d’un ENT se traduit concrètement par la possibilité d'accéder à une plate-forme commune, et la distribution des comptes d’utilisateurs. Enfin, il faut mettre en place une structure d’assistance et de maintenance aux utilisateurs.

Les moyens humains se traduisent avant tout par la participation de l’ensemble des acteurs à la conception de l’ENT de l’établissement : les partenaires (Éducation Nationale, collectivités locales, éditeurs, partenaires privés…) comme les utilisateurs (personnels de l’établissement, élèves, parents). Il faut ensuite assurer la formation des utilisateurs aux fonctionnalités d’un ENT pour l’intégration de ce nouvel outil. Il faut enfin mettre en place une structure d’échange et de mutualisation pour permettre aux acteurs de collaborer et de partager les différentes expériences.

Sur le plan juridique, il s’agit de mettre en place trois moyens. Tout d’abord, face aux morcellements des responsabilités (par exemple : les collectivités territoriales sont responsables de l’équipement et de son financement, alors que l’Éducation Nationale a en charge la dimension pédagogique et la formation des enseignants), il faut mettre en place un partenariat formalisé entre les différents acteurs pour avoir une vision globale du projet ENT. Il s’agit ensuite d’acquérir par appel d'offres les droits d’auteurs et les licences d’utilisation des ressources pédagogiques ou administratives et des logiciels. Enfin, la définition de règles communes de fonctionnement et la rédaction d’une charte d’utilisation sont indispensables afin de contrôler l'utilisation qui est faite des données personnelles.

Quant aux moyens financiers, ils doivent être affectés à trois domaines : l’équipement des établissements, l’assistance et la maintenance et l’acquisition des droits et des licences d’utilisation. L'infogérance par une SSII ne pouvant être financés par la publicité ou l'exploitation des données personnelles, d'autres sources de financement doivent être trouvées. Les collectivités locales sont généralement celles qui assurent ce financement. Une étude réalisée par la Caisse des Dépôts à ce sujet montre que des économies liées notamment à la dématérialisation des échanges (téléphone, enveloppe, courrier) peuvent compenser les coûts de l'ENT[réf. nécessaire]. L'utilisation de logiciels libres permet de limiter le budget à la maintenance du matériel, mais demande de financer une communauté de développeurs assez conséquente pour disposer d'une qualité de service optimum et fédérer les différentes contributions.

Fonctions et usages

Un ENT comme tout serveur a une partie back office (gestion du site, mise à jour du contenu et des fonctionnalités) et une partie front office (pour les utilisateurs authentifiés). Chaque utilisateur (personnel, élève, parent) dispose d'un accès à son compte personnel, créé lors de son inscription dans l'établissement. L'ENT peut être ouvert à d'autres acteurs.
La plateforme pédagogique quand elle existe dans un ENT est présente le plus souvent sous forme de documents (livre virtuel doc pdf), mais dans les ENT les plus avancés, elle est un véritable LCMS ou Système de Gestion de Contenus de Formation, comme dans les ENT Fronter ou itslearning. Il est à noter que dans sa dernière version (v4), le SDET souligne la nécessaire approche des ENT par les besoins des usagers (en particulier les élèves et les enseignants). À cette fin, les services pédagogiques nécessaires dans les bouquets proposés par les projets ENT ont été précisés et les documents modifiés dans l'optique d'accompagner les projets dans la définition des besoins fonctionnels.

La première partie d'un ENT est réservée à l'administrateur au service secrétariat du site :

  • Administration : console d’administration de l’ENT, gestion des utilisateurs et des droits, des groupes, de l’annuaire…
  • Support : outil de création et de suivi des demandes, identification des utilisateurs, statistiques d’usage, XiTi…
  • Échange : portail, notifications, services tiers, connecteurs SSO…
  • Référentiels : annuaire, groupes, utilisateurs, droits, établissements…

La deuxième partie est réservée aux utilisateurs de l'ENT grâce à la mise à disposition d'informations, de services, d'outils de communications, de ressources.

