Dominique Dillon

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Dominique Dillon est un homme politique français né le à La Chapelle-Largeau (Deux-Sèvres) et mort le à Pouzauges (Vendée). Homme des Lumières, favorable aux idées révolutionnaires et à la mort de Louis XVI, il est un contre-exemple parfait de ce que traverse la Vendée au cours des événements révolutionnaires.

Enfance et éducation

Les états généraux et la constituante

Curé de Pouzauges avant la Révolution, Dominique Dillon est élu député du clergé aux états généraux de 1789 pour la sénéchaussée du Poitou. Il est l'un des premiers membres du clergé à rallier les députés du tiers-état, le . Il signe le le serment du jeu de paume et se montre par la suite un député très actif au sein de la constituante ; il vote favorablement :

  • la suppression des ordres monastiques le ,
  • la constitution civile du clergé le ,
  • la loi sur le serment constitutionnel le [1].

Il prête serment à la constitution civile du clergé le , puis rentre sur Pouzauges.

La première République et la Terreur

Favorable à la République, Dominique Dillon s'efforce de maintenir Pouzauges du côté républicain. Lorsque Louis XVI est guillotiné le , il dit : « Morte la bête, mort le venin »[2]. En , devant l'avancée des vendéens blancs, il s'exile à Niort, où il est élu président du Directoire du département le . À ce poste, il signe de nombreux arrêtés favorables à la République (Suppression des insignes de la royauté dans les églises du département, enlèvement des cloches, des croix, ne conserver qu'un confessionnal par église notamment). Parallèlement, le de la même année, il abjure sa prêtrise et change son prénom de Dominique en Aristide, « le prénom qu'on lui a donné de Dominique étant le nom d'un fanatique et d'un être sanguinaire »[3]

Du 15 au , Charette est à Pouzauges pour enrôler des soldats, sans succès. En réaction, et surtout sur les ordres de Turreau, général en chef des armées républicaines, les colonnes infernales de Grignon, dirigés par Lachenay, entrent dans Pouzauges le . Dillon intervient par écrit et demande à Turreau que « Pouzauges, qui s'est constamment montrée favorable à la Révolution, soit exemptée de l'anathème qui paraît avoir été prononcé contre le département »[4] Quittant la présidence du département, il se rend également à Pouzauges. Sans succès, puisque le , Grignon et ses colonnes ripaillent dans le château, puis le chef donne l'ordre de fusiller les 50 prisonniers capturés la veille, patriotes et brigands mélangés. Ensuite, les colonnes incendiaires quittent le ville, détruisant, d'après Dillon, quelques maisons.

Le , Aristide Dillon signe - tardivement - son adhésion au gouvernement révolutionnaire, mais proteste vigoureusement contre les colonnes incendiaires du général Turreau : « La Société Républicaine, [..] indignée comme nous de la conduite de quelques divisions d'une armée dite républicaine, sous les coups de laquelle plusieurs patriotes, des femmes, des enfants même à la mamelle, sont tombés, après avoir vu leurs propriétés et leurs subsistances livrées aux flammes, vient de députer vers vous deux de ses membres porteurs de dénonciations écrites. »[5]

Fin de vie

Il est élu député de la Vendée au Conseil des Cinq-Cents, le 24 germinal an VII. Favorable au coup d'État du 18 Brumaire, il siège au corps législatif jusqu'en 1803.

Sources

  • « Dominique Dillon », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  • Artarit Jean, Dominique Dillon : curé, Vendéen et révolutionnaire, Centre vendéen de recherches historiques, 1995
  • Dopsent Yves, Dominique Dillon, 1742 - 1806, Curé du vieux Pouzauges, Député aux États Généraux, Constituant, monographie, 1983.
  • Biographie de Dominique Dillon et portrait (gravure) « Annuaire départemental de la Société d'émulation de la Vendée » pages 166 à 169.

Notes et références

  1. Dopsent Yves, Dominique Dillon, 1742 - 1806, Curé du vieux Pouzauges, Député aux États Généraux, Constituant, monographie, 1983, p. 18 19.
  2. Dopsent Yves, op. cit., p. 26.
  3. Archives de Vendée, citées par Yves Dopsent, op. cit., p. 32 et suivantes.
  4. Dopsent Yves, op. cit., p. 42.
  5. Dopsent Yves, op. cit., p. 49.