  • Vie scolaire : notes et bulletins, espace de travail et stockage, absences et retards, agendas, punitions et sanctions, emplois du temps, relation avec les parents…
  • Pédagogie : cahier de textes, ressources pédagogiques, suivi individuel et tutorat, validation des compétences…
  • Communication : messagerie, forums, listes de diffusion, blogs, messagerie instantanée, actualités, annuaire…
  • Ressources : ressources numériques, signets, réservation de matériel, tutorat, gestion du LPC (livret personnel de compétences), cahier de texte de la classe, enseignement à distance…
  • Transverses : moteur de recherche, gestion des données personnelles, aide en ligne, tutoriels…
  • La vie de l’établissement : voyages scolaires, activités associatives et périscolaires
  • Informations scolaires : accès aux annuaires de l’établissement et de l’académie, à un carnet d’adresses, à un espace de stockage de fichiers privés, à un agenda personnel, etc.

De nombreuses initiatives autour d'outils apportant une ou plusieurs de ces fonctions sans être complètement un ENT ont permis de faire naitre des usages innovants[réf. nécessaire] et peuvent accompagner le déploiement de l'ENT.

Recommandation officielle pour les ENT et systèmes

Les solutions logicielles des différents prestataires doivent fournir une solution accessible/interopérable du point de vue internet ( W3C, WCAG, WAI) et ENT. L'État français a fait de nombreuses recommandations pour la mise en place d'un ENT. Aucune recommandation n'existe quant au support des normes SCORM, AICC, LOM par un ENT. Un ENT se base à transposer le fonctionnement d'un établissement scolaire, pas à remplacer la capacité d'évaluation et d'enseignement d'un professeur par un LMS.

S3IT

Le Schéma stratégique des systèmes d’informations et de télécommunications (S3IT) apparait en 2002 et est réactualisé en 2006. Il prévoyait la rédaction du Schéma directeur des environnements de travail (SDET), renommé depuis Schéma directeur des espaces numériques de travail (SDET).

SDET

Le SDET est piloté par la Direction de la Technologie et s’inscrit dans le Schéma stratégique des systèmes d’information et de télécommunication (S3IT). Il s’adresse aux acteurs des projets ENT et est destiné à être un guide dans les mises en place technique, organisationnelle et fonctionnelle.

Ayant fait l’objet d’une remise à jour en 2011, ce document a pour ambition de devenir un instrument de dialogue entre les différents partenaires des projets. L'ensemble des documents sont également mis en référence dans les appels d'offres de généralisation des ENT.

À partir du contenu du SDET et de ses annexes une procédure de validation de l’interopérabilité des dispositifs ENT déployés.

Le cahier des charges de la version SDET 3.0 est disponible sur le site Educnet[5]. Le SDET définit un niveau de préconisation[6] pour chaque fonctionnalité (récommandé, indispensable, optionnel).

SDI

Le Schéma directeur des infrastructures (SDI) expose les préconisations pour le raccordement des établissements à l’Internet.

S2i2e

La note de cadrage Services Internet et Intranet pour les établissements scolaires et les Écoles (S2i2e) détaille les grands principes d’organisation, de gestion, et de sécurisation de leurs réseaux locaux.

Projets compatibles ENT SDET

Les produits offrent des services relativement comparables du fait d'un cahier des charges national. Seule l'installation, la maintenance, la performance du système lors de la montée en charge, l'entretien et tous les services liés à l'informatique (formation, hébergement, serveur DNS, mail, nom de domaine) et donc le coût est la question principale.

Le recteur d'une académie met en place un groupe travail et propose à des établissements de participer au travail sur l'ENT tandis qu'une administration publique sous tutelle de l'état ou une SSII ou un consortium gère le projet informatique (systèmes de gestion de contenu).

Plusieurs collectivités territoriales et l'État au sein de la convention cadre regroupant plusieurs régions et départements peuvent participer au financement du projet.

Un établissement scolaire a la liberté de choisir l'ENT de son choix du moment qu'il paye la licence d'utilisation du logiciel ou qu'il utilise un ENT open source.

Voici une liste non exhaustive de solutions logicielles de type ENT déployées dans des établissements scolaires en France. Ces solutions ont été retenues par le ministère de l'éducation nationale et respectent le cahier des charges du SDET 2.0 (11-07-2006).

Pour le primaire

Solutions d'ENT déployées en France :

  • Arthur&Lila, nouvel ENT primaire développé en collaboration avec des professeurs des écoles
  • ONE, l'ENT dédié à l'école primaire, pouvant être utilisé à l'échelle d'une classe comme d'une académie
  • ENT AbulÉdu complément intégré à la plate-forme AbulÉdu, développé par la société
  • Ecole Numérique, ENT open source spécifique primaire distribué par CAP-TIC
  • ITOP éducation avec NetMaternelle
  • itslearning primaire pour les cycles 2 et 3. ENT avec une interface évolutive en fonction du développement de l'élève
  • Beneylu School pour le premier degré, avec une interface simple

Autres solutions :

  • arbusTes (en version alpha)
  • Prométhée, logiciel libre (licence GNU GPL) d'ENT
Pour le secondaire
  • Envole se base sur des technologies libres
  • ERASME
  • Esup-Portail géré par l'université de valenciennes et soutenu par un consortium
  • ITOP éducation avec NetCollège et NetLycée
  • K-d'école - édité par Kosmos
  • Liberscol Produit open-source géré par un consortium Université de Strasbourg Cebea Toshiba Services
  • Lilie géré par DSI Île-de-France
  • mENTeOS géré par Pedago-TIC a.s.b.l.
  • NetO'Centre géré par GIP recia de la Région Centre
  • Pentila géré par SSII et l' université de savoie
  • Mingus School édité par 90tours.com est une application 100% Web de gestion des activités d'un établissement (formations à partir de modèles de formation, relevés de notes et de compétences à partir de modèles, exerciciel, restauration, documents, ressources, ...).

Ces solutions technologiques sont mis en application dans plusieurs territoires selon les partenariats (l'Alsace, l'Auvergne, la Corse, Midi-Pyrénées, l'Île-de-France, la Lorraine, la Picardie, la Haute-Marne, les Alpes de Haute-Provence, les Alpes-Maritimes, l'Isère, la Loire). La carte de déploiement des différentes solutions technologiques est disponible sur le site de la Caisse des Dépôts[7].

Normalisation AFNOR des ENT

De trop nombreux logiciels se revendiquant ENT sans pour autant répondre à l'ensemble des exigences du SDET, le Ministère de l’Éducation Nationale a engagé en 2008 un processus de certification de services pour les solutions ENT du second degré par l'AFNOR, organisme tiers compétent et impartial. Les éditeurs de solutions ENT sont évalués à leur propre initiative sur un ensemble de critères issus du SDET.

Les ENT à l'université

Solutions d'ENT déployées en France :

  • Ancora se base sur ContactOffice et est soutenu par les universités de Lyon et Grenoble
  • ESUP se base sur des technologies open-source; socle uPortal (JA-SIG) + SSO CAS géré par l'université de valenciennes. Esup-Portail est soutenu par un consortium universitaire, le consortium ESUP-Portail
  • itslearning supérieur inclut des modules auteurs pédagogiques pour les enseignants et les étudiants
  • K-Sup - édité par Kosmos
  • Monte-Cristo, soutenu par l'université de Corse, se base sur Blackboard
  • Mingus Campus, édité par 90tours.com, est une application 100% Web de gestion des activités d'un établissement (formations à partir de modèles de formation, relevés de notes, UV à partir de modèles, exerciciel, restauration, documents, ressources, ...).

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • Schéma directeur des espaces numériques de travail, Ministère de l’Éducation nationale, 12 janvier 2004 [lire en ligne] [PDF]
  • Schéma directeur des espaces numériques de travail v2, Ministère de l’Éducation nationale, 7 novembre 2006 [lire en ligne] [PDF]
  • Schéma directeur des espaces numériques de travail v3, Ministère de l’Éducation nationale, 7 juillet 2011 [lire en ligne] [PDF]
  • Schéma directeur des espaces numériques de travail v4, Ministère de l’Éducation nationale, 17 septembre 2012 [lire en ligne] [PDF]
  • Du cartable électronique aux espaces numériques de travail, La documentation française, 2004 (Cahiers pratiques du développement numérique du territoire).
  • Jean-Paul Droz, Créer un Espace numérique de travail en milieu scolaire, Territorial édition, 2008 (ISBN 978-2-35295-333-3), 122 pages [présentation en ligne]

Articles connexes

Liens externes